Au café littéraire d’Aokas : Arezki Metref raconte son voyage aux Amériques
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Au café littéraire d’Aokas : Arezki Metref raconte son voyage aux Amériques
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PAR ALGÉRIEMONDEINFOS
15 OCTOBRE 2018
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« Un voyage se fait toujours trois fois : quand on le prépare, quand on le vit et quand on l’écrit » nous confia Arezki Metref, l’auteur de « Mes Cousins des Amériques ». Il se fait pourtant autant de fois qu’on le raconte pour le revivre en le partageant, en le revisitant pour en nourrir la nostalgie contre l’oubli. A travers ce voyage c’est le portrait de l’auteur qui est esquissé.
Parlez-moi d’Aokas
« J’avais envie d’être invité à Aokas » dira l’écrivain que Mouloud Tiakout, le président du café Littéraire, n’eut aucune peine à présenter, avec tant de cordes à son arc. Journaliste, cinéaste, dramaturge, scénariste, écrivain, essayiste, et pour compléter cette palette de facettes parfois inconnues de l’artiste, le voilà voyageur à la découverte des Amériques. Aokas, symbole de liberté d’expression, lieu de combats citoyens pluriels ne laisse aucun intellectuel indifférent, chacun voudra apporter sa pierre à la consolidation de cet édifice toujours menacé par mille épées de Damoclès. Aokas, c’est évidemment le Café littéraire qui a reçu les plus grandes plumes du pays, c’est « la marche du livre » contre le blocage des initiatives intellectuelles, c’est les récurrentes résistances contre la prédation des espaces publics, des bandes boisées du littoral, c’est aussi la construction du Théâtre de verdure d’At Aissa, par la population avec ses propres moyens ! Aokas c’est la saga des Rahmani , de Slimane le docteur trilingue , ethnographe des siens , à son Fils Abdelkader fondateur de l’académie berbère et de sa fille Louisa brillante anthropologue. Aokas, comme toutes les contrées d’Algérie est cette terre irriguée du sang des milliers de Martyrs de la délivrance. Aokas c’est le patrimoine immatériel des Babors dans toutes ses dimensions incarné par la sainte Yemma Tadrart , sœur légendaire de Yemma Gouraya , Aokas c’est la mer qui invite au voyage . Et c’est tout naturellement qu’Arezki Metref refera le voyage d’Amérique avec les nombreux citoyens d’Aokas venus l’écouter.
Un homme multidimensionnel
Un voyage de nos jours, c’est d’une grande banalité. A notre époque où les frontières sont approximatives, la possibilité est donnée à tout le monde de se déplacer. Mais parler d’un voyage, c’est autre chose, il faut des aptitudes, de l’art, de l’émotion. En Kabylie, on est tous conteurs, on a ça dans le sang et la mémoire. Arezki voyage en parlant. Il nous prit la main, nous mit dans l’avion et oublia que nous étions là, il narre, raconte, s’attarde sur le détail, rit de lui-même, prend l’air grave de celui qui a fait une erreur impardonnable. Il sait y faire. Oui, il est cinéaste, il sait dérouler un scenario, dépeindre les instants, lire les ombres des arrières plans, décrire les rencontres, les personnages, , peindre les émotions. Oui il est essayiste, il sait analyser les échanges, en tirer les leçons, les projections. Mais journaliste avant tout, il connait la littérature de l’urgence et comment ne pas y succomber, comment aller à l’essentiel, comment ne pas être aveuglé par l’instantané, comment mettre en avant le contenu au-delà du contenant !
Et il a vécu le Metref ! N’a-t-il pas fondé avec feu Tahar Djaout et feu Abdelkrim Djaad l’hebdomadaire Ruptures, n’a-t-il pas écrit plus de 15 ouvrages, n’a-t-il pas tourné de précieux films, n’a-t-il pas mis entre les mains de metteurs en scène de belles pièces de théâtre, ne continue-t-il pas à porter par ses chroniques régulières la voix de la modernité dans un pays guetté par le gouffre de l’obscurantisme …
La géologie de l’exil ?
« J’ai du partir en 1993 m’établir en France, parce que je ne pouvais plus rester en Algérie » dira l’écrivain. » Et d’ajouter, « Je suis rentré dans une autre problématique : la découverte de l’exil dans sa réalité plurielle et complexe, on revit ce qu’en disaient douloureusement nos anciens chanteurs, nos poètes. C’est une étrange immersion dans le déracinement, se sentir seul, continuer malgré tous les aléas à nourrir la chimère d’une communauté en continuité »
Metref s’explique : « En France, il y a une géologie de l’exil, des strates qui se couvrent, se complètent, s’enveloppent comme des pelures d’oignon. Des couches humaines avec leur diversité, leurs blessures liées à l’histoire politique de l’Algérie. Il ya eu l’exil lié à la colonisation, celui lié à l’indépendance et enfin celui lié à l’intégrisme islamiste. Il ya eu l’exil économique, l’exil politique et maintenant l’exil culturel. J’ai découvert l’exil dans l’exil : des intellectuels algériens vivant à Paris depuis 40 ans et qui ne voyagent pas. Ils ont développé une culture de la sédentarité dans l’exil. Il y a ceux qui se sont forgé une culture du voyage, de la découverte, du partage. »
Mes Cousins des Amériques
C’est de récits de voyages au pluriel qu’Arezki Metref est venu nous parler à Aokas, ses deux virées chez les cousins des Amériques, une immersion paradoxale dans une algérianité en exil. « Il s’agit de deux voyages : « Si tu vas à San Fransisco », un road trip réalisé durant l’été 2015 en Californie et dans le Nevada et « Un berbère au pays des Iroquois », un voyage presque pépère réalisé à Montréal et ses environs, à Ottawa et New York » Ecrit le narrateur dans l’avant propos de son livre paru aux éditions Koukou durant l’été 2017.
« Dans ce livre, je me suis intéressé aux Algériens qui s’exilent, s’installent dans les pays d’accueil, je retrouve des amis dans plusieurs pays du monde. On part toujours pour des raisons de crise », confiera-t-il. Il nous emmena donc en Amérique, un peu comme Christophe Colomb dont les navires furent armés en 1492 par les trois frères Pinson, des berbères de Sardaigne, pour nous parler des Algériens bien dans leur peau de là-bas, mais aussi de Boumediene, d’Alger des années 60, Mecque des révolutionnaires.
« J’ai grandi dans la génération pétrie dans la culture de l’anti impérialisme. C’était une honte d’aller au pays de l’oncle Sam, cette puissance qui faisait du mal au Vietnam, qui écrasait de tout son poids les pays qui refusaient son dictat. Nous étions formatés contre les USA, et en même temps on était nourri de la culture américaine. Du rêve américian, de la statue de la Liberté, d’Hollywood… On était dans un déchirement qui confinait à la schizophrénie. Quand j’avais appris que Kateb Yacine, était parti aux USA, ce fut comme une contre-fetwa, il m’a délivré de mon appréhension. Je suis donc parti sur les traces des écrivains, des acteurs, des chanteurs américains qui avaient porté la contre culture, la Beat génération, les années 1960. Les échos difformes que nous avions des tensions générationnelles de la société américaine, notamment vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam, et nos interprétations du rêve américain. Les formes de culture qui nous avaient marqués, notamment la musique Pop et la culture hippie. Les Beatles et tous ces chanteurs anglais et américains qui nous ont influencé, qui nous ont impacté avec le mouvement de contre-culture. Les fabuleux écrivains Ginsberg, Burroughs et l’icône Kerouac …
J’ai parlé à Fellag
« Dans la première étape d’un voyage, on prépare, on projette, on prévoit les escales, on se documente, on prend des contacts, on prévoit les relais, on lit des ouvrages on voit des vidéos. J’ai parlé à Fellag, il m’a donné l’adresse d un ami, Dahmani Dahmani, un ancien boursier de Sonatrach, revenu au pays, puis reparti s’installer aux USA . Il y est depuis 40 ans. Je suis parti avec lui au Nevada, Las Vegas. Je raconte dans ce livre, ce voyage physique mais aussi, un voyage intellectuel. Nous avons visité « A l’est d’Éden », Salinas la ville de John Steinbeck. Un auteur progressiste qui me posait problème. Salinas, une petite ville aux allées poussiéreuses, avec au bout une colline tabulaire. C’est là que mon ami Dahmani a fait germer en moi l’idée d’écrire ces récits de voyage. Il m’a dit « Quand on vit dans une ville pareille, on se flingue ou on devient écrivain »
Les Etoiles de Paul Newman et la boutique du Harachi
Deux parties composent l’ouvrage. La première virée « Si tu vas à San Francisco » déroule sur treize chapitres un périple plus intellectuel, notam-ment avec « les algériens de la silicon valley », que physique dans « les lacets de la cote ouest ». Dahmane, l’hôte de l’auteur lui organise une rencontre à l’université de Stanford, une autre avec l’association des algériens de Californie du Nord. Un détour sur la côte ouest où l’on a tourné beaucoup de feuilletons, Santa Monica puis Hollywood, les canaux d’irrigation de l’ancienne contre-culture récupéré par le système américain, avec toutes ses libertés intérieures et ses oppressions extérieures. « Je voulais voir les étoiles de Paul Newman, j’ai vu la boutique d’un gars d’El Harrach. In fine, les algériens d’Amérique ont réglé les problèmes de la biculture, ils sont bien dans leur peau » Metref ajoutera : « Quand j’ai reconstitué par écrit mon voyage, je me suis remémoré les 350 Hippies refugiés politiques en Algérie dans le camp de Hammam Melouane sous le règne de Boumediene dont Timothy Leary , le pape du LSD . Eldridge Clevear, le départ des hippies vers l’Espagne après la mort de Franco »
La seconde partie de l’ouvrage « Un berbère au pays des Iroquois », avec ses quatorze chapitres est une immersion dans les quartiers algériens du Québec, essentiellement à Montréal, suivi du vertige de l’arrivée à New York. « En 1990, il y avait 4000 Algériens au Canada, il y en a 100 000 aujourd’hui. Ce qui est vérifiable, c’est une communauté divisée, avec la hargne de tous les particu-larismes multipliée. Intellectuellement je me suis reformulé les rapports du Québec avec l’Algérie. Dans le roman de Mammeri « La traversée, Mourad reçoit deux exilés politiques quebecquois … » Il y avait une image forte de l’Algérie dans l’imaginaire quebecquois. Comment cette image s’est-elle terriblement dégradée, c’est tragique. »
Rachid Oulebsir
Parlez-moi d’Aokas
« J’avais envie d’être invité à Aokas » dira l’écrivain que Mouloud Tiakout, le président du café Littéraire, n’eut aucune peine à présenter, avec tant de cordes à son arc. Journaliste, cinéaste, dramaturge, scénariste, écrivain, essayiste, et pour compléter cette palette de facettes parfois inconnues de l’artiste, le voilà voyageur à la découverte des Amériques. Aokas, symbole de liberté d’expression, lieu de combats citoyens pluriels ne laisse aucun intellectuel indifférent, chacun voudra apporter sa pierre à la consolidation de cet édifice toujours menacé par mille épées de Damoclès. Aokas, c’est évidemment le Café littéraire qui a reçu les plus grandes plumes du pays, c’est « la marche du livre » contre le blocage des initiatives intellectuelles, c’est les récurrentes résistances contre la prédation des espaces publics, des bandes boisées du littoral, c’est aussi la construction du Théâtre de verdure d’At Aissa, par la population avec ses propres moyens ! Aokas c’est la saga des Rahmani , de Slimane le docteur trilingue , ethnographe des siens , à son Fils Abdelkader fondateur de l’académie berbère et de sa fille Louisa brillante anthropologue. Aokas, comme toutes les contrées d’Algérie est cette terre irriguée du sang des milliers de Martyrs de la délivrance. Aokas c’est le patrimoine immatériel des Babors dans toutes ses dimensions incarné par la sainte Yemma Tadrart , sœur légendaire de Yemma Gouraya , Aokas c’est la mer qui invite au voyage . Et c’est tout naturellement qu’Arezki Metref refera le voyage d’Amérique avec les nombreux citoyens d’Aokas venus l’écouter.
Un homme multidimensionnel
Un voyage de nos jours, c’est d’une grande banalité. A notre époque où les frontières sont approximatives, la possibilité est donnée à tout le monde de se déplacer. Mais parler d’un voyage, c’est autre chose, il faut des aptitudes, de l’art, de l’émotion. En Kabylie, on est tous conteurs, on a ça dans le sang et la mémoire. Arezki voyage en parlant. Il nous prit la main, nous mit dans l’avion et oublia que nous étions là, il narre, raconte, s’attarde sur le détail, rit de lui-même, prend l’air grave de celui qui a fait une erreur impardonnable. Il sait y faire. Oui, il est cinéaste, il sait dérouler un scenario, dépeindre les instants, lire les ombres des arrières plans, décrire les rencontres, les personnages, , peindre les émotions. Oui il est essayiste, il sait analyser les échanges, en tirer les leçons, les projections. Mais journaliste avant tout, il connait la littérature de l’urgence et comment ne pas y succomber, comment aller à l’essentiel, comment ne pas être aveuglé par l’instantané, comment mettre en avant le contenu au-delà du contenant !
Et il a vécu le Metref ! N’a-t-il pas fondé avec feu Tahar Djaout et feu Abdelkrim Djaad l’hebdomadaire Ruptures, n’a-t-il pas écrit plus de 15 ouvrages, n’a-t-il pas tourné de précieux films, n’a-t-il pas mis entre les mains de metteurs en scène de belles pièces de théâtre, ne continue-t-il pas à porter par ses chroniques régulières la voix de la modernité dans un pays guetté par le gouffre de l’obscurantisme …
La géologie de l’exil ?
« J’ai du partir en 1993 m’établir en France, parce que je ne pouvais plus rester en Algérie » dira l’écrivain. » Et d’ajouter, « Je suis rentré dans une autre problématique : la découverte de l’exil dans sa réalité plurielle et complexe, on revit ce qu’en disaient douloureusement nos anciens chanteurs, nos poètes. C’est une étrange immersion dans le déracinement, se sentir seul, continuer malgré tous les aléas à nourrir la chimère d’une communauté en continuité »
Metref s’explique : « En France, il y a une géologie de l’exil, des strates qui se couvrent, se complètent, s’enveloppent comme des pelures d’oignon. Des couches humaines avec leur diversité, leurs blessures liées à l’histoire politique de l’Algérie. Il ya eu l’exil lié à la colonisation, celui lié à l’indépendance et enfin celui lié à l’intégrisme islamiste. Il ya eu l’exil économique, l’exil politique et maintenant l’exil culturel. J’ai découvert l’exil dans l’exil : des intellectuels algériens vivant à Paris depuis 40 ans et qui ne voyagent pas. Ils ont développé une culture de la sédentarité dans l’exil. Il y a ceux qui se sont forgé une culture du voyage, de la découverte, du partage. »
Mes Cousins des Amériques
C’est de récits de voyages au pluriel qu’Arezki Metref est venu nous parler à Aokas, ses deux virées chez les cousins des Amériques, une immersion paradoxale dans une algérianité en exil. « Il s’agit de deux voyages : « Si tu vas à San Fransisco », un road trip réalisé durant l’été 2015 en Californie et dans le Nevada et « Un berbère au pays des Iroquois », un voyage presque pépère réalisé à Montréal et ses environs, à Ottawa et New York » Ecrit le narrateur dans l’avant propos de son livre paru aux éditions Koukou durant l’été 2017.
« Dans ce livre, je me suis intéressé aux Algériens qui s’exilent, s’installent dans les pays d’accueil, je retrouve des amis dans plusieurs pays du monde. On part toujours pour des raisons de crise », confiera-t-il. Il nous emmena donc en Amérique, un peu comme Christophe Colomb dont les navires furent armés en 1492 par les trois frères Pinson, des berbères de Sardaigne, pour nous parler des Algériens bien dans leur peau de là-bas, mais aussi de Boumediene, d’Alger des années 60, Mecque des révolutionnaires.
« J’ai grandi dans la génération pétrie dans la culture de l’anti impérialisme. C’était une honte d’aller au pays de l’oncle Sam, cette puissance qui faisait du mal au Vietnam, qui écrasait de tout son poids les pays qui refusaient son dictat. Nous étions formatés contre les USA, et en même temps on était nourri de la culture américaine. Du rêve américian, de la statue de la Liberté, d’Hollywood… On était dans un déchirement qui confinait à la schizophrénie. Quand j’avais appris que Kateb Yacine, était parti aux USA, ce fut comme une contre-fetwa, il m’a délivré de mon appréhension. Je suis donc parti sur les traces des écrivains, des acteurs, des chanteurs américains qui avaient porté la contre culture, la Beat génération, les années 1960. Les échos difformes que nous avions des tensions générationnelles de la société américaine, notamment vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam, et nos interprétations du rêve américain. Les formes de culture qui nous avaient marqués, notamment la musique Pop et la culture hippie. Les Beatles et tous ces chanteurs anglais et américains qui nous ont influencé, qui nous ont impacté avec le mouvement de contre-culture. Les fabuleux écrivains Ginsberg, Burroughs et l’icône Kerouac …
J’ai parlé à Fellag
« Dans la première étape d’un voyage, on prépare, on projette, on prévoit les escales, on se documente, on prend des contacts, on prévoit les relais, on lit des ouvrages on voit des vidéos. J’ai parlé à Fellag, il m’a donné l’adresse d un ami, Dahmani Dahmani, un ancien boursier de Sonatrach, revenu au pays, puis reparti s’installer aux USA . Il y est depuis 40 ans. Je suis parti avec lui au Nevada, Las Vegas. Je raconte dans ce livre, ce voyage physique mais aussi, un voyage intellectuel. Nous avons visité « A l’est d’Éden », Salinas la ville de John Steinbeck. Un auteur progressiste qui me posait problème. Salinas, une petite ville aux allées poussiéreuses, avec au bout une colline tabulaire. C’est là que mon ami Dahmani a fait germer en moi l’idée d’écrire ces récits de voyage. Il m’a dit « Quand on vit dans une ville pareille, on se flingue ou on devient écrivain »
Les Etoiles de Paul Newman et la boutique du Harachi
Deux parties composent l’ouvrage. La première virée « Si tu vas à San Francisco » déroule sur treize chapitres un périple plus intellectuel, notam-ment avec « les algériens de la silicon valley », que physique dans « les lacets de la cote ouest ». Dahmane, l’hôte de l’auteur lui organise une rencontre à l’université de Stanford, une autre avec l’association des algériens de Californie du Nord. Un détour sur la côte ouest où l’on a tourné beaucoup de feuilletons, Santa Monica puis Hollywood, les canaux d’irrigation de l’ancienne contre-culture récupéré par le système américain, avec toutes ses libertés intérieures et ses oppressions extérieures. « Je voulais voir les étoiles de Paul Newman, j’ai vu la boutique d’un gars d’El Harrach. In fine, les algériens d’Amérique ont réglé les problèmes de la biculture, ils sont bien dans leur peau » Metref ajoutera : « Quand j’ai reconstitué par écrit mon voyage, je me suis remémoré les 350 Hippies refugiés politiques en Algérie dans le camp de Hammam Melouane sous le règne de Boumediene dont Timothy Leary , le pape du LSD . Eldridge Clevear, le départ des hippies vers l’Espagne après la mort de Franco »
La seconde partie de l’ouvrage « Un berbère au pays des Iroquois », avec ses quatorze chapitres est une immersion dans les quartiers algériens du Québec, essentiellement à Montréal, suivi du vertige de l’arrivée à New York. « En 1990, il y avait 4000 Algériens au Canada, il y en a 100 000 aujourd’hui. Ce qui est vérifiable, c’est une communauté divisée, avec la hargne de tous les particu-larismes multipliée. Intellectuellement je me suis reformulé les rapports du Québec avec l’Algérie. Dans le roman de Mammeri « La traversée, Mourad reçoit deux exilés politiques quebecquois … » Il y avait une image forte de l’Algérie dans l’imaginaire quebecquois. Comment cette image s’est-elle terriblement dégradée, c’est tragique. »
Rachid Oulebsir
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: Au café littéraire d’Aokas : Arezki Metref raconte son voyage aux Amériques
https://www.algeriemondeinfos.com/2018/10/15/cafe-litteraire-daokas-arezki-metref-raconte-voyage-aux-ameriques/
Azul- Nombre de messages : 29959
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