Un gardien de prison vit aussi dans une prison
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Un gardien de prison vit aussi dans une prison
▬ Chawki Amari ▬
♦Un gardien de prison vit aussi dans une prison
Revenons à Aokas, où la cheffe de daïra interdit pour la 8e fois une conférence, cette fois sur le thème de l’édition en tamazight. Devant ce nouveau refus injustifié, des citoyens, intellectuels et universitaires, décident de maintenir la conférence. Jusque-là, tout est logique, un régime répressif qui n’aime que les conférences du RND et les réunions de l’UGTA, en face, des citoyens naturellement en colère. La conférence a donc lieu et un public nombreux vient la suivre.
Puis un OVNI entre dans la salle et demande aux trois députés présents parmi les auditeurs de sortir, officiellement convoqués par la cheffe de daïra pour discuter du menu de ce soir. Ils sortent et quelques minutes après, les CNS débarquent dans la salle avec des matraques, cassent des vitres, usent de mots vulgaires comme souvent par rapport aux utérus des mères de ceux qui sont présents et en tabassent quelques-uns. La suite se joue dehors, affrontements, fermeture de la route, un pneu Tahkout brûlé, mais Saïd Bouteflika ne vient pas.
Car c’est cette suite qui n’est pas logique, une stratégie préméditée d’affrontement qui a déjà fait des dégâts un peu partout dans le pays. Tout le monde s’en rappelle, en 1980, une conférence sur la poésie amazighe par Mouloud Mammeri était interdite à Tizi Ouzou, en présence d’ailleurs de Ramdane Achab, le même conférencier qui a été interdit à Aokas par la cheffe de daïra qui a envoyé les CNS et qui vient elle-même de la wilaya de Tizi Ouzou, où elle travaillait l’année dernière avant d’être nommée à Aokas.
La boucle est bouclée 47 ans après, matraques contre livres, avec pages blanches dedans et un sombre avenir dessiné sur la couverture. Il y a des gens qui n’apprennent rien, d’autres qui ne lisent rien, d’autres encore qui oublient. On ne demande pas à la police de lire des livres mais au moins de laisser les gens en lire. Oui, mais que faire à ce stade ? Ce serait d’inviter Haddad à Aokas pour qu’il fasse une conférence sur la littérature, l’argent et la politique.
✍️ Chawki Amari / El Watan / Chronique: Point Zéro / 24-07-2017
http://www.elwatan.com/chroniques/pointzero/un-gardien-de-prison-vit-aussi-dans-une-prison-24-07-2017-349650_173.php
♦Un gardien de prison vit aussi dans une prison
Revenons à Aokas, où la cheffe de daïra interdit pour la 8e fois une conférence, cette fois sur le thème de l’édition en tamazight. Devant ce nouveau refus injustifié, des citoyens, intellectuels et universitaires, décident de maintenir la conférence. Jusque-là, tout est logique, un régime répressif qui n’aime que les conférences du RND et les réunions de l’UGTA, en face, des citoyens naturellement en colère. La conférence a donc lieu et un public nombreux vient la suivre.
Puis un OVNI entre dans la salle et demande aux trois députés présents parmi les auditeurs de sortir, officiellement convoqués par la cheffe de daïra pour discuter du menu de ce soir. Ils sortent et quelques minutes après, les CNS débarquent dans la salle avec des matraques, cassent des vitres, usent de mots vulgaires comme souvent par rapport aux utérus des mères de ceux qui sont présents et en tabassent quelques-uns. La suite se joue dehors, affrontements, fermeture de la route, un pneu Tahkout brûlé, mais Saïd Bouteflika ne vient pas.
Car c’est cette suite qui n’est pas logique, une stratégie préméditée d’affrontement qui a déjà fait des dégâts un peu partout dans le pays. Tout le monde s’en rappelle, en 1980, une conférence sur la poésie amazighe par Mouloud Mammeri était interdite à Tizi Ouzou, en présence d’ailleurs de Ramdane Achab, le même conférencier qui a été interdit à Aokas par la cheffe de daïra qui a envoyé les CNS et qui vient elle-même de la wilaya de Tizi Ouzou, où elle travaillait l’année dernière avant d’être nommée à Aokas.
La boucle est bouclée 47 ans après, matraques contre livres, avec pages blanches dedans et un sombre avenir dessiné sur la couverture. Il y a des gens qui n’apprennent rien, d’autres qui ne lisent rien, d’autres encore qui oublient. On ne demande pas à la police de lire des livres mais au moins de laisser les gens en lire. Oui, mais que faire à ce stade ? Ce serait d’inviter Haddad à Aokas pour qu’il fasse une conférence sur la littérature, l’argent et la politique.
✍️ Chawki Amari / El Watan / Chronique: Point Zéro / 24-07-2017
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rebelle kabyle- Nombre de messages : 6838
Date d'inscription : 12/02/2011
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