Farid Tairi à Tizi N Berber 06 fevrier 2016
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Azul- Nombre de messages : 29959
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Re: Farid Tairi à Tizi N Berber 06 fevrier 2016
https://www.youtube.com/watch?v=bxd0UXRnQeE&feature=youtu.be
Azul- Nombre de messages : 29959
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Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
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Re: Farid Tairi à Tizi N Berber 06 fevrier 2016
Farid Tairi ou le poète au don de double vue
Littérature. La poésie fait partie des mœurs en Kabylie. Elle est le témoin fidèle de ce qui a été, de ce qui est, de ce qui sera. Elle nous apporte la ¨preuve ontologique qu’hier et demain ont toujours occupé la même demeure qui s’appelle aujourd’hui.
En Kabylie, on n’est pas poète, on naît poète et on le reste toute sa vie. Et la langue amazigh, belle et riche, claire et précise, harmonieuse et rythmée, permet de développer doux et insinuant à la fois, où la métaphore, l’allégorie et le symbole occupent une place privilégiée.
À partir d’un mot, d’une rime, le poète déroule cet écheveau d’images idéales où la beauté et la douleur, l’espoir et le doute, l’amour et la haine se bousculent dans un ordre cohérent pour nous suggérer dans une envolée lyrique et une parfaite harmonie des sons et des lumières la bonne manière de percer les mystères de l’univers.
Et la magie des mots nous enveloppe et nous transporte loin du monde, dans une valse à mille temps où passé et futur se conjuguent au présent.
Tairi Farid, dit Hmana, est l’un de ces aèdes des temps modernes qui sèment au vent des rafales pour calmer la tempête et réveillent les échos pour répercuter les silences.
C’est à la suite de la mort en 1983 du regretté Slimane Azem, qu’il vénérait par-dessus tout, que Tairi Farid flirta avec la poésie.
De cette profonde peine sortira le premier poème de Hmana qu’il écrira d’une traite en hommage à son idole disparue. Les autres suivront comme une avalanche qui dévale une pente.
Dans ce tourbillon de mots irrésistibles, il a trouvé, confie-t-il, une partie des réponses aux mille et une questions que chacun des mortels se pose.
Poète, compositeur, parolier, adaptateur, Tairi Farid est tout cela, sauf chanteur. En musique, c’est la voix de ces artistes qui expriment le mieux sa voie. Et le chemin, direct ou détourné, large ou étroit, fleuri ou dépouillé, qu’il débroussaille avec sa plume - cette langue de l’âme disait Cervantès – trouve dans le chant un support idéal pour transmettre ses inspirations poétiques.
Personnifiant le destin et l’amour, la mer et la terre, le soleil et les astres, la fierté et la patrie, Tairi Farid installe entre ces éléments un dialogue porteur de messages prémonitoires, car notre poète est aussi un visionnaire qui s’ignore.
Maintes fois, ses prédictions poétiques se sont révélées exactes et, souvent, quelques jours seulement après leur annonce.
Ainsi, les changements survenus dans notre pays étaient déjà signalés dans les « Isefra » de Tairi Farid.
Ce don de double vue, nous le retrouvons tout au long de son riche répertoire composé de plus d’une centaine de poèmes où nombre de thèmes moraux, sociaux et politiques sont passés en revue.
Les disparitions tragiques de figures historiques algériennes dont l’absence le plonge irrémédiablement dans une profonde douleur sont évoquées dans des complaintes poignantes, traduisant bien le ras-le-bol de l’auteur qui s’identifie à coups de rimes à tous les compatriotes sincères et jaloux de la Patrie.
Les paroles poétiques et prophétiques de Hmana sont un mélange habile de la langue amazigh et des dialectes locaux de plusieurs régions de Kabylie, imprégnant ainsi ses poèmes de cette odeur énergique du terroir qui éveille les sens.
Trois choses, affirme-t-il, sont à défendre et à développer même au péril de sa vie : la dignité, la terre, la langue.
Le «nif», cette fierté séculaire propre aux peuples berbères, revient souvent dans les textes de Tairi Farid. Pour lui, perdre son « nif», c’est perdre son âme et accepter sa fin ici-bas, le mot « fin » étant d’ailleurs, curieusement, l’anagramme du mot « nif ». Au contraire, mourir pour une question de « nif », c’est rester éternellement vivant dans le souvenir des hommes.
La lecture des poèmes de Tairi Farid est instructive à plus d’un titre.
Assurément captivante, elle incite à la méditation et apporte aux lecteurs ce besoin d’évasion et de liberté que seule une poésie peut véhiculer.
Victor Hugo disait : « Un poète est un monde enfermé dans un homme ».
Modestement, Tairi Farid ajoute : «Comme un détenu enfermé dans une vérité prise en otage, le poète se balade de ballade en ballade dans un espace réduit aux dimensions infinies».
Lem
Littérature. La poésie fait partie des mœurs en Kabylie. Elle est le témoin fidèle de ce qui a été, de ce qui est, de ce qui sera. Elle nous apporte la ¨preuve ontologique qu’hier et demain ont toujours occupé la même demeure qui s’appelle aujourd’hui.
En Kabylie, on n’est pas poète, on naît poète et on le reste toute sa vie. Et la langue amazigh, belle et riche, claire et précise, harmonieuse et rythmée, permet de développer doux et insinuant à la fois, où la métaphore, l’allégorie et le symbole occupent une place privilégiée.
À partir d’un mot, d’une rime, le poète déroule cet écheveau d’images idéales où la beauté et la douleur, l’espoir et le doute, l’amour et la haine se bousculent dans un ordre cohérent pour nous suggérer dans une envolée lyrique et une parfaite harmonie des sons et des lumières la bonne manière de percer les mystères de l’univers.
Et la magie des mots nous enveloppe et nous transporte loin du monde, dans une valse à mille temps où passé et futur se conjuguent au présent.
Tairi Farid, dit Hmana, est l’un de ces aèdes des temps modernes qui sèment au vent des rafales pour calmer la tempête et réveillent les échos pour répercuter les silences.
C’est à la suite de la mort en 1983 du regretté Slimane Azem, qu’il vénérait par-dessus tout, que Tairi Farid flirta avec la poésie.
De cette profonde peine sortira le premier poème de Hmana qu’il écrira d’une traite en hommage à son idole disparue. Les autres suivront comme une avalanche qui dévale une pente.
Dans ce tourbillon de mots irrésistibles, il a trouvé, confie-t-il, une partie des réponses aux mille et une questions que chacun des mortels se pose.
Poète, compositeur, parolier, adaptateur, Tairi Farid est tout cela, sauf chanteur. En musique, c’est la voix de ces artistes qui expriment le mieux sa voie. Et le chemin, direct ou détourné, large ou étroit, fleuri ou dépouillé, qu’il débroussaille avec sa plume - cette langue de l’âme disait Cervantès – trouve dans le chant un support idéal pour transmettre ses inspirations poétiques.
Personnifiant le destin et l’amour, la mer et la terre, le soleil et les astres, la fierté et la patrie, Tairi Farid installe entre ces éléments un dialogue porteur de messages prémonitoires, car notre poète est aussi un visionnaire qui s’ignore.
Maintes fois, ses prédictions poétiques se sont révélées exactes et, souvent, quelques jours seulement après leur annonce.
Ainsi, les changements survenus dans notre pays étaient déjà signalés dans les « Isefra » de Tairi Farid.
Ce don de double vue, nous le retrouvons tout au long de son riche répertoire composé de plus d’une centaine de poèmes où nombre de thèmes moraux, sociaux et politiques sont passés en revue.
Les disparitions tragiques de figures historiques algériennes dont l’absence le plonge irrémédiablement dans une profonde douleur sont évoquées dans des complaintes poignantes, traduisant bien le ras-le-bol de l’auteur qui s’identifie à coups de rimes à tous les compatriotes sincères et jaloux de la Patrie.
Les paroles poétiques et prophétiques de Hmana sont un mélange habile de la langue amazigh et des dialectes locaux de plusieurs régions de Kabylie, imprégnant ainsi ses poèmes de cette odeur énergique du terroir qui éveille les sens.
Trois choses, affirme-t-il, sont à défendre et à développer même au péril de sa vie : la dignité, la terre, la langue.
Le «nif», cette fierté séculaire propre aux peuples berbères, revient souvent dans les textes de Tairi Farid. Pour lui, perdre son « nif», c’est perdre son âme et accepter sa fin ici-bas, le mot « fin » étant d’ailleurs, curieusement, l’anagramme du mot « nif ». Au contraire, mourir pour une question de « nif », c’est rester éternellement vivant dans le souvenir des hommes.
La lecture des poèmes de Tairi Farid est instructive à plus d’un titre.
Assurément captivante, elle incite à la méditation et apporte aux lecteurs ce besoin d’évasion et de liberté que seule une poésie peut véhiculer.
Victor Hugo disait : « Un poète est un monde enfermé dans un homme ».
Modestement, Tairi Farid ajoute : «Comme un détenu enfermé dans une vérité prise en otage, le poète se balade de ballade en ballade dans un espace réduit aux dimensions infinies».
Lem
Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
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