Opposition/ Saïd Sadi dresse les portraits de Toufik et Bouteflika

L’homme a même rappelé que de tous les hommes politiques que comptent le pays, il figure parmi les rares à avoir dénoncé publiquement l’omnipotence et les dangers que peuvent représenter les services secrets sur la vie nationale. Et cela bien avant que Amar Saadani n’en parle.

Saïd Sadi fait partie, en effet, des rares hommes politiques actuels qui sont passés par la case militante. Avant qu’il ne soit un responsable de premier plan, Sadi s’est longtemps opposé au parti unique et aux méfaits de la dictature. Plus, l’homme a subi dans sa chair les ravages de la police politique. Comme beaucoup d’autres militants, il a visité plusieurs fois les prisons du régime où il a été torturé et malmené. Ce qui ne l’a pas empêché de composer avec ces mêmes services après l’ouverture politique de 1989.

Les adversaires de Sadi l’accusent d’avoir «flirté» avec les services secrets lors de la création du RCD, en 1989. Ils estiment que Saïd Sadi et son parti se sont placés dans le même camp que le chef du DRS lorsqu’il fallait combattre le terrorisme islamiste durant les années 1990.

Mais les rapports entre l’ancien président du RCD et les services se sont brusquement dégradés au début des années 2000. Saïd Sadi avait même accusé le DRS de vouloir le liquider physiquement. Et pour expliquer les fraudes électorales qui ont toujours émaillé les élections dans le pays, l’ancien chef du RCD a qualifié les services du général Toufik de «plus grand parti du pays».

De son expérience gouvernementale, Saïd Sadi (qui n’a jamais été personnellement ministre) a tiré également une connaissance plus au moins profonde de Abdelaziz Bouteflika qu’il qualifie de «magouilleur». Autant dire l’égal de Toufik. Ce qui fait dire à Sadi que les deux hommes sont une face d’une même médaille.