Aokas: un écroulement fait des morts et des blessés
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Aokas: un écroulement fait des morts et des blessés
Aokas: un écroulement fait des morts et des blessés
Oui, ça n’arrive pas que dans des pays comme le nôtre. Seulement voila, il n’y a pas un passant, à pied ou à véhicule, qui passe par la rue en question sans se dire que tôt ou tard le drame arrivera…
Aokas au crépuscule
Oui, ça n’arrive pas que dans des pays comme le nôtre. Seulement voila, il n’y a pas un passant, à pied ou à véhicule, qui passe par la rue en question sans se dire que tôt ou tard le drame arrivera…
À Aokas, après le tunnel, en allant en direction de Bejaia, les roches et la terre, faute d’état, sont suspendues à la providence, à dieu ou au bon vouloir de la nature et pour cause, quelques ondées de plus que… sept morts pour l’instant, des blessés et davantage de familles endeuillées, mortifiées dans la chair de leur chair.
Un bus quasiment sectionné en deux, plusieurs voitures aplaties, des défunts que l’on a dû peut-être ramasser à la cuillère, des badauds qui accourent, sidérés, pétrifiés. Un spectacle coutumier à un peuple qui rêve d’un pays et d’hommes pour qui le jardin public est plus important que la forêt à leur fenêtre.
Au-delà de la tragédie pourtant, au-delà des mots, fussent-ils ironiques ou dramatiques, la douleur a un nom : des femmes que l’on nous dit laissant des enfants derrière elles, un père parti gagner sa croûte, un moniteur, des chômeurs peut-être, eux aussi, partis déposer un peu de rêve sur une annonce pour rêver ne serait-ce que l’espace de l’attente.
La mort – quand c’est une mort normale- expire dans une mare blanche de silence, dirait Césaire. Pas ici, sous la route en serpent sur l’altitude, au dessus pourtant d’une mer rassasiée d’azur. Ouaou ! Ici le paysage muscle le regard, insoupçonnable quant à ses tentations mortifères… Mais est-ce la faute au paysage ?
Oui et non. Oui, parce que rien n’est plus puissant que dame nature ; non, parce qu’un état qui se respecte, qui ne détourne pas la richesse nationale et met un grillage tout érodé pour dissuader une montagne, a décuplé les chances de la catastrophe à venir.
Au reste, pour la caste au sérail, la Kabylie est une erreur recommencée à corriger conséquemment chaque jour par le bâton et l’affamement. Ville touristique, Aokas, oui, mais il ne faudrait plus qu’elle attire le touriste ? Il faut, elle aussi, la ville rebelle et fière, qu’elle se range du côté du silence, se terre dans le maquis de l’indifférence. Ici on ne vote pas pour un turban ou par crainte de brûler en enfer. Ici la raison se taille encore une clairière dans la forêt de l’inquisition. Était-ce délibéré ? Non. Mais dans des pays démocratiques, un tel massacre dans des circonstances similaires vaut des têtes qui démissionnent, une justice qui va dans le fond pour que le criminel paye pour son crime.
Aokas au crépuscule
Des centaines et des centaines de milliards engrangés par l’état, mais la ville n’en a eu même pas le cliquetis. Rien, même pas une quelque entreprise avec une brouette et deux pelles pour prétexter une embauche.
Naguère, sur la route nationale qui mène à Bejaia, les gens s’enquerraient de la mer, admiraient ses eaux bleues et émeraudes, cet horizon d’une franchise translucide ; ils s’arrêtaient souvent pour une halte et buvaient de leur cœur le ressac de la vague sur les rochers, le clapotis doucereux sur le sable, les eaux diaphanes où se hasardent de temps à autre des poissons comme des émotions multicolores…
Néanmoins, depuis quelque temps, depuis le drame qui, heureusement, n’avait pas fait de victimes, les gens ne s’y arrêtent plus, pire, ils s’empressent de s’extraire au possible tragique, d’être loin de la portée de la montagne. Chaque passant savait que l’état n’a rien fait et ne ferait rien. Après le drame, un officiel arrive, s’affaire, y dépêche les manchettes, mais le tout, tout le bruit et la fureur, est aux oubliettes quelques mois plus tard. Comme quoi, ici, les hommes et les femmes ne coûtent rien. Tout passant savait que c’est de la bricole, que l’état vole au lieu de gouverner, qu’une montagne au dessus des têtes comme une guillotine qui guette un condamné à mort est, alors là, le dernier de ses soucis.
Le pays de la douleur, c’est ce que nous sommes devenus. Tous les rêves nous font peur, même celui de rêver à un pays qui pense que protéger ses enfants c’est son travail, c’est son devoir ou alors il s’appelle une caste ou une voyoucratie.
Mais, n’est-ce pas, la douleur passe alors que la beauté reste.
Toutes nos condoléances aux familles endeuillées.
Par Louenas Hassani
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Re: Aokas: un écroulement fait des morts et des blessés
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