Mohcine Belabbas , President du RCD, au Forum de Liberté lundi 26 janvier 2015
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rebelle kabyle- Nombre de messages : 6838
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Re: Mohcine Belabbas , President du RCD, au Forum de Liberté lundi 26 janvier 2015
Actualité - le 26 janvier 2015 à 16 h 18 min - Hadjer Guenanfa @HadjerGuenanfa.
Le président du RCD, Mohcine Belabbas, est revenu, ce lundi 26 janvier, sur l’information judiciaire ouverte par le Parquet de Sidi M’hamed (Alger) contre Saïd Sadi suite à ses propos sur Messali Hadj et Ahmed Ben Bella.
« Saïd Sadi n’a pas été attaqué en justice pour détournement d’argent, il n’est pas passé à la Cour des comptes et il ne s’appelle pas Chakib Khelil ! », a-t-il lancé en réponse à une question posée au Forum du quotidien Liberté, ce lundi 26 janvier. « Les Algériens ont le droit d’attendre l’arrestation de Chakib Khalil, que l’affaire Khalifa aboutisse une fois pour toutes, que l’affaire de l’autoroute est-ouest aboutisse aussi », a-t-il ajouté.
Dans une intervention faite avant l’ouverture du débat, Mohcine Belabbas a parlé de « privatisation de l’institution judiciaire qui érige les obstacles pour étouffer des affaires de détournement de derniers publics ». « Une justice qui reste muette devant des menaces de mort proférées contre des citoyens, brille par son absence devant des meurtres commis lors de manifestations et qui se livre à des auto-saisines à la carte pour des propos qui relèvent d’un débat public nécessaire et attendu », a insisté Mohcine Belabbas.
Le président du RCD a rappelé que les propos tenus par Saïd Sadi étaient déjà enseignés à l’école. « J’ai fait l’école algérienne et je me souviens que les enseignants nous ont toujours appris que le rôle de Messali était loin d’être honorable à partir de 1953 », a-t-il dit.
« Il faut stopper le recrutement de policiers ! »
Belabbas a également commenté les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la chute des prix du pétrole. « Ils veulent faire payer à la population les fautes commises par le pouvoir pendant quinze ans. Et il n’est pas vrai que les soins en Algérie sont gratuits. Ils sont même très chers », a affirmé le président du RCD avant d’ajouter : « quand on va à l’hôpital, on fait la radio ailleurs et il ne faut pas oublier le coût du transport (puisque beaucoup de personnes se déplacent de loin pour se soigner) ».
Mohcine Belabbas a formulé par la suite quelques propositions. « Il faudra peut-être supprimer certaines représentations diplomatiques et réduire le nombre de daïra et de ministères. Il faudra penser à réduire les salaires des responsables », a-t-il estimé. Il suggère également de « stopper le recrutement de la police » car, a-t-il rappelé, « c’est l’entreprise qui crée de l’emploi ». Et puis « est-ce que ceux qui habitent Club des pins paient l’électricité et l’eau ? », s’est-il interrogé avant de suggérer d’exclure de la résidence d’État ceux qui n’ont plus aucune fonction.
« Ce n’est pas en discutant avec Gaïd Saleh et le général Toufik que Bouteflika va régler le problème »
Sur la révision de la Constitution et la consultation par Bouteflika de Gaïd Salah, chef de l’ANP, et du général Toufik, patron du DRS, le président du RCD a indiqué : « il est tout le temps à la recherche d’un acteur pour montrer qu’il a une activité, c’est une humiliation ! ». L’invité du Forum a rappelé l’appel lancé par Bouteflika à l’opposition pour participer aux consultations sur la révision constitutionnelle. Un appel que M. Belabbas perçoit comme un aveu d’échec. « Ce n’est pas en discutant avec Gaïd et Toufik qu’il (Bouteflika) va régler le problème », a-t-il lâché. Le référendum est indispensable, selon lui, même s’il estime par ailleurs que la révision constitutionnelle n’est pas une urgence.
« Même au Sud, il y a l’idée de l’autonomie »
Concernant l’exploitation du gaz de schiste, Mohcine Belabbas plaide pour un « moratoire reconductible ». « Dans ce domaine, la protection de l’environnement ne peut être réduite à une coquetterie écologique. Il s’agit d’un risque de pollution irréversible sur la plus grande réserve d’eau souterraine du sous-continent nord-africain », a-t-il mis en garde. Il a ensuite proposé « un moratoire reconductible » qui est, selon lui « une mesure de bon sens » tant que les « techniques d’extraction fiables à 100% ne seront pas maîtrisées ».
Pour le RCD, le problème du Sud est avant tout « politique ». « Même au Sud, il y a l’idée d’autonomie », a prévenu M. Belabbas. « Le Sud est sous représenté dans les sphères de représentations politiques et économiques », assure M. Belabbas, en ajoutant que les citoyens de cette région « vivent dans une situation d’abandon, de marginalisation et de mépris de la part, à la fois, des élites, du gouvernement et des médias publics et parapublics ».
« La marche ‘je suis Mohamed’ a été organisée par le pouvoir ! »
Pour Mohcine Belabbas, la marche organisée à Alger le 16 janvier après la prière du vendredi pour protester contre les caricatures de Charlie Hebdo a été organisée par le pouvoir. « Il n’y a rien d’étonnant dans ce qui s’est passé durant cette marche qui a été organisée par le pouvoir. Ce ne sont pas les islamistes qui l’ont organisée contrairement à ce qu’on serait tenté de croire », a-t-il avancé.
Le pouvoir voulait envoyer un message à l’opinion nationale et internationale : « voilà ce qui va se passer si le pouvoir tombe ». « C’est attendu qu’il exploite cela et c’est de bonne guerre », a expliqué M. Belabbas, en soulignant que cette marche est intervenue dans un contexte marqué notamment par la baisse des prix du pétrole et la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays.
Concernant l’attaque contre le journal satirique français, le président du RCD a rappelé la position de son parti : « Le terrorisme, on le condamne quel que soit le lieu. Les Algériens ont vécu des périodes sanglantes et difficiles ».
Le président du RCD, Mohcine Belabbas, est revenu, ce lundi 26 janvier, sur l’information judiciaire ouverte par le Parquet de Sidi M’hamed (Alger) contre Saïd Sadi suite à ses propos sur Messali Hadj et Ahmed Ben Bella.
« Saïd Sadi n’a pas été attaqué en justice pour détournement d’argent, il n’est pas passé à la Cour des comptes et il ne s’appelle pas Chakib Khelil ! », a-t-il lancé en réponse à une question posée au Forum du quotidien Liberté, ce lundi 26 janvier. « Les Algériens ont le droit d’attendre l’arrestation de Chakib Khalil, que l’affaire Khalifa aboutisse une fois pour toutes, que l’affaire de l’autoroute est-ouest aboutisse aussi », a-t-il ajouté.
Dans une intervention faite avant l’ouverture du débat, Mohcine Belabbas a parlé de « privatisation de l’institution judiciaire qui érige les obstacles pour étouffer des affaires de détournement de derniers publics ». « Une justice qui reste muette devant des menaces de mort proférées contre des citoyens, brille par son absence devant des meurtres commis lors de manifestations et qui se livre à des auto-saisines à la carte pour des propos qui relèvent d’un débat public nécessaire et attendu », a insisté Mohcine Belabbas.
Le président du RCD a rappelé que les propos tenus par Saïd Sadi étaient déjà enseignés à l’école. « J’ai fait l’école algérienne et je me souviens que les enseignants nous ont toujours appris que le rôle de Messali était loin d’être honorable à partir de 1953 », a-t-il dit.
« Il faut stopper le recrutement de policiers ! »
Belabbas a également commenté les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la chute des prix du pétrole. « Ils veulent faire payer à la population les fautes commises par le pouvoir pendant quinze ans. Et il n’est pas vrai que les soins en Algérie sont gratuits. Ils sont même très chers », a affirmé le président du RCD avant d’ajouter : « quand on va à l’hôpital, on fait la radio ailleurs et il ne faut pas oublier le coût du transport (puisque beaucoup de personnes se déplacent de loin pour se soigner) ».
Mohcine Belabbas a formulé par la suite quelques propositions. « Il faudra peut-être supprimer certaines représentations diplomatiques et réduire le nombre de daïra et de ministères. Il faudra penser à réduire les salaires des responsables », a-t-il estimé. Il suggère également de « stopper le recrutement de la police » car, a-t-il rappelé, « c’est l’entreprise qui crée de l’emploi ». Et puis « est-ce que ceux qui habitent Club des pins paient l’électricité et l’eau ? », s’est-il interrogé avant de suggérer d’exclure de la résidence d’État ceux qui n’ont plus aucune fonction.
« Ce n’est pas en discutant avec Gaïd Saleh et le général Toufik que Bouteflika va régler le problème »
Sur la révision de la Constitution et la consultation par Bouteflika de Gaïd Salah, chef de l’ANP, et du général Toufik, patron du DRS, le président du RCD a indiqué : « il est tout le temps à la recherche d’un acteur pour montrer qu’il a une activité, c’est une humiliation ! ». L’invité du Forum a rappelé l’appel lancé par Bouteflika à l’opposition pour participer aux consultations sur la révision constitutionnelle. Un appel que M. Belabbas perçoit comme un aveu d’échec. « Ce n’est pas en discutant avec Gaïd et Toufik qu’il (Bouteflika) va régler le problème », a-t-il lâché. Le référendum est indispensable, selon lui, même s’il estime par ailleurs que la révision constitutionnelle n’est pas une urgence.
« Même au Sud, il y a l’idée de l’autonomie »
Concernant l’exploitation du gaz de schiste, Mohcine Belabbas plaide pour un « moratoire reconductible ». « Dans ce domaine, la protection de l’environnement ne peut être réduite à une coquetterie écologique. Il s’agit d’un risque de pollution irréversible sur la plus grande réserve d’eau souterraine du sous-continent nord-africain », a-t-il mis en garde. Il a ensuite proposé « un moratoire reconductible » qui est, selon lui « une mesure de bon sens » tant que les « techniques d’extraction fiables à 100% ne seront pas maîtrisées ».
Pour le RCD, le problème du Sud est avant tout « politique ». « Même au Sud, il y a l’idée d’autonomie », a prévenu M. Belabbas. « Le Sud est sous représenté dans les sphères de représentations politiques et économiques », assure M. Belabbas, en ajoutant que les citoyens de cette région « vivent dans une situation d’abandon, de marginalisation et de mépris de la part, à la fois, des élites, du gouvernement et des médias publics et parapublics ».
« La marche ‘je suis Mohamed’ a été organisée par le pouvoir ! »
Pour Mohcine Belabbas, la marche organisée à Alger le 16 janvier après la prière du vendredi pour protester contre les caricatures de Charlie Hebdo a été organisée par le pouvoir. « Il n’y a rien d’étonnant dans ce qui s’est passé durant cette marche qui a été organisée par le pouvoir. Ce ne sont pas les islamistes qui l’ont organisée contrairement à ce qu’on serait tenté de croire », a-t-il avancé.
Le pouvoir voulait envoyer un message à l’opinion nationale et internationale : « voilà ce qui va se passer si le pouvoir tombe ». « C’est attendu qu’il exploite cela et c’est de bonne guerre », a expliqué M. Belabbas, en soulignant que cette marche est intervenue dans un contexte marqué notamment par la baisse des prix du pétrole et la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays.
Concernant l’attaque contre le journal satirique français, le président du RCD a rappelé la position de son parti : « Le terrorisme, on le condamne quel que soit le lieu. Les Algériens ont vécu des périodes sanglantes et difficiles ».
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Re: Mohcine Belabbas , President du RCD, au Forum de Liberté lundi 26 janvier 2015
http://rcd-algerie.org/news/186-mohcine-belabbas-au-forum-de-liberte
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Re: Mohcine Belabbas , President du RCD, au Forum de Liberté lundi 26 janvier 2015
Mohcine belabbas au Forum de Liberté
Mesdames et messieurs bonjour,
Je remercie les responsables du journal Liberté de m’avoir invité à cette tribune de libre expression pour exposer mon analyse de la situation générale du pays, les pistes de sortie de crise et aussi répondre aux questions qui peuvent intéresser ou préoccuper l’opinion.
Sur le constat, les avis sont unanimes. Personne ne peut nier que nous sommes dans un système politique figé, crispé, incapable de mener les réformes que la situation impose. L’absence de cap et de vision sur l’avenir chez les dirigeants qui n’ont d’autre objectif que de se maintenir en place en continuant à capter la rente par la dilapidation des richesses de l’Algérie au prix d’un appauvrissement général du pays est une stratégie qui arrive à terme.
Des foyers de tensions naissent un peu partout sur le territoire national et dans tous les domaines de la vie publique. Dépassé par la contestation et rivé aux seules méthodes de contrôle policier de la société qui excluent lucidité et analyse, le pouvoir n’a pas pris la mesure de la gravité des problèmes qui agitent les scènes politiques, économiques, sociales et le voisinage immédiat du pays.
De Touggourt à Tamanrasset et In Salah, en passant par Ouargla, Laghouat, Ghardaïa et Adrar, les manifestations qui ont lieu de manière récurrentes ces derniers mois touchent l’essentiel des villes du Sud du pays. Les revendications sociales et de justice des populations se heurtent à l’appareil de répression du régime qui refuse toujours de voir la nature et la profondeur d’un mécontentement qui murit depuis des décennies.
Le blocage et le pourrissement de la situation signent en réalité les problématiques du dépassement des notabilités locales comme structure de médiation imposées depuis longtemps par le pouvoir central, le manque de crédibilité et de légitimité des émissaires envoyés comme interlocuteurs et la remise en cause des politiques décidées de manière unilatérale pour le règlement des problèmes posés. Ce sont les signes de la montée d’un véritable mouvement social et général qui peut conduire à l’ouverture d’une période de ruptures chaotiques.
Nous considérons que le problème du sud est avant tout politique. Les citoyens souffrent d'un déficit de représentation et vivent une situation d'abandon, de marginalisation et de mépris de la part, à la fois, des élites, du gouvernement et des médias publics et para publics. La cassure et la suspicion qui se sont installées entre les populations et les institutions sont des signes qui ne trompent pas. Les différentes mesures annoncées jusque là n'ont pas été décidées en vue de leur reconnaitre une citoyenneté niée et valoriser une fonction sociale crédible et autonome pour rétablir la confiance nécessaire à toute amorce de règlement.
L'intégration sociale ne peut être réduite à un assistanat de conjoncture ou à des promesses d’allocations budgétaires, désormais difficiles sinon impossibles à honorer. Cette intégration sociale est subordonnée à l'intégration politique qui inclut une représentation conséquente, crédible et démocratiquement élue, bannit l’unilatéralisme et un paternalisme passé de mode.
Les problèmes récurrents de gouvernance ne renvoient pas uniquement à une question de manque de ressources ou d’erreur de management, même si le pays est piloté actuellement par l’un des gouvernements les plus faibles en termes de compétences et d’expertise depuis l’indépendance. Les problèmes des Algériens sont d’essence politique, ils appellent un traitement et des solutions politiques.
Avec l’envoi du directeur général de la sureté nationale à In Salah pour dialoguer avec les représentants des manifestants contre l’exploitation du gaz de schiste, un autre palier dans la dégradation de l’Etat vient d’être franchi. L’aveu est terrible. Pour le pouvoir, rien n’existe en dehors des démembrements sécuritaires. C’est là un indice qui renseigne sur la confiance qui règne entre le chef de l’Etat, les membres de son gouvernement et les présidents des chambres parlementaires. Ces luttes sourdes sont des manifestations qui renseignent aussi sur les fractures souterraines qui menacent la cohésion de la Nation.
Le divorce entre les citoyens et les institutions est profond. L’administration en général est tenue en suspicion dans tous les domaines de la vie publique ; les passe-droits et la corruption sont la règle. Les forces de sécurité ont quitté le terrain de la protection des personnes et des biens pour s’ériger en organe de répression opérant au dessus des lois devant toute revendication citoyenne, assimilée à une expression anti nationale.
Le traitement de faveur et les avantages matériels que le pouvoir octroie ou consent à la police pendant que des diplômés universitaires sont recrutés dans le pré-emploi avec des salaires de misère n’est pas un fait anodin. Ces abus sont perçus pour ce qu’ils sont par la majorité des Algériennes et des Algériens : une humiliation dont le retour de manivelle se manifeste par un défi et un rejet de toute forme d’autorité.
Dans ce domaine, les exemples sont légions ; à commencer par la privatisation de l’institution judicaire qui érige les obstacles pour étouffer des affaires de détournement de deniers publics qui font les unes des gazette du monde entier ; une justice qui reste muette devant des menaces de mort proférées contre des citoyens, brille par son absence devant des meurtres commis lors de manifestations et qui se livre à des auto-saisines à la carte pour des propos qui relèvent d’un débat public nécessaire et attendu par des citoyens qui, au demeurant, lui accordent une attention qui se vérifie à chaque fois que l’occasion d’une libre expression est offerte.
C’est une litote que de dire que l’aisance financière des quinze dernières années, au lieu de servir à investir dans la création et l’épanouissement des entreprises, l’élargissement des domaines de production, dans la recherche et le développement, elle a été utilisée pour financer une compilation de réalisations sur lesquelles les clientèles du régime ont fait main basse. L’autoroute est-ouest, le fonds pour le développent de l’agriculture, les nombreuses dotations hors budget, l’opacité organisée autour de la gestion de Sonatrach… ne sont que la face visible de l’iceberg de la rapine qui a marqué la gestion de quatre mandats qui auront hypothéqué les destins de plusieurs générations.
Ces derniers temps la question du gaz de schiste constitue un sujet médiatique du fait de la contestation de rue que mènent les populations du Sud en général et d’In Salah en particulier. Dans ce domaine, la protection de l’environnement ne peut être réduite à une coquetterie écologique. Il s’agit d’un risque de pollution irréversible sur la plus grande réserve d’eau souterraine du sous continent nord africain. La menace est réelle et un moratoire reconductible, tant que les techniques d’extraction fiables à 100 % ne sont pas maitrisées, est une mesure de bon sens.
Sur un autre plan, la sécurité énergétique de l’Algérie passe par la détermination d’un bouquet énergétique qui limite la vente de ressources énergétiques fossiles pour suppléer durablement aux contre-performances du pays au plan industriel et agricole. Le débat le plus large et le plus démocratique doit être mené pour cerner et faire face à l’explosion de la demande intérieure, y compris en abordant la question des prix et les raisons qui freinent la réalisation d’infrastructures moins énergétivores, le financement d’une industrie du renouvelable, le solaire en particulier, et l’investissement dans la recherche pour les énergies du futur comme l’hydrogène.
Aujourd’hui, sous le triple effet d’une baisse des exportations, d’une baisse des prix du baril de pétrole et d’une hausse des importations, le pays s’achemine à moyen terme vers un ré-endettement vis-à-vis de l’étranger alors que le replacement de nos institutions sur les marchés financiers n’a pas été anticipé.
Les réserves de change algériennes ont amorcé une tendance baissière en passant de près de 194 milliards de dollars en 2013 à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014 selon les chiffre de la Banque d’Algérie. La dette publique a déjà entamé une pente ascendante en passant de 9,3 % du PIB en 2013 à 9, 9 % du PIB en 2014. Le fonds de régulation des recettes (FRR) décroit de 5 238,80 milliards de dinars à fin 2013 à 4 773,51milliards de dinars au deuxième semestre de l’année 2014, toujours selon la banque centrale qui dans le même temps accélère sa politique de dépréciation du dinar.
Cette situation était prévisible et plusieurs experts et institutions ont alerté sur cette baisse en raison du ralentissement de l’économie de nombreux pays industrialisés, de l’explosion de l’exploitation des huiles de schiste, en particulier aux Etats-Unis et, plus récemment, de la volonté des pays occidentaux de freiner les ambitions de la Russie et de l’Iran.
Pour un gouvernement responsable, une telle situation devait être prise en compte dans toute élaboration des politiques à mettre en place compte tenu de notre dépendance des exportations quasi exclusives des hydrocarbures. Ce n’est évidemment pas le cas, la loi de finance 2015 ne semble pas déroger aux approximations des lois précédentes. Et il apparait même que le gouvernement mise simplement sur le recours au Fonds de régulation pour passer l’hiver au chaud.
Le pari ne peut être tenu, le FMI estime que le budget élaboré pour 2015 nécessite un baril à 130 dollars alors que les cours se maintiennent laborieusement à 50 dollars. L’investissement et la formation seront encore une fois les chapitres qui seront sacrifiés ; c'est-à-dire l’abandon de toute ambition de développement pour ne veiller qu’au maintien des équilibres sociaux nécessaires à la survie du régime.
Enfin, comme je l’ai annoncé au début de mon intervention, l’Algérie est cernée par une multitude de conflits et d’instabilités. Le Mali, la Lybie, le Niger et peut être même la Tunisie constituent des sources de menaces qui ne peuvent être contenues par un pouvoir qui a comme préoccupation sa propre survie. Quelle que soient les efforts de la diplomatie algérienne, les populations libyennes savent que le pouvoir d’Alger a soutenu jusqu’à sa disparition le despotisme de Kadhafi. Au Mali, les suspicions envers les revendications des populations Touarègues ont précipité leurs représentants dans l’hypothèque islamiste ou, pour ce qui est du MNLA, vers un rapprochement avec le Maroc. C’est bien connu, la diplomatie est le prolongement de la politique intérieure.
Le rassemblement de l’opposition autour de la plateforme de Mazafran constitue une chance pour le pays. Ce regroupement atteste de la maturité des acteurs politiques déterminés à épargner au pays les aventures auxquelles l’ont exposé des responsables disqualifiés par leur propre bilan et construire une alternative démocratique, pacifique et graduelle.
Les fuites en avant et les manœuvres destinées à faire croire que le régime est porteur d’une autre vision autre que la préservation de ses privilèges doivent impérativement cesser si l’on veut prémunir le pays du chaos. L’Algérie a besoin de mettre à plat ses problèmes et non de s’échiner à écrire de façon unilatérale une constitution que le pouvoir violera à la première embuche institutionnelle.
La question n’est pas de savoir si le reclassement ou le recyclage des clientèles du système sont dépassés mais de se mobiliser pour réduire, autant que possible, les méfaits d’un clientélisme dont les mécanismes obsolètes et les objectifs préjudiciables ne peuvent plus abuser les Algériens.
Merci de votre attention.
Alger, le 26 janvier 2015
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