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Lahouari Addi. Professeur de sociologie «Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire»

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Lahouari Addi. Professeur de sociologie «Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire» Empty Lahouari Addi. Professeur de sociologie «Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire»

Message  moi Mer 7 Jan - 13:32

Lahouari Addi. Professeur de sociologie

«Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire»
Lahouari Addi. Professeur de sociologie «Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire» TransLahouari Addi. Professeur de sociologie «Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur l’histoire» Trans
le 07.01.15 | 10h00 Réagissez
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Professeur de sociologie et auteur de plusieurs ouvrages, Lahouari Addi s’exprime ici sur la polémique suscitée par les propos de Saïd Sadi sur Ahmed Ben Bella, Ali Kafi et Messali Hadj. L’ouverture d’une information judiciaire contre l’ex-leader du RCD par le parquet d’Alger est, selon lui, incompréhensible. Pour lui, Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur des personnalités historiques et il appartient à l’opinion publique de juger ses propos. Lahouari Addi n’approuve pas, toutefois, les propos de Saïd Sadi…

- Le parquet d’Alger a ouvert une information judiciaire contre Saïd Sadi au sujet de ses propos sur Messali Hadj, Ahmed Ben Bella et Ali Kafi. Allons-nous vers une judiciarisation des débats sur l’histoire ?
J’ai été étonné que le parquet d’Alger se soit saisi de cette affaire. Je me demande sur la base de quelles lois le jugement sera rendu. Le juge n’a pas vocation à se prononcer sur l’histoire, à moins qu’il y ait des lois qui fixent l’interprétation «légale» de l’histoire, ce qui impliquerait qu’il y aurait des interprétations «illégales».
Saïd Sadi a le droit d’exprimer son opinion sur des personnalités historiques qui appartiennent au domaine public et à la mémoire collective. Il n’y a que l’opinion publique qui peut juger ses propos qu’elle rejettera ou qu’elle approuvera. L’argument de la diffamation n’est pas recevable, car la diffamation est une atteinte à la vie privée, et ce n’est pas le cas ici. Si j’accuse mon voisin d’être un agent des services secrets égyptiens sans en apporter la preuve, le tribunal peut m’inculper pour diffamation.
Mais si Saïd Sadi accuse Ben Bella d’avoir été un agent de ces mêmes services égyptiens, il se discrédite auprès d’une large partie de l’opinion, compte tenu du soutien que l’Egypte a apporté aux nationalistes algériens, et compte tenu de la popularité de Nasser dans les années 1950 auprès des masses algériennes. Saïd Sadi n’aime pas Ben Bella et, au lieu de critiquer son populisme, il recourt à des accusations qui renseignent plus sur Saïd Sadi que sur Ben Bella.
- Donc, selon vous, Saïd Sadi a émis des propos exagérés sur les personnalités en question...
Cette question porte sur le fond du problème. Saïd Sadi a-t-il raison d’accuser de trahison Messali Hadj et Ahmed Ben Bella et de traiter Ali Kafi comme il l’a fait ? Mon point de vue est qu’il n’a pas raison au regard des travaux d’histoire qui existent sur ces personnages. Qu’on le veuille ou non, Messali Hadj est l’une des trois sources du nationalisme algérien. Il y a apporté le populisme révolutionnaire aux côtés de Ben Badis qui a apporté le culturalisme et Ferhat Abbas le modernisme.
Pour des raisons qui seraient trop longues à exposer ici, ce sont les militants de l’aile populiste révolutionnaire formés par Messali qui ont lancé l’insurrection en créant un appareil militaire : l’ALN. Emprisonné en France depuis des années, Messali avait perdu le contact avec le terrain et n’avait pas une appréciation correcte du rapport de forces entre les différents courants de son parti. Succombant au culte de la personnalité, il ne voulait pas que le processus de l’indépendance, devenue inéluctable, lui échappe.
Sachant qu’il était populaire, il voulait maintenir un contact direct avec la base militante, voire avec les masses populaires qu’il allait appeler à se soulever dans les villes selon les schémas marocain et tunisien. Il préférait que les nationalistes fomentent des troubles pour obliger le gouvernement français à négocier l’indépendance. Avait-il tort ou raison dans ce choix, on ne le sait pas, mais on ne peut pas dire qu’il a été contre l’indépendance du pays.
Il redoutait que des structures organiques s’intercalent entre lui et les masses qui lui étaient acquises. Selon un de ses secrétaires, lui-même ancien militant du PPA depuis les années 1940, Messali affirmait que si une armée était créée, il y aurait un risque de dictature militaire après l’indépendance. Il faut reconnaître qu’il a été visionnaire. Il est vrai que la dynamique conflictuelle entre le FLN et le MNA a été telle, que le MNA a été l’allié objectif de la police française, surtout parmi l’émigration. Est-ce que Messali Hadj a donné des instructions au MNA pour collaborer avec la police française ? Nul ne peut apporter la preuve de cette accusation.
Il ne s’agit pas de blanchir Messali Hadj, mais il ne faut pas aussi le noircir en faisant abstraction de tous les facteurs qui ont amené une majorité de son parti à se séparer de lui. Il me semble que si l’indépendance avait été arrachée sous son leadership, l’Algérie ne serait pas devenue une démocratie pour autant. Il y aurait eu un régime kabylo-tlemcénien avec Messali président à vie. Sid El Hadj, comme l’appelaient affectueusement les militants, est originaire de Tlemcen et ses principaux lieutenants étaient de Kabylie.
Concernant Ben Bella, il est inutile de rappeler qu’il a été responsable de l’OS, après Belouizdad et Aït Ahmed. Or l’OS réunissait les nationalistes les plus intransigeants et les plus déterminés à arracher l’indépendance par la violence. Dire que Ben Bella était un traître, c’est se discréditer. Concernant l’arabité ou l’arabisme, le nationalisme algérien, dans son écrasante majorité et qui inclut des nationalistes de la Kabylie, se réclamait de l’arabisme.
Ceci s’expliquait par deux raisons. La première est que l’arabité était revendiquée pour dire : nous ne sommes pas Français. La deuxième raison est que les nationalismes du Maghreb (Maroc et Tunisie) trouvaient dans le nationalisme arabe, incarné par Nasser, l’appui idéologique et diplomatique pour mener le combat contre le colonialisme français. C’est dans cet état d’esprit que Ben Bella, ainsi que Abdelkrim, le héros du Rif marocain, collaboraient avec les Egyptiens.
Concernant Ali Kafi, qui était un ancien militant du PPA, dire qu’il était anti-kabyle, c’est aller vite en besogne. Ali Kafi a été un ancien étudiant de la Zitouna, porté à la défense de la langue arabe dont il voulait qu’elle soit la seule langue parlée en Algérie. Qu’il ait eu des divergences avec des militants de son parti sur cette question ne le désigne pas comme anti-kabyle. Son opposition à Abane Ramdane relevait d’une divergence idéologique et non de sa soi-disant hostilité aux Kabyles. Sinon Krim Belkacem, qui a pris part à la décision fatale contre Abane Ramdane, était aussi anti-kabyle ! Cela n’a pas de sens.
Abane Ramdane a été éliminé parce que, d’une part, il était politiquement plus en avance que les autres leaders et, d’autre part, il tendait à prendre la place de Messali Hadj. Il faut rappeler que le premier tract du FLN qui a dénoncé nommément Messali Hadj date seulement de novembre 1955 (un an après le déclenchement de l’insurrection) et c’est Abane Ramdane qui l’avait rédigé. Après avoir tué symboliquement le père, les fils ne voulaient pas que l’un d’eux prenne sa place.
- Pourquoi les questions relatives à la guerre d’indépendance restent-elles aussi sensibles en Algérie ?
Elles restent sensibles parce que les contradictions et les luttes qui ont marqué le déroulement de cette guerre sont occultées par le discours officiel du régime actuel qui est issu d’un seul courant du mouvement national et non de tout le mouvement national. Cela explique la pauvreté de la recherche universitaire dans ce domaine. N’est-il pas ahurissant que l’université algérienne ne nous ait pas donné de thèses académiques sur Amirouche, Lotfi, Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Hamou Boutlélis…
Ces personnages se réduisent aujourd’hui à des noms de rue pour les jeunes générations. J’étais content que l’université des sciences sociales à Oran ait été appelée université Benahmed Mohamed (commandant Moussa), mais je serais encore plus content d’apprendre qu’une thèse sur le commandant Moussa ou le colonel Si M’hamed de la Wilaya IV était soutenue au département d’histoire de cette université.
Si ces thèses existaient, les contradicteurs de Sadi l’auraient renvoyé à des travaux qui font autorité en la matière et non à un tribunal qui n’a rien à dire sur ces questions qui échappent à l’empire du droit. Je voudrais finir par dire qu’il n’y a pas de région du pays qui a le monopole du nationalisme, et toutes les régions ont contribué à la formation de la conscience nationale. Il est vrai que la Kabylie était fortement présente dans le courant populiste révolutionnaire incarné jusqu’en 1954 par Messali Hadj.
Cela s’explique par la forte présence des Kabyles dans l’émigration qui a donné au nationalisme un souffle révolutionnaire que les militants de l’Etoile nord-africaine ont propagé dans les villes et villages, lorsque la direction, sous la conduite de Messali, avait décidé de transférer le parti au pays sous le nom de PPA. Dans ce transfert, l’émigration, à majorité kabyle, a joué un rôle important qu’il faut reconnaître et saluer. Mais ce fait historique doit être un facteur de renforcement de l’unité nationale et non l’inverse. 
 
Madjid Makedhi
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Message  moi Mer 7 Jan - 13:34

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