Ce qui a fait l’actualité à Béjaïa en 2014: Une année qui a vu l’APW se retrouver au bord de l’implosion Read more at http://www.depechedekabylie.com/kabylie/bgayet/146841-une-annee-qui-a-vu-lapw-se-retrouver-au-bord-de-limplosion.html#FgP6tM8tBSiF7OfA.99

Par contre, plusieurs événements ont marqué la région durant l’année 2014. Sept ministres ont visité la wilaya, et quelques uns d’entre eux l’ont même fait trois fois. Des visites de chantiers et de projets achevés, sans plus. Malgré la promesse faite de se déplacer en août pour poser la première pierre du CHU, le ministre de la Santé n’est toujours pas revenu à Béjaïa. Ce qui est sûr, le dysfonctionnement qui a touché l’assemblée populaire de wilaya est le fait marquant de l’année.

La session du 13 décembre, durant laquelle devait être adopté le budget primitif, a tourné court. Les élus du RCD, FLN, RND et les dissidents du FFS, ayant rejoint le forum socialiste, ont refusé d’assister à la session sous prétexte qu’en leur qualité de majorité absolue, il est de leur droit de demander le renouvellement des organes dirigeants de l’institution. Devant la sourde oreille du président de l’APW, ces derniers se sont réunis au siège de la wilaya, et ce, en présence d’un huissier de justice, et ont procédé au renouvellement de la composante humaine de trois commissions, à savoir celles de l’urbanisme, des finances et des NTIC, mettant ainsi le premier responsable de l’APW devant le fait accompli. Alors que le P/APW a convoqué une session extraordinaire pour le 4 janvier 2015, le wali de son côté a fait prévaloir certains articles du code de wilaya pour convoquer une autre session pour le 27 décembre. Celle-ci s’est terminée en queue de poisson. C’est toujours le statu quo au niveau de cette institution. La seule chose positive à mettre à l’actif de l’APW est cette session organisée à l’occasion du 34e anniversaire des événements de mai 1981. En effet, à l’initiative de l’association « espoir de jeunes » d’Ighram, l’assemblée populaire de wilaya a organisé, le 19 mai, une journée d’étude sur l’officialisation de Tamazight. Braham Tazaghart, romancier, Mokrane Aggoune, ancien détenu des événements du 19 mai 1981, Mustapha Tadjet, ex-chef de département de Tamazight à l’université de Béjaïa, Djamel Baloul, enseignant de droit dans la même université et Tahar Aissi, enseignant de Tamazight, ont été invités à animer une série de conférences.

La région vit une crise de logements, car le nombre d’unités réalisées jusque-là est insignifiant alors que la demande ne cesse de s’accroître. La protestation citoyenne est quasi-automatique dès l’affichage des listes. Les postulants non retenus sur une liste de 320 logements de la commune d’Aokas ont procédé, à plusieurs reprises, à la fermeture de la RN 9 et des sièges de la mairie et de la daïra. À Oued Ghir, avant même de procéder à l’affichage de la liste des 450 logements sociaux locatifs, l’édile communal avait déclaré, la veille, sur les ondes de la radio locale, que ceux qui se sentiraient lésés devraient plutôt opter pour la voie réglementaire en formulant des recours. À Béjaïa ville, il y a eu plusieurs sit-in pour demander l’affichage des listes des prés bénéficiaires. Plusieurs milliers de demandes sont en attente d’être satisfaites à travers les communes de la wilaya. À Ouzellaguen, Kherrata, Sidi Aïch et dans pratiquement toutes les communes de la wilaya, les postulants attendent avec impatience la réalisation de nouveaux logements ou la distribution de ceux achevés.

Près d’un millier de bêtes, entre les bovins, les ovins et les caprins, ont été atteintes par la fièvre aphteuse et abattues à travers 39 communes sur les 52 que compte la wilaya, depuis l’apparition de cette plaie dans la région, le 27 juillet dernier. La production animale, au niveau de la wilaya de Béjaïa, est estimée à quelques 37 000 bovins, dont 16 000 têtes de vaches laitières, constituées de 5 000 bovins laitiers modernes et 11 000 bovins laitiers locaux. Outre cette filière, il y a également l’ovin qui est très important, avec plus d’une centaine de milliers de têtes, dont près de la moitié sont des brebis. Pour le caprin, 40 000 têtes, dont la moitié sont des chèvres, sont dénombrées à travers les fermes et éleveurs privés.

Alors que le ministre de la Santé, lors de sa visite à Béjaïa, avait promis la pose de la première pierre du nouveau CHU à Boukhelifa pour le mois d’août dernier, rien n’y fut. Malgré cela, le CHU a continué à fonctionner contre vents et marées. Il y a eu du positif et du négatif. En septembre, une délégation de médecins du CHU de Saint Etienne (France) a effectué, dans le cadre d’un projet de convention entre les deux établissements, une mission d’exploration et de diagnostic au niveau du CHU de Béjaïa. C’est la deuxième du genre qui intervient en moins d’un semestre. En mai, une première rencontre intitulée « premier entretien médico-chirurgical » a permis aux présents de se réunir autour d’une table pour débattre du projet de partenariat du jumelage stratégique entre le CHU de Béjaïa et celui de St Etienne. De son côté, le docteur Lyazid Benhamouche, du service orthopédique du CHU de Béjaïa, a réussi, au début du mois d’avril, avec son équipe, à éviter à un jeune étudiant universitaire de 19 ans l’amputation du poignet. La transplantation de la main est, au contraire des autres greffes d'organes, une greffe multi tissulaire. Une première au CHU de Béjaïa. Mais le point noir au niveau de ce CHU a été, en cette année de 2014, le problème de logements d’astreinte soulevé par les hospitalo-universitaires, qui ont failli claquer la porte. Le président de l’APW soutiendra ces derniers en déclarant clairement que c’est la population de la région qui a besoin d’eux et non le contraire. Il proposera de construire, en urgence, un quota de logements pour le compte du CHU et d’acheter, dans l’immédiat, des logements auprès de l’entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI). Le problème d’indisponibilité de logements à mettre à la disposition des professeurs qui exercent au niveau du CHU a failli être à l’origine de son démembrement.

Wilaya touristique par excellence, la wilaya de Béjaïa reçoit la visite de plusieurs millions de vacanciers chaque saison estivale. Malheureusement, elle arrive en tête de classement du nombre de victimes décédées par noyade avec 26 cas, suivis par la wilaya de Mostaganem avec 20 cas, Jijel avec 17 cas et Alger avec 15 cas. Il n’y a pas que la mer qui tue ; les routes aussi. Plus de 1 700 accidents de circulation se sont produits sur les différentes routes de la wilaya de Béjaïa, lesquels ont engendré plus d’une cinquantaine de décès et causé des blessures à plus de deux milliers de personnes. Dans un autre registre, depuis le début de l’année, plus particulièrement en été, 1 927 départs de feux, dont 292 incendies importants, ont ravagé 2 256 hectares de végétations et détruit plus de 11 000 arbres fruitiers, plusieurs milliers de bottes de pailles ou de foin et une centaine de ruches d’abeilles. Pour les combattre, les éléments de la Protection civile ont mobilisé 1 580 engins d’incendie.

La 6ème édition du Festival international du théâtre de Béjaïa a pris fin dans une ambiance musicale après une semaine de spectacles, entièrement dédiée à l’art scénique et au spectacle vivant. Dix-sept pays, représentés par autant de troupes théâtrales, ont animé un programme riche, essaimé, non seulement à Béjaïa mais aussi à travers une pléiade de communes de la wilaya. Dans le domaine du sport, outre le MOB qui a été leader durant le premier trimestre de la présente saison sportive, il y a les championnats d’Afrique de planche à voile, qui se déroulent depuis le 28 décembre à Béjaïa, qui représentent l’événement majeur. Organisée par la fédération algérienne, cette compétition est supervisée par la confédération africaine et la fédération internationale. Une cinquantaine d’athlètes issus de plusieurs pays africains, dont la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, les Seychelles, ont répondu présent.