AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
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Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
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Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
Zohra Bakri
Le silence est le fléau des faibles de se taire c est s avoué vaincus et nous somme loin de l être nous soutiendrons Kamel Daoud envers et contre tous Il a du courage montrons a sa hauteur
Faice Mook
Hamadache=Hama-Daech
Le silence est le fléau des faibles de se taire c est s avoué vaincus et nous somme loin de l être nous soutiendrons Kamel Daoud envers et contre tous Il a du courage montrons a sa hauteur
Faice Mook
Hamadache=Hama-Daech
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
A la une Actualité
Kamel Daoud, le meilleur d’entre nous
le 21.12.14 | 10h00 8 réactions
| © Souhil. B.
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La charia qu’il contient, la voie, n’est pas un droit répressif ; c’est un ensemble de principes qui protègent la vie, la dignité et l’honneur des hommes et des femmes dans la culture de l’époque où le Coran a été révélé. La charia a pour objectif final l’épanouissement de l’homme selon les époques historiques où il vit. Elle est un droit humain, élaborée sur la base de l’ijtihad par les imams Malik, Ibn Hanbal, Chafii et Hanifi qui connaissaient les œuvres de Platon et d’Aristote ainsi que la pensée philosophique de l’époque. Sur les 6000 règles du rite malékite, seulement 500 proviennent du Coran, selon A. Ghazali. Ceci prouve une créativité perdue aujourd’hui, où la charia n’offre pas cette image de droit humaniste parce qu’elle est mal comprise par des musulmans formés par des siècles de décadence au cours desquels le fiqh s’est transformé en un ensemble de règles répressives.
La charia et, d’une manière générale, l’islam sont victimes d’un appauvrissement culturel provoqué par l’ignorance qui s’est installée chez l’élite religieuse depuis la décadence qui a fait disparaître le pluralisme des interprétations et les débats contradictoires dans le kalam et le fiqh. Est-ce un hasard, si en droit, il y a quatre écoles juridiques qui se sont formées avant le Xe siècle ? Aboul Hamid Ghazali a réfuté Ibn Sina (Tahafut el Falasifa) sans jamais écrire qu’Ibn Sina n’est pas musulman ou qu’il mérite la mort. Car ce grand théologien, et avant lui Al Ash’ari, savait que ce n’est pas facile de donner une définition du bon musulman et de l’apostat. M. Hamadache a lancé son appel contre Kamel Daoud parce que ce dernier aurait blessé Dieu par ses paroles ou ses écrits.
Comment une petite créature comme Kamel Daoud pourrait blesser Dieu ? N’est-ce pas ramener Celui-ci à la dimension humaine ? Et voilà que Hamadache, en censeur de conscience et d’imam caché, court pour défendre Dieu ! Quelle prétention ! Sa réaction est l’illustration vivante de sa méconnaissance et de sa pauvre interprétation du Coran. Car peut-être que Kamel Daoud a exprimé un point de vue non conforme à la doctrine orthodoxe ; est-ce suffisant pour déclarer que ce n’est pas un musulman ? En islam, l’inquisition n’existe pas ; elle a été une pratique de l’Espagne catholique encouragée par l’Eglise et est étrangère à la culture musulmane.
Aucun homme, aucune institution n’a la prérogative de dire que tel ou tel n’est pas musulman, et ce, pour une raison très simple énoncée dans le Coran : nul ne sait ce qu’il y a dans le cœur d’un homme. Et Kamel Daoud est un homme de cœur comme il le montre tous les jours dans ses chroniques du Quotidien d’Oran. Il défend le faible, il condamne l’injustice, il tourne en dérision l’autoritarisme et il dénonce la corruption. Ce sont là des «mou’amalate» qui le désignent comme le meilleur d’entre nous. De ce point de vue, Kamel Daoud défend tous les jours les vraies valeurs de l’islam. Quant au rapport qu’il a avec Dieu, il faut laisser Dieu seul juge. Le Coran donne plus d’importance aux «mou’amalate» qu’aux «ibadate». Comment serons-nous jugés lors du Jugement dernier ? Sur notre comportement en société ou sur notre assiduité à la mosquée ? Bien sûr le Coran recommande le respect des «ibadate», mais l’homme étant ce qu’il est, le vrai critère, «es sah», de la générosité du cœur pour être un bon musulman, c’est les «mou’amalate».
Le philosophe iranien Abelkrim Soroush, ancien gardien de la révolution, écrit qu’il ne veut pas aller à la mosquée prier à côté de personnes qui se sentent contraintes par l’Etat ou la société. Il dit qu’il n’y a pas de foi sans liberté et il veut prier à côté de gens qui viennent à la mosquée de leur propre gré. C’est cela l’esprit de l’islam que Hamadache défigure en se prenant pour le vicaire de Dieu sur terre («khalifatu Allah fi ardihi»), ce qui est expressément interdit par le Coran. En attendant, un appel au meurtre est un délit grave que l’éthique religieuse et le droit condamnent sévèrement. L’Etat a l’obligation d’intervenir pour non seulement assurer la protection d’un citoyen, mais aussi pour garantir la liberté de pensée nécessaire à l’épanouissement culturel et spirituel de la communauté.
Lahouari Addi : Professeur de sociologie
Kamel Daoud, le meilleur d’entre nous
le 21.12.14 | 10h00 8 réactions
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L’appel à condamner à mort Kamel Daoud par Abdelfattah Hamadache, sous le prétexte qu’il a porté atteinte à l’islam, au-delà des possibles manipulations par des cercles occultes, renvoie à la difficulté d’une partie des musulmans à accepter la liberté de pensée et la liberté de conscience.
Cette question est de la plus haute importance pour l’avenir des sociétés musulmanes qui, en raison de la présence d’un courant d’opinion intolérant, s’opposent à la liberté de penser et d’écrire, considérant ces libertés comme un danger pour l’islam et pour l’idée de Dieu. Cette prédisposition d’esprit est, selon le grand théologien Mohamed Abdou et son disciple Abdelhamid Ben Badis, la cause du déclin de la brillante civilisation musulmane, déclin qui a coïncidé avec la victoire des hanbalites sur les mu’tazilas. Les hanbalites, dont Abdelfattah Hamadache est un pâle représentant, ont une lecture littéraliste du Coran qui est un texte sacré et, à ce titre, ne se lit pas comme un livre ordinaire. Il se lit avec le cœur pour découvrir sa dimension spirituelle et humaniste. Le Coran n’est pas un livre de combat ; c’est un enseignement éthique qui dit d’emblée que «tuer un homme, c’est tuer toute l’humanité».La charia qu’il contient, la voie, n’est pas un droit répressif ; c’est un ensemble de principes qui protègent la vie, la dignité et l’honneur des hommes et des femmes dans la culture de l’époque où le Coran a été révélé. La charia a pour objectif final l’épanouissement de l’homme selon les époques historiques où il vit. Elle est un droit humain, élaborée sur la base de l’ijtihad par les imams Malik, Ibn Hanbal, Chafii et Hanifi qui connaissaient les œuvres de Platon et d’Aristote ainsi que la pensée philosophique de l’époque. Sur les 6000 règles du rite malékite, seulement 500 proviennent du Coran, selon A. Ghazali. Ceci prouve une créativité perdue aujourd’hui, où la charia n’offre pas cette image de droit humaniste parce qu’elle est mal comprise par des musulmans formés par des siècles de décadence au cours desquels le fiqh s’est transformé en un ensemble de règles répressives.
La charia et, d’une manière générale, l’islam sont victimes d’un appauvrissement culturel provoqué par l’ignorance qui s’est installée chez l’élite religieuse depuis la décadence qui a fait disparaître le pluralisme des interprétations et les débats contradictoires dans le kalam et le fiqh. Est-ce un hasard, si en droit, il y a quatre écoles juridiques qui se sont formées avant le Xe siècle ? Aboul Hamid Ghazali a réfuté Ibn Sina (Tahafut el Falasifa) sans jamais écrire qu’Ibn Sina n’est pas musulman ou qu’il mérite la mort. Car ce grand théologien, et avant lui Al Ash’ari, savait que ce n’est pas facile de donner une définition du bon musulman et de l’apostat. M. Hamadache a lancé son appel contre Kamel Daoud parce que ce dernier aurait blessé Dieu par ses paroles ou ses écrits.
Comment une petite créature comme Kamel Daoud pourrait blesser Dieu ? N’est-ce pas ramener Celui-ci à la dimension humaine ? Et voilà que Hamadache, en censeur de conscience et d’imam caché, court pour défendre Dieu ! Quelle prétention ! Sa réaction est l’illustration vivante de sa méconnaissance et de sa pauvre interprétation du Coran. Car peut-être que Kamel Daoud a exprimé un point de vue non conforme à la doctrine orthodoxe ; est-ce suffisant pour déclarer que ce n’est pas un musulman ? En islam, l’inquisition n’existe pas ; elle a été une pratique de l’Espagne catholique encouragée par l’Eglise et est étrangère à la culture musulmane.
Aucun homme, aucune institution n’a la prérogative de dire que tel ou tel n’est pas musulman, et ce, pour une raison très simple énoncée dans le Coran : nul ne sait ce qu’il y a dans le cœur d’un homme. Et Kamel Daoud est un homme de cœur comme il le montre tous les jours dans ses chroniques du Quotidien d’Oran. Il défend le faible, il condamne l’injustice, il tourne en dérision l’autoritarisme et il dénonce la corruption. Ce sont là des «mou’amalate» qui le désignent comme le meilleur d’entre nous. De ce point de vue, Kamel Daoud défend tous les jours les vraies valeurs de l’islam. Quant au rapport qu’il a avec Dieu, il faut laisser Dieu seul juge. Le Coran donne plus d’importance aux «mou’amalate» qu’aux «ibadate». Comment serons-nous jugés lors du Jugement dernier ? Sur notre comportement en société ou sur notre assiduité à la mosquée ? Bien sûr le Coran recommande le respect des «ibadate», mais l’homme étant ce qu’il est, le vrai critère, «es sah», de la générosité du cœur pour être un bon musulman, c’est les «mou’amalate».
Le philosophe iranien Abelkrim Soroush, ancien gardien de la révolution, écrit qu’il ne veut pas aller à la mosquée prier à côté de personnes qui se sentent contraintes par l’Etat ou la société. Il dit qu’il n’y a pas de foi sans liberté et il veut prier à côté de gens qui viennent à la mosquée de leur propre gré. C’est cela l’esprit de l’islam que Hamadache défigure en se prenant pour le vicaire de Dieu sur terre («khalifatu Allah fi ardihi»), ce qui est expressément interdit par le Coran. En attendant, un appel au meurtre est un délit grave que l’éthique religieuse et le droit condamnent sévèrement. L’Etat a l’obligation d’intervenir pour non seulement assurer la protection d’un citoyen, mais aussi pour garantir la liberté de pensée nécessaire à l’épanouissement culturel et spirituel de la communauté.
Lahouari Addi : Professeur de sociologie
moi- Nombre de messages : 8760
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Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
N’est pas rebelle qui veut…
17.12.2014 15:10
Par Omar Benbekhti
Une pseudo-fetwa d’un pseudo-imam comme il s’en fabrique tous les jours dans ce pays de superstition religieuse, a été lancée contre mon ami Kamel Daoud. Dérisoire pourrait-on dire lorsqu’on sait à quoi carbure la paresse intellectuelle qui nourrit ces fainéants incultes, repus de certitudes et incapables de travailler, autrement que du chapeau.
Et surtout aussi de ce qu’ils peuvent bien apporter de richesses au pays. Si ce minable personnage prenait la peine de connaître l’histoire de son pays, la vraie, il découvrirait d’où vient Kamel Daoud, qui sont ses ancêtres et l’épaisseur du poids qu’il porte sur ses épaules à cause de cette histoire.
Je n’ai pas la prétention de peser aussi lourd que Kamel, ni d’avoir son talent insolent. Mais je suis heureux de lancer à ce fourbu de l’esprit que moi aussi, à ma manière, je récite chaque semaine devant mes étudiants et depuis plus de trente ans, un discours pour reléguer cette vision du monde dans les limbes de l’ignorance bête et méchante qui l’enfante.
Leur liste est longue, mais on ne la trouve pas dans les manuels scolaires d’un système éducatif dégénéré, encore moins dans les bibliothèques de nos mosquées. Mais l’Histoire ne se gomme pas malheureusement pour eux.
O.B
- CHRONIQUES
- Omar Benbekhti
17.12.2014 15:10
Par Omar Benbekhti
Une pseudo-fetwa d’un pseudo-imam comme il s’en fabrique tous les jours dans ce pays de superstition religieuse, a été lancée contre mon ami Kamel Daoud. Dérisoire pourrait-on dire lorsqu’on sait à quoi carbure la paresse intellectuelle qui nourrit ces fainéants incultes, repus de certitudes et incapables de travailler, autrement que du chapeau.
Et surtout aussi de ce qu’ils peuvent bien apporter de richesses au pays. Si ce minable personnage prenait la peine de connaître l’histoire de son pays, la vraie, il découvrirait d’où vient Kamel Daoud, qui sont ses ancêtres et l’épaisseur du poids qu’il porte sur ses épaules à cause de cette histoire.
Je n’ai pas la prétention de peser aussi lourd que Kamel, ni d’avoir son talent insolent. Mais je suis heureux de lancer à ce fourbu de l’esprit que moi aussi, à ma manière, je récite chaque semaine devant mes étudiants et depuis plus de trente ans, un discours pour reléguer cette vision du monde dans les limbes de l’ignorance bête et méchante qui l’enfante.
Il faudra aussi tuer l’Emir Abdelkader et l’Agha Belhadj des Béni Ouragh, Fatma N’soumer et Hassiba Benbouali, et toutes celles et ceux qu’une certaine engeance s’efforce de faire oublier dans l’héroïque épopée de ce pays. Celles et ceux qui n’étaient que des rebelles.Ainsi, à moi aussi, imam de pacotille, et à tant de ceux qui s’échinent à former les enfants de ce pays, il faudra lancer votre fetwa de dégénéré. Sauf que, avant cela, il serait judicieux que vous veniez assister à mes cours, et à ceux d’autres collègues qui s’efforcent de former une jeunesse que vous essayez d’abrutir et de corrompre de son véritable passé par vos mystifications malhonnêtes autant qu’éhontées. Mais je doute fort qu’il en soit capable cet imam autoproclamé, car je crains qu’il n’appartienne qu’à cette masse d’ignorance crasse et meurtrière que la colonisation nous a léguée pour continuer son triste œuvre. La forfaiture et la traîtrise sont encore au menu de notre société.
Leur liste est longue, mais on ne la trouve pas dans les manuels scolaires d’un système éducatif dégénéré, encore moins dans les bibliothèques de nos mosquées. Mais l’Histoire ne se gomme pas malheureusement pour eux.
Kamel Daoud le sait, il est fait partie de ces rebelles. Il est leur descendant quant à cet illuminé, de qui descend-il, lui qui se prend pour Ibn Taymiyya ? Kamel Daoud est le fils de cette terre, et n’est pas rebelle qui veut…quant à la lâcheté de ceux qui se réclament d’ailleurs, répandue depuis si longtemps dans cette société, elle n’est capable de produire que des…fetwas, au nom d’on ne sait quoi. Il est peut-être temps que nous allions démasquer tous ces fils de harkis qui sévissent encore dans ce pays ; non pas au nom de Dieu, mais au nom de la Patrie… Et Dieu reconnaîtra les siens.Cet imam est il allé se recueillir sur les tombes des compagnons de l’Emir enterrés au château d’Amboise ? Est-il capable de monter jusqu’au Melaab dans l’Ouarsenis prier pour les âmes des 1660 chouhadas ensevelis près de Aïn Tarik, dont une grande partie sont des oncles et cousins de Kamel Daoud ? Sait-il seulement qui furent ces hommes ? Sait-il seulement ce que rebelle veut dire, lui qui ne songe qu’à paître un troupeau déboussolé ?
O.B
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
Dérives fondamentalistes
Un appel au meurtre «toléré» par l’Etatle 21.12.14 | 10h00 10 réactions
| © Souhil. B.
Silence du ministère de la Justice alors que des menaces de...
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Le journaliste Kamel Daoud se dit étonné de «la faible réponse de l’Etat» à une dérive qui, théoriquement, tombe sous le coup de la loi.
A bominable fin d’année. Un obscur fanatique vocifère sa haine et appelle au meurtre contre l’écrivain Kamel Daoud, sous les lambris de la «République». Obscurantiste assumé qui s’est abreuvé à la doctrine ultraréactionnaire du wahhabisme, Abdelfattah Hamadache s’est arrogé un droit de vie et de mort sur des Algériens sous le regard, au mieux impuissant, au pire complice, des pouvoirs publics. Choqués et inquiets de la poussée dangereuse des fondamentalistes patentés, des secteurs importants de la société redoutent un retour organisé aux non lointaines années de sang. L’écrivain Amine Zaoui n’a pas tort d’évoquer le «retour de voix fascistes».Dans un communiqué qu’il a signé, il dénonce avec courage et sans se fourvoyer «des voix fascistes qui haussent le ton de leur discours en menaçant écrivains, artistes et journalistes pour tracer la voie menant vers leur projet fascisant en imposant son ordre par la terreur sur une société qui n’a pas encore cicatrisé les blessures d’un passé récent». De nombreux acteurs politiques, syndicaux, intellectuels et des citoyens de différentes extractions se dressent contre la poussée de l’extrémisme religieux béni par un pouvoir enclin à tenter le diable pour se maintenir.
Car au-delà de la vigueur de la dénonciation et de l’élan de solidarité exprimée pour soutenir le journaliste et écrivain Kamel Daoud, ce sinistre épisode de la longue série nationale tragique révèle l’ampleur des dégâts du renoncement et des concessions politiques et symboliques accordées aux bourreaux des années noires à travers un processus de concorde civile puis de réconciliation nationale dans lequel c’est l’Etat qui s’est repenti. Depuis, d’anciens chefs terroristes sont hissés au rang de «personnalités nationales» en leur déroulant le tapis rouge de la «République» et dont l’avis est souvent sollicité par le pouvoir politique.
Par petites touches, les décideurs ont fini par inverser l’ordre des choses. Les victimes de la violence des années quatre-vingt-dix sont mises au ban de la société, les bourreaux, quant à eux — sans justice ni vérité — sont remis au goût du jour dans la perspective de renforcer un ordre politique suranné. Kamel Daoud, et ce qu’il incarne comme idées en malmenant la pensée conformiste et moraliste, déstabilisant des certitudes mortifères, est devenu, au fil des livres et des chroniques corrosives, un adversaire redoutable. Un ennemi — pas seulement des islamistes — à abattre.
En s’engageant sur le terrain de l’impertinence dans un environnement figé dans un passé rétrograde et d’un climat d’inquisition, il sait bien qu’il s’expose à un risque permanent. Et s’il fait preuve d’un courage à la hauteur de son engagement qu’il puise aussi dans l’élan de solidarité nationale et internationale, il s’inquiète de «la faible réponse de l’Etat» face à la menace qui pèse sur lui. Comment ne pas s’inquiéter alors que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, lui qui habituellement agite la menace de la justice contre ceux qui expriment des idées pacifiquement, s’est drôlement contenté de dire que «si quelqu’un se sent victime d’un préjudice il peut déposer une plainte devant la justice». Ce faux dévot de Hamadache n’est pas sur le terrain des idées, il n’exprime pas une opinion. Il lance un appel au meurtre.
Gouverner par la peur
Cela tombe sous le coup de la loi et relève du code pénal. La justice est sommée de se saisir de cette affaire, si elle ne veut pas se rendre complice d’un acte odieux. Mais force est de constater que ce n’est une première. La vallée du M’zab a vécu également un épisode similaire où des hordes salafistes conquérantes appelaient au meurtre des Mozabites. Le gouvernement fait profil bas devant un Hamadache qui enflamme les réseaux sociaux et certains plateaux de chaînes de télévision qui lui tendent le micro pour répandre son prêche assassin. Ce sinistre personnage, qui a séjourné pendant des années au royaume du wahhabisme, a même eu le «privilège» d’aller déposer un dossier d’agrément pour créer un parti politique. Pour qui roule-t-il, s’interrogent certains observateurs. «Cela me fait penser à la radio télévision des milles collines», s’exclame Kamel Daoud.
Une station de radio qui avait joué un rôle macabre dans le génocide rwandais. Hamid Grine, ministre de la Com’ du pouvoir qui a passé son temps depuis sa nomination à administrer des leçons aux journalistes sur l’éthique et la déontologie n’a pas pris le soin de rappeler à l’ordre — un minimum — ces médias par lesquels un appel au meurtre est diffusé. Comment pouvait-il le faire à des médias qui ont servi de machine de propagande pour le projet du pouvoir de Bouteflika. Il n’est pas demandé à Hamid Grine en tant que ministre de la Communication de dénoncer une fatwa mortelle, mais il est de son devoir de demander des comptes à des journaux et télévision éponymes propagateurs de la haine.
Le silence du ministre des Affaires religieuses, dans une telle situation, risque d’entretenir l’amalgame. Devant ce silence assourdissant du gouvernement de Bouteflika, il n’est pas saugrenu de se demander si le pouvoir — de plus en plus contesté — n’est pas tenté de replonger le pays dans un périlleux clivage en installant un climat de peur pour ensuite arborer l’étendard «moi ou le chaos» son mot d’ordre durant la campagne présidentielle pour un quatrième mandat. Dans cette scandaleuse affaire, c’est aussi l’Etat, déjà considérablement, affaibli qui est à terre.
Hacen Ouali
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Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
Pour dénoncer l’obscurantisme
Rassemblement à Aokas en solidarité avec Kamel Daoud
6
Un collectif de citoyens vient de lancer un appel à un rassemblement, demain à 11h, à proximité de la poste d’Aokas (Béjaïa), et ce, en solidarité avec le journaliste et écrivain Kamel Daoud, objet d’un appel au meurtre. “Nous appelons tous les militants des droits de l’Homme et de la démocratie et tous les citoyens épris de justice et de liberté à se joindre au rassemblement”, est-il indiqué.
moi- Nombre de messages : 8760
Date d'inscription : 30/01/2009
Re: AOKAS solidaire avec KAMEL DAOUD: première banderole prévue pour le rassemblement du Mardi 23 décembre 2014
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