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Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste

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Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste  Empty Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste

Message  moi Mer 17 Déc - 17:35

Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste






       Kamel Daoud sait que l’islamisme est un charlatanisme conquérant ; et le charlatanisme se combat par l’école, la science, le savoir, la citoyenneté. Il faut l’empêcher de prendre les écoles, les associations, la place publique, car il n’a rien à proposer hormis la fin,  la mort, la disparition de l’autre. Ses écrits dérangent, sa parole tonne, commet le dit, attente à l’aphasie caractéristique du politiquement correct et dénude cette idéologie d’origine sexuelle, une dalle inamovible sur les têtes, qui n’a comme obsession que de contrôler la femme…
Par Louenas Hassani
    «Appel pour appliquer Al-Had (ce qui doit être fait selon les préceptes) sur lui. L’écrivain algérien hérétique, Kamel Daoud, le Sionisé criminel blasphème et insulte dieu, pourfend le coran, attaque l’islam et la langue arabe et se positionne comme ennemi des enfants de l’islam. Le Front de la Sahwa Islamique Salafiste libre dit que si la charia était appliquée en Algérie, il aurait été tué pour apostasie à cause de sa mécréance et guerre contre l’islam». Voici grosso modo la traduction approximative de la fatwa émise par Abdelfetah Al Jazairi, un chef islamiste algérien, sur son compte Facebook – je dis bien Facebook – contre l’écrivain et journaliste Algérien Kamel Daoud. Un appel pur et dur au meurtre. Une pétition d’hommes et de femmes osées qui interpellent le gouvernement algérien, s’il en existe encore un,  pour traduire devant les tribunaux cet homme sorti d’un autre âge, voire d’une autre galaxie, circule déjà. 
Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste  Kamel-Daoud1
Kamel Daoud
     Du tac au tac, la poésie répond humainement à la mort et aux temps sortis de l’espace temps ainsi : «Fatwa pour me tuer émise par le mouvement salafiste algérien. Signé par le Abd El Fettah Hamdache. Voilà où mène le sentiment d’impunité chez ces gens là.», écrivit le chroniqueur sulfureux auteur de ces autres chroniques dévastatrices En quoi les musulmans sont-ils utiles à l’humanité ? ou encore À quoi servent les révolutions chez les arabes ?
      Voici donc comment réfléchit un islamiste, comment la différence lui est un outrage, le monde un poulailler où l’on rentre la volaille et l’effarouche au gré du grain à partager et de l’air à rationner. Et dire qu’il y en a encore pour nous ressasser l’antienne des loups solitaires 
       L’écrivain qui vient de manquer de peu le Goncourt pour son roman Meursault Contre-enquête – pour une raison simple à mon humble avis, le roman est trop beau, trop puissant pour le prix. Les Goncourt récents au moins, hormis quelques exceptions, ne restent pas dans la mémoire. Le roman de Kamel Daoud, lui, y demeure à vie. Mais, là n’est pas mon propos pour aujourd’hui- est désigné d’apostat pour que les ouailles, les légions de brebis fanatisées, les cervelles curées par le dogme et la littérature de l’apocalypse halalisent (légalisent) son meurtre. Avez-vous entendu un islamiste qui tonne sur toutes les tribunes qu’il est laïc, quand bien même positif, condamner la fatwa ?
       Silence, la faux inexorable de l’idéologie mortifère à ceci de commun : elle tue et s’empresse d’être la première à présenter ses condoléances.
      C’est la laïcité dont ils rêvent ! Un califat pour avoir droit de vie et de mort sur toutes les ouailles, réduire le corps à une geôle, une prison putrescente ; envoiler les têtes des mioches pour définitivement voiler leurs têtes. Pour ne pas avoir des Kamel Daoud à tous les coins de rues. Un homme qui revendique la liberté avant la semoule, la dignité avant l’huile de table, le temps historique et non eschatologique ; un homme qui revendique des ponts entre nous, le monde et nous-mêmes.
       Nous sommes des hommes et des femmes d’abord. Nous ne sommes pas solidaires de l’ethnie et de la religion, dit Kamel Daoud dans ses mots suaves, nous sommes solidaires de la blessure humaine. La cause Palestinienne n’est pas une cause arabe et musulmane mais une cause de l’homme. Un conflit qui doit atteindre tous les cœurs et toutes les âmes.
      « À quoi servent les révolutions chez les Arabes ? À faire un long détour pour revenir au point de départ. Ou presque. Résumons : des jeunes se rassemblent, ils font tomber un dictateur. Le dictateur sera remplacé par la démocratie, qui sera remplacée par des islamistes, qui seront renversés par des militaires…» écrivit le chroniqueur dans Le point dans une chronique osée intitulée à quoi servent les révolutions chez les arabes ? …
       Dans la célèbre émission On n’est pas couché, il répond que le problème n’est pas tant de détrôner les tyrans mais de trouver une alternative digne du temps et de l’histoire: «Si on ne réforme pas le lien religieux… ça ne sert à rien de faire tomber un dictateur… Si on ne fabrique pas un citoyen alors que pour le moment on a des croyants, ça sert à quoi de faire tomber des dictateurs ?». Bref, il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
      Écouter Kamel Daoud parler ainsi, aussi sereinement, sans l’once d’une violence, avec des mots doux, de poète rongé par la condition humaine mais aussi de chroniqueur à l’affût du temps, d’écrivain désabusé par des sociétés qui rejettent le monde et pleurent au même temps d’être rejetées, est un voyage, une virée du côté du rêve obscurci par les apôtres de la mémoire sépulcrale. Et l’on réalise où sourd l’affolement des islamistes : dans la peur que les mots du poète atteignent et fracassent les murailles érigées par les ténèbres de l’idéologie de la mort.    
      Ce qui est encore plus sidérant dans le tas ce sont ces commentaires d’islamistes, encore qu’ils jurent dieux et saints qu’ils ne le sont pas,  sur les réseaux sociaux qui ou contournent la fatwa pour insinuer que le journaliste l’aura voulu dans une certaine mesure ou traitent carrément le journaliste  de tous les noms à l’instar d’arabe de service, de sioniste, de mécréant… somme toute, une sémantique qui augure pour la fatwa de la mort et qui en dit long sur les loups solitaires.  
    Kamel Daoud sait que l’islamisme est un charlatanisme conquérant ; et le charlatanisme se combat pas l’école, la science, le savoir, la citoyenneté. Il faut l’empêcher de prendre les écoles, les associations, la place publique, car il n’a rien à proposer hormis la fin,  la mort, la disparition de l’autre. Ses écrits dérangent, sa parole tonne, commet le dit, attente à l’aphasie caractéristique du politiquement correct et dénude cette idéologie d’origine sexuelle, une dalle inamovible sur les têtes, qui n’a comme obsession que de contrôler la femme.
      Le désir est la moitié de la vie, l’indifférence est la moitié de la mort, disait Khalil Gibran. Je répète ces mots à la moindre occasion. Je trouve qu’ils en disent long sur notre époque. Sur la cécité généralisée, la montée des fanatismes. De l’islamisme surtout. De l’union sacrée entre le fanatisme et le capitalisme.
       Tous les démocrates, tous les hommes et femmes qui croient que le pluriel est essentiel, une condition sine qua non pour la pérennité de notre espèce et de toutes les espèces d’ailleurs, tous ceux et celles en qui demeure une larmichette de raison, doivent condamner fermement et emprunter toutes les voix légales pour taire cet énergumène et ceux qui se nourrissent dans la même mamelle.
       Personne n’a le droit de vie ou de mort sur une autre personne. Ni au nom de dieu ni au nom d’un homme ni au nom d’une idole. Et laisser les islamistes s’approprier sans coup férir la place publique c’est légitimer les muphtis de la mort, c’est en produire par légions. Et seule la laïcité, je veux dire la laïcité !, est à même de garantir un vivre ensemble beau, libre et harmonieux.  
       C’est comme ça que fonctionne l’islamisme. Un muphti lance une fatwa. Un exalté la réceptionne au vol, l’exécute sur le champ. Il y en a des milliers qui auraient pu la réceptionner. Le lendemain, ils crient sur toutes les officines que ce n’est pas eux, ce sont des fous. Et aux ingénus de les croire. Loups solitaires, diront d’aucuns, égarés lanceront d’autres.   
Le journaliste et écrivain Kamel Daoud menacé de mort par un islamiste  Abde-allfetah
L’islamiste salafiste Abdelfettah Hamadache Al-Jazairi: l’homme qui a émis la fatwa
       Pourtant, ils n’ont rien de si alambiqué à comprendre. Leur proposition sociale est tellement simpliste. Depuis la fondation déjà de Hassan Al Benna, Les frères musulmans, en 1928, ils revendiquent haut et fort que leur but suprême est la Oumma mondialisée. Une planète une est acquise à l’islam. L’islam vrai. Celui de la charia, de la lapidation, de la justice céleste, des cheveux honnis, du tout interdit. Une immense prison où  l’air est stocké et est rationné en écluses. Son mot d’ordre est le suivant : « Allah (Dieu en arabe) est notre objectif. Le prophète Mahomet est notre chef. Le Coran est notre loi. Le djihad -guerre ‘juste’, appelé improprement guerre sainte- est notre voie. »[1].
      La vérité est là. Hormis en occident, où les islamistes, comme au Canada, ont le voile en poupe, bien pire, proposent des lois qui criminalisent la critique des religions, les peuples comprennent que la littérature de l’apocalypse ne remplit pas un couffin, ne peut produire que des villes ruineuses, des pays apocalyptiques. Les papas et les mamans réalisent que donner leurs enfants à la haine c’est propulser leurs prunelles dans la fin des temps. Les démocrates, les femmes, les laïcs, ceux et celles qui croient au vivre ensemble se lèvent, osent et proposent. Et comme seule la lumière peut éteindre la nuit, chaque nouvelle chandelle – comme Kamel Daoud– nouvelle fait reculer les ténèbres. Et dieu sait que des chandelles, il y en a de plus en plus.     
Par Louenas Hassani


Dernière édition par moi le Mer 17 Déc - 17:37, édité 1 fois
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Message  moi Mer 17 Déc - 17:36

http://www.kabyleuniversel.com/2014/12/16/le-journaliste-et-ecrivain-kamel-daoud-menace-de-mort-par-un-islamiste/
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