Journal d’un président à vie
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Journal d’un président à vie
Par chawki amari , le 05/02/2009
Journal d’un président à vie
Jeudi 5 février, c'est l'heure, il se fait tard. Faut que je me décide. Je me présente, je me présente pas, j'annonce, j'annonce pas. Fin janvier, février, le 2, le 9, mes collaborateurs donnent des dates sans arrêt, sans me le demander, comme des chouafates conventionnées à la CNAS. Mais de quoi ils se mêlent, c'est eux qui vont aller faire la tournée des villes et villages, prendre l'avion, marcher, s'embêter à dire n'importe quoi à des foules prépayées, faire des promesses, parler et parler, insulter les journalistes, les opposants et les syndicalistes ?
Bon, il est tard, faut y aller. C'est vrai qu'en fait, j'aime bien le suspense. Quand j'étais jeune, j'ai vu tous les films de Hitchcock. Tous. Je l'ai même rencontré une fois, à l'occasion d'une tournée aux Etats-Unis, quand j'étais ministre des affaires étrangères. J'aurais été président à cette époque, je lui aurais proposé d'être ministre de la communication. Mais Boumediene n'aimait pas trop le cinéma. A part les films de guerre soviétiques, bien sûr.
Bon, c'est pas tout de me présenter. Si je me présente, faut que je fasse un discours. Un grand discours. Je suis fatigué. Cinq ans de plus à gérer ce pays, les islamistes, à qui il faut donner des garanties, les militaires, à qui il faut donner des prêts bancaires, le FLN, le RND et le MSP, à qui il faut donner des postes et des marchés. Et puis c'est pas ma meilleure élection.
J'ai appelé Louiza Hanoune, elle aussi elle hésite, l'ambiance est assez triste. Je vais quand même pas aller aux présidentielles tout seul, avec Loth Bonatéro et Moussa Touati ? Ça fait pas sérieux. Et puis surtout, il faut que je présente un bilan. Ces ministres quand même, pas capables de finir un métro, une autoroute ou une nouvelle ville. Tous des incapables. Mais qui les as nommés ces fainéants ? Et qu'est ce que je vais présenter ? Des hôpitaux et des lycées ? C'est pas sérieux.
Et si je faisais ma campagne sur FaceBook, maintenant que j'y suis ? Ça m'éviterait de me déplacer et surtout, je pourrais mettre quelqu'un à ma place chargé de répondre aux gens et de faire des discours. Je vais appeler mon ministre de la communication, j'espère qu'il sait faire marcher Internet.
TSA
Journal d’un président à vie
Jeudi 5 février, c'est l'heure, il se fait tard. Faut que je me décide. Je me présente, je me présente pas, j'annonce, j'annonce pas. Fin janvier, février, le 2, le 9, mes collaborateurs donnent des dates sans arrêt, sans me le demander, comme des chouafates conventionnées à la CNAS. Mais de quoi ils se mêlent, c'est eux qui vont aller faire la tournée des villes et villages, prendre l'avion, marcher, s'embêter à dire n'importe quoi à des foules prépayées, faire des promesses, parler et parler, insulter les journalistes, les opposants et les syndicalistes ?
Bon, il est tard, faut y aller. C'est vrai qu'en fait, j'aime bien le suspense. Quand j'étais jeune, j'ai vu tous les films de Hitchcock. Tous. Je l'ai même rencontré une fois, à l'occasion d'une tournée aux Etats-Unis, quand j'étais ministre des affaires étrangères. J'aurais été président à cette époque, je lui aurais proposé d'être ministre de la communication. Mais Boumediene n'aimait pas trop le cinéma. A part les films de guerre soviétiques, bien sûr.
Bon, c'est pas tout de me présenter. Si je me présente, faut que je fasse un discours. Un grand discours. Je suis fatigué. Cinq ans de plus à gérer ce pays, les islamistes, à qui il faut donner des garanties, les militaires, à qui il faut donner des prêts bancaires, le FLN, le RND et le MSP, à qui il faut donner des postes et des marchés. Et puis c'est pas ma meilleure élection.
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Et si je faisais ma campagne sur FaceBook, maintenant que j'y suis ? Ça m'éviterait de me déplacer et surtout, je pourrais mettre quelqu'un à ma place chargé de répondre aux gens et de faire des discours. Je vais appeler mon ministre de la communication, j'espère qu'il sait faire marcher Internet.
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