Algérie : solidaires dans la persécution

Les chrétiens algériens d’origine musulmane savent très bien ce que cela peut coûter de croire en Jésus-Christ. Divorces forcés, harcèlement moral, physique, menace de mort sont le lot de beaucoup d’anciens musulmans qui ont choisi de se convertir au christianisme en Algérie.

Souvent rejetés par leur famille, méprisés par la société, ils continuent pourtant à fréquenter leur église, convaincus de la pertinence de l’Evangile. L’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel, le 24 septembre 2014 par un groupe terroriste a fait naître l’appréhension d’une forme de persécution encore plus radicale en Algérie.

Une persécution qui concernerait cette fois-ci tous les chrétiens vivant en Algérie. Et cette persécution violente perpétrée par des extrémistes islamistes n’est pas nouvelle dans ce pays. Dans les années 1990 l’église catholique a été à plusieurs reprises la cible des terroristes du GIA (groupe islamique du salut), on se souvient par exemple de l’assassinat des moines de Tibhirines en 1996 ou moins connu encore, celui de quatre chrétiens du mouvement catholique des « Pères Blancs » en 1994, assassinés dans la cour de la chapelle de Tizi Ouzou. Malgré la menace, plusieurs chrétiens choisissent de placer leur confiance en Dieu et de ne pas se laisser déstabiliser comme l’a confié Omar, un chrétien protestant, algérien à un équipier de Portes Ouvertes : « la Bible nous a prévenu sur ce genre de persécution. Le Seigneur nous a dit de ne pas avoir peur de celui qui tue le corps et ne sait pas quoi faire de l’esprit ». A noter que quatre jours avant la décapitation d’Hervé Gourdel en Algérie, plusieurs chrétiens ont rejoint un rassemblement de soutien aux chrétiens d’Irak et à la communauté Yézidite, dans la ville d’Aokas, en Kabylie. Ils voulaient, entre autre, par cette occasion montrer leur solidarité à leurs frères irakiens en la foi.