Le retour de l’islamisme… ou l’inévitable chaos

Par Lekrim Boualem

Pour commencer un bref rappel des préludes de la guerre civile qui a frappé l’Algérie en plein fouée pendant les années 90 est nécessaire pour un rafraichissement de la mémoire des esprits amnésiques , à savoir la propagation du phénomène du Djihad par les américains et leur acolyte l’Arabie Saoudite comme prolongement de la guerre froide avec l’URSS, la renaissance du rêve de l’Etat islamique et la conquête du reste du monde et un peu plus tard, le retour des algériens qui ont pris part dans ces guerres au nom de la religion, notamment en Afghanistan et en Bosnie, ceux qu’on appelait les Afghans, a qui on a cédé les mosquées pour mener paisiblement leur campagne d’endoctrinement par le biais de livres, des histoire fantastiques et des prêches du courant wahabo-salafiste caractérisées par une extrême violence et des idées d’un rare obscurantisme sans que les services algériens « Sécurité militaire » ne bougent un doigt par fait de connivence.

Pour coroner le tout on assiste à la fin de l’année 80 au rapprochement officiel entre le mouvement islamiste et le régime algérien à travers la légalisation du Front Islamique du Salut « FIS » comme vitrine politique de l’islamisme radical. Oui le rappel de ces événements c’est pour faire la liaison entre une époque pas lointaine dont les retombées pèsent encore sur le quotidien du citoyen algérien et l’ère actuelle sous l’emprise du monarque Bouteflika, le climat politique intérieur et géopolitique dans la région nord africaine et Moyen-Orient , n’est que le recommencement d’un cycle noir dans l’histoire du pays, tous les indices nous conduisent a tirer la sonnette d’alarme sur ce qui se prépare dans l’antichambre du pouvoir, et les agitations dans la région. En effet les statistiques ne sont pas exhaustives mais on parle de milliers d’algériens partis faire le djihad dans différents pays, le Yémen, La Syrie, La Lybie, L’Afghanistan, et l’Iraq tous des adeptes de l’idiologie wahabo-salafiste instaurée dans le pays par le FIS, financée par les pays du golf, nourrie par les réseaux sociaux sur internet et les chaines satellites diffusées a partir différents pays arabes et capitales européennes, mais sur tout protégée par les autorités algériennes à travers un laxisme flagrant dans la gestion des mosquées dont un grand nombre sont tombées dans la main des salafistes et une réconciliation chimérique dont l’architecte n’est que le président agonisant qui vient de briguer un quantième mandat sans aucune considération au sang de 200 000 citoyen algériens qui a coulé pendant des années et arrosé une terre tant soif de démocratie et de liberté.

Depuis la fin des années 90 aucune mesure n’a été prise pour lutter idéologiquement contre le courant wahabo-salafiste. Les leadeurs du parti dissout sont en liberté inconditionnelle, d’ailleurs le deuxième homme du FIS Ali Belhadj continue son embrigadement des masses sans qu’il soit aucunement inquiété et ce malgré l’interdiction d’exercice de toute activité politique imposée par la charte de réconciliation nationale aux algériens impliqués dans la tragédie des années 90. Dernièrement on a assisté a la monté d’un autre mouvement salafiste connu sous différents noms « La Renaissance des Enfants des Mosquées » ou « Front de la Sahwa Salafiste Libre » son leader n’est que l’ex militant de FIS Abdelfattah Zeraoui Hamadache, prédicateur notoire sorti de prison en 2003 et qui s’est déjà vu refuser la création d’un parti politique sous le nom du “Front de la Renaissance Libre ». Les méthodes n’ont pas changé depuis, ca débute toujours par des attaques contre les libertés individuelles, la modernité et les traditions de la société algérienne, a commencer par les cadenas d’amour, le réveillant, Yennayer, la création dans les cimetières de carrés réservés aux non musulmans, et pour terminé la semaine passée un groupe de salafistes non identifiés ont l’incendié le mausolée Sidi Abdelkader Ben Mohamed, dit « Sidi Cheikh », situé dans la wilaya d’El Bayadh.

Les actes terroristes font toujours la une des journaux, deux jours après les élections du 17 avril 2014, un attentat en Kabylie visant l’armée populaire nationale « ANP » a fait 14 morts, il est revendiqué par Al Qaida au Maghreb Islamique « AQMI » qui était autre fois le e Groupe S pour la Prédication et le Combat « GSPC » manipulé par le département des renseignements et de la sécurité « DRS » selon plusieurs spécialistes et témoignages. Un groupe terroriste qui agit sous les ordres de ce dernier et qui sème encore la terreur aux quatre coins du pays. Autre fois, ce qui a donné des ails au mouvement islamistes et qui lui a permet d’avoir les moyens légaux pour se répandre comme un venin dans la vie politique, sociale et religieuse de la société algérienne n’est que la légalisation du FIS sous le gouvernement Hamrouche qui a délivré un agrément a un tel courant fasciste, une erreur stratégique vite et lourdement payée. Aujourd’hui, le processus de réhabilitation du FIS et ses dirigeants s’accélère, la trahison du peuple est double cette fois ci, le pouvoir d’un coté et la coordination nationale pour la transition et de la démocratie « CNTD » de l’autre.

La constitution de 1996, et la loi sur les partis politiques adoptée en 2011 interdit la création de partis politiques sur des bases religieuse, mais les discussions entamées récemment par le pouvoir au tour de la nouvelle constitution et la consultation d’ex dirigeants du FIS par Ahmed Ouyahia directeur de cabinet de la présidence laisse entendre l’annulation de la loi en question et donner la possibilité aux anciens militants du FIS revenir par la porte de nouveau partis. Les partis et personnalités nationales de la CNTD ont servi le même objectif ont ralliant d’autres têtes du parti dissout à leurs rangs, ironiquement lors de leurs premier meeting a la salle Harcha on lit bien sur une pancarte d’un groupe de fisistes « Le FIS est de retour » une phrase qui illustre bien les manœuvres du régime et complicité de l’opposition qui laisse le peuple perplexe et sans voix.

Sous prétexte de tolérance on tolère l’intolérable et on déroule le tapis rouge aux responsables des massacres de millier d’innocents, à ceux qui ont renvoyé l’Algérie des siècles en arrière, aux ennemis de la démocratie, et la de modernité. Au nom de la démocratie on pactise avec les charognards, on troque les sacrifices de nos martyrs, on marchande le sang des journalistes, artistes, médecins et intellectuels assassinés au nom de dieu, on piétine la mémoire de Amel Zenoune Zouani, Katia Bengana, et Nabila Djahnine. Le montée en puissance de mouvance wahabo-salafiste est due aussi en grande partie à l’appui médiatique de certains journaux et leurs chaines apparues récemment, qui ne cachent pas leurs soutient à l’islamisme radical, et à la noirceur que portent leurs idées étrangères a notre société algérienne connue par son islam simple et tolèrent. Ils n’hésitent pas à publier leurs communiqués et à couvrir leurs campagnes de charlatanisme. Ils consacrent même des pages entières destinés à la promotion de ce courant fanatic.

L’argent ce n’est pas ce manque, les criminels d’hier appelés repentis par la loi de la concorde civile de la honte on bénéficié d’aides financières importantes pour leur réintégration dans la société auprès des familles de leurs victimes. Les salafistes détiennent les grands commerces et ils sont prêts injecter les sommes nécessaires pour recommencer la tuerie, aux pires des cas les pays du golf consacrent leurs pétrodollars au financement du terrorisme islamiste dans le monde entier. Aujourd’hui, on entend le même glas, le ciel s’assombrit, l’atmosphère s’asphyxie, l’ère de l’obscurité est rétablie, l’Algérie risque encore de basculer dans le chaos, la menace est réelle, la mission assignée aux ennemis de la nation s’avère inachevées. Le danger émanent de ce régime est plus grand que certains l’imagine.

Lekrim Boualem