Initiative politique EXCLUSIF : la main tendue du FLN à Hocine Aït Ahmed

Pour la première fois depuis l'indépendance, le FLN tend officiellement la main au chef du FFS. Dans une lettre adressée samedi au président du plus vieux parti d’opposition et dont TSA a obtenu ce dimanche en exclusivité une copie, Amar Saâdani exprime sa reconnaissance, et celle du président Abdelaziz Bouteflika, envers Ait Ahmed.

« C’est pour moi un immense honneur que de prendre l’initiative de vous écrire en votre qualité de figure historique de la glorieuse révolution algérienne et de personnalité reconnue et respectée de tous sur les scènes nationales et internationales, et par le président du parti et de la République, son Excellence Abdelaziz Bouteflika », écrit M. Saâdani dans une missive historique, la première du genre d’un chef du FLN pour le président et fondateur du FFS.

Un moudjahid de la première heure

M. Saâdani rappelle que Hocine Ait Ahmed est « un moudjahid de la première heure » qui a milité, dès le jeune âge pour « l’affranchissement du peuple algérien du joug colonial ». Il poursuit en saluant le parcours politique du président du FFS et en soulignant sa consistance dans la défense de ses « nobles principes » qui l’ont guidé toute sa vie ! Le chef du FLN salue l’engagement d’Ait Ahmed durant la révolution pour la libération du pays et après l’indépendance du pays, en tant qu’opposant, pour la paix et l’unité de la Nation !

« L’histoire retiendra également votre action et vos prises de position, très appréciées des Algériennes et des Algériens, mais également des pouvoirs publics nationaux, en faveur de la paix, de la réconciliation et de la cohésion sociétales, de l’unité nationale, du bien être social de nos citoyens et de la non-ingérence extérieure dans les affaires algériennes », écrit M. Saâdani.

Une grande perte

Le chef du FLN, poursuit sa lettre, en qualifiant de « grande perte » le retrait d’Ait Ahmed de la vie politique. Pour deux raisons. D’abord par rapport à la « contribution intellectuelle et politique au débat national des idées » qu'aurait pu apporter Ait Ahmed. Ensuite, par rapport à « la crédibilité de vos seuls non, renom et présence peuvent procurer au caractère démocratique de ce débat ».

Saâdani tend la main à Ait Ahmed

M. Saâdani estime que le parcours dans « l’honneur et l’exemplarité » et ce qu’incarne Ait Ahmed comme « valeurs et symboles dans la conscience collective nationale, doivent pouvoir continuer d’inspirer les générations présentes et futures de militants et de politiciens ». Saâdani lance un appel à Ait Ahmed pour revenir participer à « la dynamique politique qui anime le pays dans le but de rassembler et de renforcer les rangs de ceux qui aiment la patrie ».

Le chef du FLN termine sa lettre en lançant une invitation à Ait Ahmed pour le « rencontrer aux échéances les plus rapprochées qui puissent convenir à votre agenda, dans la perspective de bénéficier de vos conseils, de votre sagesse et de votre expérience. »