Colloque '' Amazighité et histoire onomastique et identité '' Le HCA plaide pour une prise en charge institutionnelle
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Colloque '' Amazighité et histoire onomastique et identité '' Le HCA plaide pour une prise en charge institutionnelle
Les chercheurs interpellent les pouvoirs publics pour la prise en charge des aspects liés à la toponymie, en particulier ceux liés à l’état civil, par la mise en place d’une structure institutionnelle. En outre, ils recommandent la création d’une société savante de toponymie et d’anthroponymie.
Désormais l’"amazighité" est décrypté sous tous ses aspects. Un colloque ayant pour thème "Amazighité et histoire, onomastique (1) et identité" s’est tenu mercredi et jeudi derniers, au Centre familial de Zeralda, et ce, dans le cadre des activités du Haut Commissariat à l’amazighité pour l’année 2008. Ont pris part aux travaux de ce colloque sur les périodes phares du temps, Antiquité, période médiévale et le 19e siècle, une panoplie de chercheurs et d’universitaires venus de plusieurs universités du pays (Alger, Oran, Tizi-Ouzou, Khenchela, Mostaganem, Béjaïa, Batna, Tiaret, Tamanrasset et Ghardaïa). Au programme de cette manifestation, une série de conférences-débat a été prévue. La première journée est consacrée aux thèmes ayant trait aux problèmes charriés et engendrés par le cours de l’histoire. La seconde journée, verra quant à elle l’histoire de l’onomastique. Entre autres des thèmes retenus pour la première journée, après l’allocution d’ouverture du SG du HCA, Y. Merahi et la présentation de la problématique du colloque par Ouerdia Yermeche , maitre de conférence à l’ENS Bouzaréah et chercheur- associée au CRASC). "Onomastique et généalogie : deux domaines, une science", "Amazighité et histoire, élément pour une historiographie de l’anosmatique algérienne", "Lanthroponymie libyque antique" , "Le système patronymique ; histoire d’une fracture généalogique" ; "1875-1885 : une période fatidique dans la formation patronymique en Algérie", "Du fractionnement territorial et onomastique dans les stratégies du Sénatus consulte (1863)", "Noms des tribus, noms des saints comme socle de ramification patronymique : Eléments d’histoire culturelle", "La généalogie des noms et leur rôle dans la construction identitaire", "Noms propres et recherche identitaire dans l’œuvre de Jean Sénac", "Les couches diachroniques de la toponymie algérienne", "Toponymes des lieux habités de Kabylie : origines et rapport à l’histoire", "Les anthroponymes algériens à travers l’époque coloniale" sont entre autres les thèmes des conférences prévues. Lors de leurs interventions respectives les universitaires et autres chercheurs, autant que le SG du HCA, ont relevé la fracture généalogique qui s’est répétée et dupliquée au fur et à mesure que les occupants et colonisateurs se succédaient, chacun selon son approche idéologique et religieuse. Ce qui, selon eux, générera au fil du temps et des générations une "déculturation". Les conférenciers ont, à l’occasion, appelé à ce que les efforts des universitaires, du pouvoir administratif soient conjugués dans l’objectif de lever les entraves et ambiguïtés et permettre ainsi le retour à la source en rétablissant les vérités dans leur contexte sociologique, anthropologique. En effet, comme c’est illustré à plus d’un titre : "C’est par son nom que l’homme acquiert, à la fois, une existence sociale et une existence métaphysique." "Les hommes, le temps, l’espace et les mots entretiennent des rapports troublants." et "Ton nom est ton destin".
Les journées d’étude se sont clôturées avec l’adoption de trois recommandations, à savoir: la mise en place d’une structure institutionnelle permanente, agence ou office national qui sera chargé de la gestion et de préservation de la toponymie nationale, l’inscription des aspects liés aux caractères patrimoniaux de la toponymie algérienne ainsi que l’anthroponymie patronyme des prénoms, en particulier ceux liés à l’état-civil, dans les axes prioritaires dans les programmes nationaux de recherche, ainsi que la mise en place d’une société savante de toponymie et d’anthroponymie algérienne. Les journées, tenues au Centre familial de Zeralda (Tipaza) ont regroupé un panel d’universitaires et de chercheurs qui se sont consacrés, chacun dans son domaine, à décortiquer, analyser la signification, l’interaction onomastique- identité sous ses différents aspects, sociologique, anthropologique, linguistique et culturel,…Les conférenciers ont au cours des débats tenté d’apporter des éléments de réponses aux nombreuses interrogations qui ponctuent l’onomastique et la généalogie algérienne : Comment s’est faite la construction historique des noms des lieux, des tribus et des personnes ? Quels sont les paradigmes de fondation de l’état-civil en Algérie (loi de 1882) ? Quelles sont les règles sociales et culturelles, les modes d’attribution, de transmission et de variation des patronymes et prénoms en Algérie ? Quelles sont les raisons récurrentes dans les demandes de changement patronymique formulées par les citoyens?...L’acuité et l’importance de ces questions, entres autres, s’avèrent accrues lorsque l’on souligne que l’usage des noms propres, des noms de lieux se redéploie au fil des multiples périodes de l’histoire et de leurs substrats linguistiques respectifs : libyco-berbère, phénicien, punique, grec, latin, arabe, espagnol, turc, français et arabe dialectal algérien. Il a été notamment souligné que le caractère oral de la langue amazighe a fait que l’intérêt accordé à la représentation symbolique des toponymes est majeur.
Lors de la cérémonie de clôture Farid Benramdane de l’université de Mostaganem a souligné les efforts consentis depuis une vingtaine d’années en matière de recherche universitaire en anthroponymie et en toponymie. "Les travaux effectués depuis montrent, en nombre et en qualité ; soutenances, édition d’ouvrages et d’articles, élaboration de base de données en anthroponymie et toponymie, l’avancée que nous avons en la matière sur nos voisins", dira-t-il. Et d’ajouter : "L’introduction de la notion de toponymie dans la loi d’orientation sur l’éducation nationale comme ressource pédagogique et didactique ayant trait aux ancrages identitaires présents dans la dimension nationale du système éducatif est à saluer". Enfin, les chercheurs ont salué le groupe d’experts des Nations unies pour les noms géographiques (GNUNG) qui ont inséré une publication algérienne dans le Prix international qui sera décerné lors du concours de toponymie( ouvert à tous les citoyens) qui aura lieu à Nairobi l’année prochaine, à l’occasion de sa 25e session . Par ailleurs, une rencontre internationale sur le même thème est d’ores et déjà prévue pour l’année 2009.
(1) Onomastique : Branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres. Elle regroupe l’anthroponymie (étude des noms des personnes) et la toponymie (étude des noms des lieux).
Ahmed Kessi
Désormais l’"amazighité" est décrypté sous tous ses aspects. Un colloque ayant pour thème "Amazighité et histoire, onomastique (1) et identité" s’est tenu mercredi et jeudi derniers, au Centre familial de Zeralda, et ce, dans le cadre des activités du Haut Commissariat à l’amazighité pour l’année 2008. Ont pris part aux travaux de ce colloque sur les périodes phares du temps, Antiquité, période médiévale et le 19e siècle, une panoplie de chercheurs et d’universitaires venus de plusieurs universités du pays (Alger, Oran, Tizi-Ouzou, Khenchela, Mostaganem, Béjaïa, Batna, Tiaret, Tamanrasset et Ghardaïa). Au programme de cette manifestation, une série de conférences-débat a été prévue. La première journée est consacrée aux thèmes ayant trait aux problèmes charriés et engendrés par le cours de l’histoire. La seconde journée, verra quant à elle l’histoire de l’onomastique. Entre autres des thèmes retenus pour la première journée, après l’allocution d’ouverture du SG du HCA, Y. Merahi et la présentation de la problématique du colloque par Ouerdia Yermeche , maitre de conférence à l’ENS Bouzaréah et chercheur- associée au CRASC). "Onomastique et généalogie : deux domaines, une science", "Amazighité et histoire, élément pour une historiographie de l’anosmatique algérienne", "Lanthroponymie libyque antique" , "Le système patronymique ; histoire d’une fracture généalogique" ; "1875-1885 : une période fatidique dans la formation patronymique en Algérie", "Du fractionnement territorial et onomastique dans les stratégies du Sénatus consulte (1863)", "Noms des tribus, noms des saints comme socle de ramification patronymique : Eléments d’histoire culturelle", "La généalogie des noms et leur rôle dans la construction identitaire", "Noms propres et recherche identitaire dans l’œuvre de Jean Sénac", "Les couches diachroniques de la toponymie algérienne", "Toponymes des lieux habités de Kabylie : origines et rapport à l’histoire", "Les anthroponymes algériens à travers l’époque coloniale" sont entre autres les thèmes des conférences prévues. Lors de leurs interventions respectives les universitaires et autres chercheurs, autant que le SG du HCA, ont relevé la fracture généalogique qui s’est répétée et dupliquée au fur et à mesure que les occupants et colonisateurs se succédaient, chacun selon son approche idéologique et religieuse. Ce qui, selon eux, générera au fil du temps et des générations une "déculturation". Les conférenciers ont, à l’occasion, appelé à ce que les efforts des universitaires, du pouvoir administratif soient conjugués dans l’objectif de lever les entraves et ambiguïtés et permettre ainsi le retour à la source en rétablissant les vérités dans leur contexte sociologique, anthropologique. En effet, comme c’est illustré à plus d’un titre : "C’est par son nom que l’homme acquiert, à la fois, une existence sociale et une existence métaphysique." "Les hommes, le temps, l’espace et les mots entretiennent des rapports troublants." et "Ton nom est ton destin".
Les journées d’étude se sont clôturées avec l’adoption de trois recommandations, à savoir: la mise en place d’une structure institutionnelle permanente, agence ou office national qui sera chargé de la gestion et de préservation de la toponymie nationale, l’inscription des aspects liés aux caractères patrimoniaux de la toponymie algérienne ainsi que l’anthroponymie patronyme des prénoms, en particulier ceux liés à l’état-civil, dans les axes prioritaires dans les programmes nationaux de recherche, ainsi que la mise en place d’une société savante de toponymie et d’anthroponymie algérienne. Les journées, tenues au Centre familial de Zeralda (Tipaza) ont regroupé un panel d’universitaires et de chercheurs qui se sont consacrés, chacun dans son domaine, à décortiquer, analyser la signification, l’interaction onomastique- identité sous ses différents aspects, sociologique, anthropologique, linguistique et culturel,…Les conférenciers ont au cours des débats tenté d’apporter des éléments de réponses aux nombreuses interrogations qui ponctuent l’onomastique et la généalogie algérienne : Comment s’est faite la construction historique des noms des lieux, des tribus et des personnes ? Quels sont les paradigmes de fondation de l’état-civil en Algérie (loi de 1882) ? Quelles sont les règles sociales et culturelles, les modes d’attribution, de transmission et de variation des patronymes et prénoms en Algérie ? Quelles sont les raisons récurrentes dans les demandes de changement patronymique formulées par les citoyens?...L’acuité et l’importance de ces questions, entres autres, s’avèrent accrues lorsque l’on souligne que l’usage des noms propres, des noms de lieux se redéploie au fil des multiples périodes de l’histoire et de leurs substrats linguistiques respectifs : libyco-berbère, phénicien, punique, grec, latin, arabe, espagnol, turc, français et arabe dialectal algérien. Il a été notamment souligné que le caractère oral de la langue amazighe a fait que l’intérêt accordé à la représentation symbolique des toponymes est majeur.
Lors de la cérémonie de clôture Farid Benramdane de l’université de Mostaganem a souligné les efforts consentis depuis une vingtaine d’années en matière de recherche universitaire en anthroponymie et en toponymie. "Les travaux effectués depuis montrent, en nombre et en qualité ; soutenances, édition d’ouvrages et d’articles, élaboration de base de données en anthroponymie et toponymie, l’avancée que nous avons en la matière sur nos voisins", dira-t-il. Et d’ajouter : "L’introduction de la notion de toponymie dans la loi d’orientation sur l’éducation nationale comme ressource pédagogique et didactique ayant trait aux ancrages identitaires présents dans la dimension nationale du système éducatif est à saluer". Enfin, les chercheurs ont salué le groupe d’experts des Nations unies pour les noms géographiques (GNUNG) qui ont inséré une publication algérienne dans le Prix international qui sera décerné lors du concours de toponymie( ouvert à tous les citoyens) qui aura lieu à Nairobi l’année prochaine, à l’occasion de sa 25e session . Par ailleurs, une rencontre internationale sur le même thème est d’ores et déjà prévue pour l’année 2009.
(1) Onomastique : Branche de la lexicologie qui étudie l’origine des noms propres. Elle regroupe l’anthroponymie (étude des noms des personnes) et la toponymie (étude des noms des lieux).
Ahmed Kessi
rebai_s- Nombre de messages : 1785
Date d'inscription : 26/04/2008
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