Aokas/Elle compterait plusieurs membres de la famille du maire : la liste des bénéficiaires des 106 logements, une bombe à retardement

La colère a atteint son apogée avant-hier à Aokas. Pour la petite histoire, les 106 logements n’ont pas fait objet d’affichage depuis, tenez vous bien, l’année 2007, pour la simple et unique raison que les autorités risquent de s’attendre à une forte contestation des citoyens qui n’auront  pas eu la chance de figurer sur cette fameuse liste. 

Il s’agit en fait de ce qui est considéré de « bombe a retardement ». En effet, ce qui devait arriver, arriva. La journée de lundi marquera, à coup sûr, l’histoire de la région à la montée en puissance de  la colère des manifestants et de la majeure partie des habitants de cette commune côtière. Abordé par nos soins, un manifestant visiblement à bout de nerfs, nous lancera :   « Que cherchez-vous M. le journaliste ?  Tout est clair comme   l’eau de roche, nous considérons qu’il n’y a ni Etat ni justice dans ce pays. Honte à vous messieurs.

Comment concevez-vous une liste où figure presque toute la famille du maire, à savoir, son fils, son frère et son beau-frère, sans compter d’autres personnes qui ont un lien de parenté avec lui. Nous ne faisons plus confiance à ces gens-là et nous ne partirons pas d’ici tant que la liste n’est pas refaite et cette fois nous pensons aller jusqu’au bout des choses. 

Advienne que pourra.»  Un autre protestataire indigné nous dira : «Nous qui n’avons pas de lien de parenté avec les autorités n’avons pas le droit de bénéficier d’un logement décent. Que voulez-vous, même localement il y a un système comme celui qui dirige le pays, nous les combattrons jusqu'à ce que justice soit établie». 

Plus loin une chaîne indescriptible de camions, de voitures, ainsi qu’une procession de familles errant sur la RN9, non loin du tunnel. Cette triste situation donne comme une impression d’un jour de guerre. Certaines de ces familles ont eu la bonne idée d’aller se reposer le long de la plage jouxtant la manif. Les services de sécurité semblaient dépassés avec la foule de manifestants d’un côté et les centaines de voitures qui roulaient dans tous les sens. Nous avons enfin appris qu’à la dernière minute, une délégation composée de responsables envoyée par le wali, a réussi à convaincre les protestataires et a promis de réétudier la liste et d’appliquer la réglementation dans toute sa rigueur. Il était 16h30, ce lundi lorsque les manifestants ont décidé de rouvrir la voie et de libérer tout le monde.