Béjaïa : les cités universitaires en ébullition

Hier, quatre étudiants ont été présentés devant le parquet près le tribunal de Béjaïa qui les a mis sous contrôle judiciaire.

Leur arrestation a eu lieu après l’intervention de la police pour ouvrir le siège de la direction des œuvres universitaires, resté fermé depuis trois jours. Un mouvement de colère a aussitôt gagné certaines cités universitaires de Béjaïa, qui ont connu des actes de saccage, déplorés notamment au niveau de la cité du 17 Octobre où les dégâts ont concerné la loge des gardiens, la buanderie et la salle omnisports, a constaté El Watan.

Les pompiers ont dû intervenir en début de soirée pour circonscrire le feu qui avait pris dans les matelas devant l’entrée de la cité. Des dégâts plus ou moins similaires ont aussi touché les cités U voisines, à savoir celles des 1000 lits et «la nouvelle pépinière».
Le même élan de destruction s’est déplacé vers l’extérieur de la ville pour concerner les cités universitaires d’Iryahene à la sortie est de la ville de Béjaïa et de Berchiche, à El Kseur.

Le groupe d’étudiants a maintenu hier encore la pression en gardant fermé un tronçon de la RN9 pour la deuxième journée consécutive, causant d’énormes désagréments aux automobilistes et aux centaines d’étudiants qui sont en période d’examens, puisque la route conduit au campus d’Aboudaou. La RN12 a aussi été barricadée durant la journée d’hier à hauteur de la cité de Berchiche.
La veille, des affrontements ont éclaté et duré jusque tard dans la nuit, lorsque les éléments de la police ont dû intervenir après une série d’actes de destruction qui a installé un climat tendu dans les cités universitaires concernées, jusqu’à faire fuir des résidentes qui ont fait leurs bagages.

Les échanges de tirs de gaz lacrymogènes et de pierres à l’extérieur de la cité du 17 Octobre entre étudiants et policiers ont occasionné, nous signalent des étudiants, des cas de blessés légers parmi ces derniers.
Les protestataires entendent maintenir, de la sorte, la pression sur leur tutelle et réclament par la même occasion la libération de leurs camarades arrêtés la veille par la police.

Ils n’hésitent pas à justifier leur colère par «la dégradation des conditions d’hébergement dans les cités U» et «les désagréments générés par le mouvement de grève des travailleurs» coïncidant avec la période des examens. Cependant, d’autres résidents ont une tout autre explication. «Les étudiants sont totalement solidaires avec la grève des travailleurs. Ces actes de sabotage ne sont pas dignes de la communauté estudiantine et nous nous en démarquons», objecte un groupe d’étudiants qui dénonce une «mainmise sur le comité de cité»


Kamel Medjdoub

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