La Tunisie secouée par les Femen
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La Tunisie secouée par les Femen
En soutien à leur camarade tunisienne Amina, trois militantes européennes du mouvement Femen ont protesté, mercredi 29 mai, « seins nus » devant le palais de justice de Tunis. Il s’agit de la première action du mouvement Femen dans un pays arabo-musulman.
Les trois activistes ont été interpellées et déférées devant la brigade des mœurs. Elles comparaissent ce jeudi devant le juge.
« Free Amina », « Fuck your morals » criaient les trois Femen (deux Françaises et une Allemande), en minishort et seins nus, devant les caméras des journalistes et des passants surpris, avant d’être interpellées par la police. Elles sont venues spécialement de Paris soutenir la feme tunisienne Amina, 19 ans, détenue depuis le 19 mai dernier pour port illégal d’un spray lacrymogène. Son procès s’ouvre aujourd’hui. La jeune Tunisienne avait été arrêtée après qu’elle ait tagué le mot « Femen » sur le muret du cimetière avoisinant la grande mosquée de Kairouan.
Amina a rejoint le mouvement au mois de mars dernier en publiant sa photo sur Facebook, seins nus, avec l’inscription « Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne ». Sa famille décide de l’éloigner des projecteurs, évoquant son « état psychologique fragile ». « Nous voulons la protéger », affirment ses proches. « Ils l’ont kidnappée », ripostent les Femen, qui lancent dans la foulée des actions de protestation, notamment à Paris, lors de la visite du président de la République, Moncef Marzouki, au mois d’avril. Amina finit par fuguer, quelques semaines plus tard, pour reprendre son « activisme ».
Né en Ukraine en 2008, le mouvement Femen suscite un grand engouement médiatique. « On sait de quoi les médias ont besoin, déclarait une de ses membres vedettes, Inna Shevchenko, en décembre 2012 à Rue89. Du sexe, des scandales, des agressions : il faut leur donner. Etre dans les journaux, c’est exister. » Voilà qui est clair. Mais au-delà de ces « happening », y a-t-il un discours construit ? S’il existe, il n’est, en tout cas, pas audible. Et c’est peut-être pour cela que le mouvement fait le spectacle, mais pas l’unanimité. En l’absence du fond, on commente la forme. Et la forme a souvent fait grincer des dents.
Les Femen ne défendent pas la liberté des femmes à s’habiller comme elles le souhaitent, mais opposent la nudité au voile, l’extrémisme au « sextrémisme » (un terme qu’elles ont inventé dans leurs actions), ce qui embarrasse même les féministes. L’écrivaine libanaise Joumana Haddad ne cache pas sa confusion : « D'un côté, je me réjouis que les femmes reprennent et revendiquent le contrôle de leurs corps, dans une société qui les traite comme des objets aux mains des hommes (...). Mais de l'autre, j'ai toujours trouvé absurde, douteuse, la polarité forcée que cela crée entre femmes voilées et femmes surexposées. Comme si le patriarcat nous demandait à nous, femmes : ‘‘Alors, vous avez décidé ? Les seins ou la burqa ? Il faut choisir.’’ Comme s'il n'y avait pas de troisième option », écrit-elle dans une tribune publiée au mois de mars dernier.
« La nudité, c’est la liberté », « Plutôt à poil qu’en burqa », « Fuck your morals », des slogans prônés par les Femen, qui comptent désormais, à travers la Tunisie, bousculer les sociétés arabo-musulmanes. « Nous voulons être le détonateur d'un ‘‘printemps des femmes’’ dans le monde arabe », a déclaré Inna Shevchenko à l’AFP, hier, mercredi. Un peu condescendant, surtout quand on connaît les positions, à la limite du racisme, de ce mouvement. Dans une interview accordée au site américain « The Atlantic » au mois de novembre 2012, Anna Hutsol, cofondatrice du mouvement, a déploré que « la société ukrainienne ait été incapable d’éradiquer la mentalité arabe envers les femmes ».
L’action des Femen en Tunisie survient à un moment où le pays est dirigé par un gouvernement dominé par les islamistes modérés d’Ennahdha, et fait face à la montée de la mouvance salafiste. La crainte quant à la régression des droits des femmes paraît donc légitime. Mais si la solidarité internationale féministe est importante, la provocation ne paie pas toujours...
Les trois activistes ont été interpellées et déférées devant la brigade des mœurs. Elles comparaissent ce jeudi devant le juge.
« Free Amina », « Fuck your morals » criaient les trois Femen (deux Françaises et une Allemande), en minishort et seins nus, devant les caméras des journalistes et des passants surpris, avant d’être interpellées par la police. Elles sont venues spécialement de Paris soutenir la feme tunisienne Amina, 19 ans, détenue depuis le 19 mai dernier pour port illégal d’un spray lacrymogène. Son procès s’ouvre aujourd’hui. La jeune Tunisienne avait été arrêtée après qu’elle ait tagué le mot « Femen » sur le muret du cimetière avoisinant la grande mosquée de Kairouan.
Amina a rejoint le mouvement au mois de mars dernier en publiant sa photo sur Facebook, seins nus, avec l’inscription « Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne ». Sa famille décide de l’éloigner des projecteurs, évoquant son « état psychologique fragile ». « Nous voulons la protéger », affirment ses proches. « Ils l’ont kidnappée », ripostent les Femen, qui lancent dans la foulée des actions de protestation, notamment à Paris, lors de la visite du président de la République, Moncef Marzouki, au mois d’avril. Amina finit par fuguer, quelques semaines plus tard, pour reprendre son « activisme ».
Né en Ukraine en 2008, le mouvement Femen suscite un grand engouement médiatique. « On sait de quoi les médias ont besoin, déclarait une de ses membres vedettes, Inna Shevchenko, en décembre 2012 à Rue89. Du sexe, des scandales, des agressions : il faut leur donner. Etre dans les journaux, c’est exister. » Voilà qui est clair. Mais au-delà de ces « happening », y a-t-il un discours construit ? S’il existe, il n’est, en tout cas, pas audible. Et c’est peut-être pour cela que le mouvement fait le spectacle, mais pas l’unanimité. En l’absence du fond, on commente la forme. Et la forme a souvent fait grincer des dents.
Les Femen ne défendent pas la liberté des femmes à s’habiller comme elles le souhaitent, mais opposent la nudité au voile, l’extrémisme au « sextrémisme » (un terme qu’elles ont inventé dans leurs actions), ce qui embarrasse même les féministes. L’écrivaine libanaise Joumana Haddad ne cache pas sa confusion : « D'un côté, je me réjouis que les femmes reprennent et revendiquent le contrôle de leurs corps, dans une société qui les traite comme des objets aux mains des hommes (...). Mais de l'autre, j'ai toujours trouvé absurde, douteuse, la polarité forcée que cela crée entre femmes voilées et femmes surexposées. Comme si le patriarcat nous demandait à nous, femmes : ‘‘Alors, vous avez décidé ? Les seins ou la burqa ? Il faut choisir.’’ Comme s'il n'y avait pas de troisième option », écrit-elle dans une tribune publiée au mois de mars dernier.
« La nudité, c’est la liberté », « Plutôt à poil qu’en burqa », « Fuck your morals », des slogans prônés par les Femen, qui comptent désormais, à travers la Tunisie, bousculer les sociétés arabo-musulmanes. « Nous voulons être le détonateur d'un ‘‘printemps des femmes’’ dans le monde arabe », a déclaré Inna Shevchenko à l’AFP, hier, mercredi. Un peu condescendant, surtout quand on connaît les positions, à la limite du racisme, de ce mouvement. Dans une interview accordée au site américain « The Atlantic » au mois de novembre 2012, Anna Hutsol, cofondatrice du mouvement, a déploré que « la société ukrainienne ait été incapable d’éradiquer la mentalité arabe envers les femmes ».
L’action des Femen en Tunisie survient à un moment où le pays est dirigé par un gouvernement dominé par les islamistes modérés d’Ennahdha, et fait face à la montée de la mouvance salafiste. La crainte quant à la régression des droits des femmes paraît donc légitime. Mais si la solidarité internationale féministe est importante, la provocation ne paie pas toujours...
Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: La Tunisie secouée par les Femen
http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/656-la-tunisie-secouee-par-les-femen
Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
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