Congrès du FFS : Hocine Aït Ahmed, le grand absent

M. Laskri a confirmé que Mouloud Hamrouche est invité au congrès, même si le responsable du FFS récuse tout contact avec l’ancien Chef du gouvernement à propos de la prochaine présidentielle.

Les travaux du 5e congrès du Front des forces socialistes (FFS) auront lieu à partir de demain à Alger, mais sans le chef charismatique du parti, Hocine Aït Ahmed. Âgé de 87 ans, c’est la première fois que le chef du FFS s’illustre par son absence lors d’un congrès de son parti, et ce, depuis sa création en septembre 1963. C’est Mohand-Amokrane Cherifi, responsable au sein du parti et au sein de la commission nationale de préparation du congrès, qui a fait cette annonce, hier, lors d’un point de presse animé au siège de la formation à Alger. “Aït Ahmed ne prendra pas part aux travaux du congrès”, a-t-il annoncé, avec regret, précise-t-il. Et d’ajouter qu’“il revient d’un voyage éprouvant du Maroc pour raison familiale et ses médecins lui ont conseillé de se reposer”. Il a informé que le chef du FFS “s’est déplacé au Maroc suite au décès de sa sœur et de son cousin Mahfoud Salah”.
M. Cherifi a tenu, à l’occasion, à démentir toutes les informations qui ont fait état de la venue d’Aït Ahmed au pays. C’est pour cette raison, selon les responsables du FFS, qu’Aït Ahmed ne prendra pas part à son dernier congrès en tant que président du parti, lui qui a décidé de se retirer de la présidence du FFS. Le retrait d’Aït Ahmed de la présidence du parti fondé en septembre 1963, en réaction aux dérives despotiques de Ben Bella, a provoqué un “séisme” au sein du parti. “Aït Ahmed est une personnalité irremplaçable”, estiment les responsables du parti, qui ont proposé, pour ce congrès, une direction collégiale que les congressistes doivent entériner lors des travaux.
“C’est une nouveauté”, a déclaré Ali Laskri, premier secrétaire du parti, en précisant que cette “option”, proposée au conseil national puis au président du parti, a été entérinée avant d’être débattue lors des ateliers de préparation du congrès, qui l’ont validée. “C’est aux congressistes de décider de l’option à suivre”, a-t-il ajouté pour dire que même si “l’option” d’un présidium est maintenue, c’est au congrès de la valider définitivement. “Depuis le retrait d’Aït Ahmed, le parti a besoin d’une période de transition”, a encore indiqué M. Laskri, qui n’écarte pas d’autres options pour la désignation d’une direction au FFS, jusqu’à dire que “si le principe d’une direction collégiale est écarté par les congressistes, il leur revient de décider, lors d’un débat libre et démocratique, de la voie à suivre”. “Pour la reconstruction d’un consensus national” est le slogan du 5e congrès, a annoncé Ali Laskri qui exclut tout de go que les anciens militants exclus du parti prennent part au congrès. “Les congressistes sont issus de la base du parti”, a-t-il répondu, pour dire qu’aucun élément ne sera convié en dehors de ceux désignés par la base et les fédérations. “Les militants du FFS ont adhéré massivement aux propositions faites lors des ateliers et des débats au sein des fédérations”, a ajouté Laskri. Les débats lors du congrès de demain tourneront autour de la stratégie politique du parti et ses décisions, la nouvelle structure de la direction et sur le plan socioéconomique, Ali Laskri a indiqué que les militants débattront du développement durable. “Le FFS n’a pas convié les partis politiques au congrès”, a annoncé Ali Laskri. Et d’ajouter que “seuls les syndicats autonomes, les amis du parti, des personnalités politiques et nationales et des amis étrangers seront invités”.
À propos des questions d’actualité, Ali Laskri a estimé que le pouvoir doit “dire toute la vérité sur la maladie du Président”. M. Laskri, qui a préféré ne rien dire de plus sur l’état de santé de Bouteflika et la vacance du pouvoir qui a caractérisé le pays ces dernières semaines, a démenti tout contact entre le FFS et les autres formations politiques. “Depuis ma désignation à la tête du parti, je n’ai à aucun moment reçu un autre responsable politique de quelque parti que ce soit”, a-t-il dit.
Du moins, M. Laskri a confirmé que Mouloud Hamrouche est invité au congrès, même si le responsable du FFS récuse tout contact avec l’ancien Chef du gouvernement à propos de la prochaine présidentielle.

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