Si les Gorges de Kherrata m’étaient contées !
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Si les Gorges de Kherrata m’étaient contées !
Bien avant d’aborder les Gorges de Kherrata, il existe quelques rails de chemin de fer qui sont toujours là indiquant qu’il existait un transport de minerai de fer, de zinc, de plomb et d’or, par rails jusqu’au port des Falaises.
A l’entrée des Gorges, se trouve une plaque commémorative où il est gravé 1835-1838, sans doute indiquant la durée de réalisation de ce tronçon d’une distance de 10km. Cette route mythique fut réalisée par des ouvriers algériens condamnés à mort. Les malheureux prisonniers travaillaient jusqu'à ce que mort s’en suive. Certains furent carrément jetés dans les ravins jouxtant les Gorges.
Plus bas, au fond de la rivière, l’on peut aisément observer des écritures piochées sur une grosse pierre plate. Il était écrit « les premiers hommes qui passèrent par cette rive, furent des soldats dirigés par le commandant Bugeau ». Plus haut, de nombreuses grottes menant vers d’autres lieux de la région dont le secret est toujours gardé. Selon des indiscrétions, ces cavernes servaient de lieux de dépôt de munition de l’armée coloniale. A travers d’anciens ponceaux qui longeaient le tronçon. Des singes d’espèce «magot» ont de tout temps occupé ces lieux et leurs aïeuls ont sûrement vécu les affres de l’histoire. Plus haut encore, se dessine une guérite installée dans un endroit stratégique pour surveiller tout mouvement de Moudjahidine. Une stèle commémorative dressée bien avant l’Indépendance porte les noms des martyrs d’un certain printemps de 1945. Enfin, les grosses parois du barrage Ighil Emda de Kherrata, érigé en 1945 par les colons français, contiennent une eau limpide et poissonneuse.
Les massacres du 8 Mai 1945
Les premiers signes du massacre étaient visibles bien avant le mois de mai 1945. Les choses sérieuses avaient commencé à Sétif où un arsenal militaire était déployé dans certains quartiers de la ville. Quelque chose allait se passer avaient prédit les habitants de Aïn Fouara. En effet, au début du mois de mai, des rafles avaient commencé, hommes, femmes et vieillards étaient délogés de leurs maisons manu-militari. Les malheureux étaient chargés dans des camions de type «GMC» pour prendre la direction des Gorges de Kherrata. C’est à ce moment précis qu’un jeune homme se mit à courir le long de l’actuelle avenue du 1er Novembre, hissant un drapeau à la main et scandant de vive voix «Vive l’Algérie». Le malheureux fut criblé de balles avant de rendre l’âme dans une mare de sang. Ce courageux jeune homme, militant de la première heure, n’était autre que le chahid Saal Bouzid, le 1ermartyr du 8 Mai 45. Une juste reconnaissance lui a été rendue par la construction d’une stèle à sa mémoire sur les lieux mêmes où il a été sauvagement abattu.
Des centaines de personnes déportées dans des camions, avaient été parquées le long des Gorges de Kherrata, pour connaître une fin des plus atroces. En effet, les malheureux furent jetés du haut des Gorges au fond de l’oued, puis sauvagement achevés par les mitrailleuses des hélicoptères appelés «Banane».
Le rassemblement de Melbou
Les tortionnaires n’ont pas arrêté leur massacre, puisque camions et jeeps ont pris la direction des plages de Melbou, Souk El Tenine et Aokas pour embarquer toutes les personnes sur leur passage. Des milliers de corps d’Algériens jonchaient le littoral. Certaines personnes âgées avaient péri bien avant le passage à l’extermination. L’armée coloniale avait déployé tout son arsenal le long du littoral, mais aussi en mer et dans l’espace aérien. Les militaires français qui assuraient la garde, attendaient les ordres du commandement de Constantine pour passer à l’acte. Soudain, deux jeeps firent leur apparition transportant à bord, des gradés. La foule retenait son souffle au moment où l’un des officiers s’est emparé du haut parleur. « Algériens-français, si nous avons décidé de vous rassembler sur ces lieux, c’est pour vous annoncer que la France est forte et peut-vous exterminer en un clin d’œil. Mais aujourd’hui, le général De Gaulle a décidé de vous épargner la vie pour cette fois… allez ouste…. Rentrez chez vous ». …….. annonce l’orateur. Un grand soulagement s’empara des populations et la foule emprunta des chemins différents non sans que les plus faibles ne périssent à leur tour par la fatigue et le stress. Qui a dit que la France était le pays des droits de l’Homme ?
Les Gorges de Kherrata un lieu privilégié pour le tourisme
Lorsque histoire et tourisme ne font qu’un les contrées de la région de Kherrata attirent de nombreux touristes nationaux et étrangers. La plupart des visiteurs viennent pour se remémorer les années de braise endurées par cette région. D’autres préfèrent s’installer sur les ponts en compagnie des singes magots pour contempler les paysages paradisiaques des montagnes et des ravins. Enfin, de nombreux autres ne manquent pas de faire un petit saut du côté de la cascade de Kafrida, située à quelques encablures des Gorges.
le tunnel jouxte les Gorges et libère le tronçon
La construction du tunnel de Kherrata sur une longueur de 9 km est venue à point nommé puisqu’il permet à de nombreux usagers d’emprunter cette voie, mais aussi et surtout de libérer le tronçon des Gorges. Aussi, la réapparition de la faune et de la flore est bien évidente, car il y a moins d’émanations de gaz carbonique au grand bonheur des singes qui ont bien repeuplé cette contrée. Enfin, il était, à notre sens, temps d’évoquer l’histoire de ces lieux.
Hamid Nabet
A l’entrée des Gorges, se trouve une plaque commémorative où il est gravé 1835-1838, sans doute indiquant la durée de réalisation de ce tronçon d’une distance de 10km. Cette route mythique fut réalisée par des ouvriers algériens condamnés à mort. Les malheureux prisonniers travaillaient jusqu'à ce que mort s’en suive. Certains furent carrément jetés dans les ravins jouxtant les Gorges.
Plus bas, au fond de la rivière, l’on peut aisément observer des écritures piochées sur une grosse pierre plate. Il était écrit « les premiers hommes qui passèrent par cette rive, furent des soldats dirigés par le commandant Bugeau ». Plus haut, de nombreuses grottes menant vers d’autres lieux de la région dont le secret est toujours gardé. Selon des indiscrétions, ces cavernes servaient de lieux de dépôt de munition de l’armée coloniale. A travers d’anciens ponceaux qui longeaient le tronçon. Des singes d’espèce «magot» ont de tout temps occupé ces lieux et leurs aïeuls ont sûrement vécu les affres de l’histoire. Plus haut encore, se dessine une guérite installée dans un endroit stratégique pour surveiller tout mouvement de Moudjahidine. Une stèle commémorative dressée bien avant l’Indépendance porte les noms des martyrs d’un certain printemps de 1945. Enfin, les grosses parois du barrage Ighil Emda de Kherrata, érigé en 1945 par les colons français, contiennent une eau limpide et poissonneuse.
Les massacres du 8 Mai 1945
Les premiers signes du massacre étaient visibles bien avant le mois de mai 1945. Les choses sérieuses avaient commencé à Sétif où un arsenal militaire était déployé dans certains quartiers de la ville. Quelque chose allait se passer avaient prédit les habitants de Aïn Fouara. En effet, au début du mois de mai, des rafles avaient commencé, hommes, femmes et vieillards étaient délogés de leurs maisons manu-militari. Les malheureux étaient chargés dans des camions de type «GMC» pour prendre la direction des Gorges de Kherrata. C’est à ce moment précis qu’un jeune homme se mit à courir le long de l’actuelle avenue du 1er Novembre, hissant un drapeau à la main et scandant de vive voix «Vive l’Algérie». Le malheureux fut criblé de balles avant de rendre l’âme dans une mare de sang. Ce courageux jeune homme, militant de la première heure, n’était autre que le chahid Saal Bouzid, le 1ermartyr du 8 Mai 45. Une juste reconnaissance lui a été rendue par la construction d’une stèle à sa mémoire sur les lieux mêmes où il a été sauvagement abattu.
Des centaines de personnes déportées dans des camions, avaient été parquées le long des Gorges de Kherrata, pour connaître une fin des plus atroces. En effet, les malheureux furent jetés du haut des Gorges au fond de l’oued, puis sauvagement achevés par les mitrailleuses des hélicoptères appelés «Banane».
Le rassemblement de Melbou
Les tortionnaires n’ont pas arrêté leur massacre, puisque camions et jeeps ont pris la direction des plages de Melbou, Souk El Tenine et Aokas pour embarquer toutes les personnes sur leur passage. Des milliers de corps d’Algériens jonchaient le littoral. Certaines personnes âgées avaient péri bien avant le passage à l’extermination. L’armée coloniale avait déployé tout son arsenal le long du littoral, mais aussi en mer et dans l’espace aérien. Les militaires français qui assuraient la garde, attendaient les ordres du commandement de Constantine pour passer à l’acte. Soudain, deux jeeps firent leur apparition transportant à bord, des gradés. La foule retenait son souffle au moment où l’un des officiers s’est emparé du haut parleur. « Algériens-français, si nous avons décidé de vous rassembler sur ces lieux, c’est pour vous annoncer que la France est forte et peut-vous exterminer en un clin d’œil. Mais aujourd’hui, le général De Gaulle a décidé de vous épargner la vie pour cette fois… allez ouste…. Rentrez chez vous ». …….. annonce l’orateur. Un grand soulagement s’empara des populations et la foule emprunta des chemins différents non sans que les plus faibles ne périssent à leur tour par la fatigue et le stress. Qui a dit que la France était le pays des droits de l’Homme ?
Les Gorges de Kherrata un lieu privilégié pour le tourisme
Lorsque histoire et tourisme ne font qu’un les contrées de la région de Kherrata attirent de nombreux touristes nationaux et étrangers. La plupart des visiteurs viennent pour se remémorer les années de braise endurées par cette région. D’autres préfèrent s’installer sur les ponts en compagnie des singes magots pour contempler les paysages paradisiaques des montagnes et des ravins. Enfin, de nombreux autres ne manquent pas de faire un petit saut du côté de la cascade de Kafrida, située à quelques encablures des Gorges.
le tunnel jouxte les Gorges et libère le tronçon
La construction du tunnel de Kherrata sur une longueur de 9 km est venue à point nommé puisqu’il permet à de nombreux usagers d’emprunter cette voie, mais aussi et surtout de libérer le tronçon des Gorges. Aussi, la réapparition de la faune et de la flore est bien évidente, car il y a moins d’émanations de gaz carbonique au grand bonheur des singes qui ont bien repeuplé cette contrée. Enfin, il était, à notre sens, temps d’évoquer l’histoire de ces lieux.
Hamid Nabet
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Si les Gorges de Kherrata m’étaient contées !
http://monjournaldz.com/fr/index.php/régions/1482-si-les-gorges-de-kherrata-m’étaient-contées.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Nouara- Nombre de messages : 1104
Date d'inscription : 31/01/2009
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