Barbacha, la crise politique qui risque d’emporter le wali de Béjaia

Le wali de Béjaia a réussi ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais pu réaliser, faire tourner toute une population contre lui.

La violente répression dont a été victime une partie de la population de Barbacha, dimanche, au chef-lieu de la wilaya venue manifester pacifiquement pour exiger la dissolution de l’Assemblée populaire communale, a suscité colère et indignation parmi les populations locales. Des messages de solidarité se sont succédés pour soutenir les Barbachois et condamner cette vague de répression policière exagérément violente et les méthodes intrigantes des services de sécurité qui n’ont pas hésité à lancer des contrôles d’identité dans les rues de la wilaya pour identifier les personnes en provenance de Barbacha, rappelant tristement les méthodes staliniennes du régime de Boumediene.

Le wali de Béjaia, Hamou Ahmed Touhami est tenu responsable des méthodes répressives d’une époque qu’on croyait révolue pour jeter le discrédit sur une population qui ne demande que ses droits. Pire, l’ex maire de Barbacha interpellé violemment devant le siège de la wilaya et tabassé par plusieurs agents de la police dans l’enceinte même du siège de la wilaya accuse le premier responsable de la wilaya d’user de sa position pour influencer le procureur de la République pour sa mise sous mandat de dépôt arguant que Mohand Sadek Akrour, cet enseignant universitaire et militant politique de longue date aurait commis l’inexcusable crime « d’outrage au wali ».

Les habitants de Barbacha n’ont cessé d’interpeller le wali sur la gravité de la situation dans la daïra de Barbacha qui voit ses propres enfants plonger dans un conflit grave qui risque à tout moment de provoquer des confrontations violentes entre les membres de la même communauté, voire de la même famille.

Ces mises en garde ne semblent pas avoir trouvé une oreille d’écoute auprès du wali de Béjaia qui continue d’ignorer les recommandations et les appels urgents des membres de l’Assemblée générale ouverte de Barbacha, préférant, au final l’usage de la répression policière à la voie du dialogue.

Au lieu de s’entêter à enfouir la tête dans les sables des plages ou des agrégats, le premier responsable de la wilaya ferait mieux d’accepter la réalité en face et de prendre la situation plus au sérieux. Les accusations contre le wali de Béjaia ne sont pas des paroles en l’air. La prochaine fois que les protagonistes se reconcentrent au tribunal, le premier responsable de la wilaya risque de se retrouver de l’autre côté de la barre.



Farid Ikken

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