Djafar Khenane : "Notre Kabylie est menacée de disparition"
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Djafar Khenane : "Notre Kabylie est menacée de disparition"
L’heure est grave. Notre Kabylie est menacée de disparition, notre identité d’extinction. Le pouvoir algérien, ou l’Algérie tout court, ne cesse de lancer des assauts pour normaliser la Kabylie, seul territoire où des poumons peuvent respirer l’air pur de la liberté.
20/02/2013 - 00:10 mis a jour le 20/02/2013 - 10:55 par Djafar Khenane
Malheureusement aujourd’hui, les ennemis du peuple kabyle sont sur le point d’achever leur plan. La preuve, dans la ville de Tizi Wezzu, les Kabyles deviennent, jour après jour, minoritaires. Et dire que Tizi Wezzu est la capitale du Djurdjura.
Si nous voulons vraiment sauver notre identité, commençons déjà par la définir :
-Sommes-nous Algériens ?
-Sommes-nous Amazighs ?
-Sommes-nous Kabyles ?
La réponse est simple. Nous sommes Kabyles. Nous appartenons bien entendu à la grande amazighe.
Dire que nous sommes Kabyles, ne signifie nullement vouloir nous éloigner des autres Amazighs, mais juste affirmer notre kabylité dans le respect des particularismes qui fondent chaque peuple de ce grand ensemble.
Si nous appuyons notre réflexion sur la proclamation de l’Etat de l’AZAWAD en avril 2012, il n’y a pas eu de revendications amazighes chez nos frères touaregs. Même leur drapeau est dépourvu de l’Aza Amazigh . Ils se sont définis en tant que peuple à part enitère assumant pleinement son droit à l’autodétermination .
Prenons-les donc comme exemple. Le MNLA a dépassé le cap de l’amazighité. Cessons à notre tour d’y noyer nos revendications nationales dans un cadre restrictif c’est-à-dire linguistique. Thamazgha, la Numidie, ... c’est notre passé dont nous sommes fiers, mais elles ne sont plus d’actualité ou du moins il faut les repenser d’une autre façon sur la base du droit de chaque peuple Amazigh de se disposer de lui-même.
Désormais, une mise à jour doit être faite.
Dans le monde actuel, tout change, tout se transforme, tout évolue, c’est la même chose en ce qui concerne notre identité. Depuis 1926, notre combat, il faut l’admettre, était erroné en croyant que nous partageons les mêmes aspirations que le reste des algériens. On pensait que les Algériens, une fois libérés, se réjouiraient de se définir en tant qu’Amazighs et renoueraient rapidement avec leurs racines berbères. Mais force est de constater que ceux qu’on considéraient comme des amazighs arabisés s’assument en tant qu’Arabes. Laissons-les être ce qu’ils veulent.
Se définir comme Amazigh, aujourd’hui, aide beaucoup plus l’Etat algérien dans sa conquête de la Kabylie. C’est dans la berbérité que se fait la dissolution de notre kabylité.
· Primo : L’amazighité est manipulée par le pouvoir. Pour minorer les kabyles, il met en avant son fameux slogan : nous sommes tous des amazighs. De ce fait, tous les algériens même ceux qui se proclament Amazighs arabisés par l’Islam ont leur mot à dire quant au statut et l’avenir de l’amazighité dans ses trois dimensions : identitaire , culturelle et linguistique.
· Secundo : Au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas réellement de langue tamazight mais une famille de langues Amazighes. Taqvaylit est une langue, et non une variante du berbère. ça serait un mensonge de dire qu’un Chaoui parle la même langue qu’un Targui ou qu’un Targui parle la même langue qu’un Kabyle. Ces langues sont sœurs, certes mais aucune ne peut se confondre avec le Kabyle. D’ailleurs, ça se confirme dans le Congrès mondial Amazigh où les participants ont toujours été contraints d’empreinter une langue étrangère pour se comprendre. En linguistique, la parenté ne fait pas l’identité.
· Tertio : Tamazight langue nationale et officielle sera un "cadeau" empoisonné pour la Kabylie. En effet, même si Tamazight est reconnue et enseignée, le pouvoir de décision et de rédaction des programmes d’enseignement resteront entre les mains de l’Etat algérien. Donc, le pouvoir algérien pourra l’instrumentaliser contre nous, et surtout la pervertir, ce qu’il est en train de faire avec la pseudo constitutionalisation de Tamazight comme langue nationale. Et qui sait, peut-être qu’un jour, nos enfants apprendront dans un cours d’histoire que Matoub est mort de vieillesse, que Ferhat était un traître et que nous, les Kabyles, sommes descendants des Vikings… Raisons pour lesquelles aujourd’hui certains élèves Kabyles ne « se sentent pas concernés » par ce soi-disant enseignement de cette langue.
L’algérianité ne peut en aucun cas incarner notre vraie identité dès lors que l’Algérie elle-même est une création coloniale. Pour Ferhat ABBAS : « Il n’y a pas de Nation algérienne ». donc, on ne peut pas appartenir à une nation fictive.
Cependant, rappelons que la définition de Nation est : groupe humain possédant une même langue, partageant des valeurs communes, uni par l’Histoire et vivant sur un territoire délimité par des frontières intangibles. Ce qui fait que normalement, si on se fie à cette carte d’identité algérienne, un Kabyle et un Oranais partageraient les mêmes valeurs, auraient la même Histoire et parleraient la même langue : ce qui est catégoriquement FAUX !
L’Histoire progresse et nous avons le devoir d’avancer avec elle. L’existence de la Nation et du peuple Kabyles ne sont plus à démontrer. Malheureusement, un peuple sans Etat n’existe pas. De même, une langue sans institution est condamnée à disparaître. Travaillons pour la création effective d’un Etat kabyle.
Dans son second Congrès, le MAK a adopté l’autodétermination comme objectif. L’autodétermination permet toutes les évolutions que jugera la kabylie utile pour son avenir et son devenir.
L’autodétermination est un droit donnant à tout peuple la possibilité de choisir son destin librement. Réjouissons-nous de cette nouvelle étape franchie par le MAK, car elle permet aux indépendantistes et aux autonomistes de rassembler leurs forces pour la libération de la Kabylie.
Vive le MAK !
Vive le Gouvernement Provisoire de la Kabylie !
Vive la Kabylie libre !
Djafar Khenane pour Tamurt.info
20/02/2013 - 00:10 mis a jour le 20/02/2013 - 10:55 par Djafar Khenane
Malheureusement aujourd’hui, les ennemis du peuple kabyle sont sur le point d’achever leur plan. La preuve, dans la ville de Tizi Wezzu, les Kabyles deviennent, jour après jour, minoritaires. Et dire que Tizi Wezzu est la capitale du Djurdjura.
Si nous voulons vraiment sauver notre identité, commençons déjà par la définir :
-Sommes-nous Algériens ?
-Sommes-nous Amazighs ?
-Sommes-nous Kabyles ?
La réponse est simple. Nous sommes Kabyles. Nous appartenons bien entendu à la grande amazighe.
Dire que nous sommes Kabyles, ne signifie nullement vouloir nous éloigner des autres Amazighs, mais juste affirmer notre kabylité dans le respect des particularismes qui fondent chaque peuple de ce grand ensemble.
Si nous appuyons notre réflexion sur la proclamation de l’Etat de l’AZAWAD en avril 2012, il n’y a pas eu de revendications amazighes chez nos frères touaregs. Même leur drapeau est dépourvu de l’Aza Amazigh . Ils se sont définis en tant que peuple à part enitère assumant pleinement son droit à l’autodétermination .
Prenons-les donc comme exemple. Le MNLA a dépassé le cap de l’amazighité. Cessons à notre tour d’y noyer nos revendications nationales dans un cadre restrictif c’est-à-dire linguistique. Thamazgha, la Numidie, ... c’est notre passé dont nous sommes fiers, mais elles ne sont plus d’actualité ou du moins il faut les repenser d’une autre façon sur la base du droit de chaque peuple Amazigh de se disposer de lui-même.
Désormais, une mise à jour doit être faite.
Dans le monde actuel, tout change, tout se transforme, tout évolue, c’est la même chose en ce qui concerne notre identité. Depuis 1926, notre combat, il faut l’admettre, était erroné en croyant que nous partageons les mêmes aspirations que le reste des algériens. On pensait que les Algériens, une fois libérés, se réjouiraient de se définir en tant qu’Amazighs et renoueraient rapidement avec leurs racines berbères. Mais force est de constater que ceux qu’on considéraient comme des amazighs arabisés s’assument en tant qu’Arabes. Laissons-les être ce qu’ils veulent.
Se définir comme Amazigh, aujourd’hui, aide beaucoup plus l’Etat algérien dans sa conquête de la Kabylie. C’est dans la berbérité que se fait la dissolution de notre kabylité.
· Primo : L’amazighité est manipulée par le pouvoir. Pour minorer les kabyles, il met en avant son fameux slogan : nous sommes tous des amazighs. De ce fait, tous les algériens même ceux qui se proclament Amazighs arabisés par l’Islam ont leur mot à dire quant au statut et l’avenir de l’amazighité dans ses trois dimensions : identitaire , culturelle et linguistique.
· Secundo : Au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas réellement de langue tamazight mais une famille de langues Amazighes. Taqvaylit est une langue, et non une variante du berbère. ça serait un mensonge de dire qu’un Chaoui parle la même langue qu’un Targui ou qu’un Targui parle la même langue qu’un Kabyle. Ces langues sont sœurs, certes mais aucune ne peut se confondre avec le Kabyle. D’ailleurs, ça se confirme dans le Congrès mondial Amazigh où les participants ont toujours été contraints d’empreinter une langue étrangère pour se comprendre. En linguistique, la parenté ne fait pas l’identité.
· Tertio : Tamazight langue nationale et officielle sera un "cadeau" empoisonné pour la Kabylie. En effet, même si Tamazight est reconnue et enseignée, le pouvoir de décision et de rédaction des programmes d’enseignement resteront entre les mains de l’Etat algérien. Donc, le pouvoir algérien pourra l’instrumentaliser contre nous, et surtout la pervertir, ce qu’il est en train de faire avec la pseudo constitutionalisation de Tamazight comme langue nationale. Et qui sait, peut-être qu’un jour, nos enfants apprendront dans un cours d’histoire que Matoub est mort de vieillesse, que Ferhat était un traître et que nous, les Kabyles, sommes descendants des Vikings… Raisons pour lesquelles aujourd’hui certains élèves Kabyles ne « se sentent pas concernés » par ce soi-disant enseignement de cette langue.
L’algérianité ne peut en aucun cas incarner notre vraie identité dès lors que l’Algérie elle-même est une création coloniale. Pour Ferhat ABBAS : « Il n’y a pas de Nation algérienne ». donc, on ne peut pas appartenir à une nation fictive.
Cependant, rappelons que la définition de Nation est : groupe humain possédant une même langue, partageant des valeurs communes, uni par l’Histoire et vivant sur un territoire délimité par des frontières intangibles. Ce qui fait que normalement, si on se fie à cette carte d’identité algérienne, un Kabyle et un Oranais partageraient les mêmes valeurs, auraient la même Histoire et parleraient la même langue : ce qui est catégoriquement FAUX !
L’Histoire progresse et nous avons le devoir d’avancer avec elle. L’existence de la Nation et du peuple Kabyles ne sont plus à démontrer. Malheureusement, un peuple sans Etat n’existe pas. De même, une langue sans institution est condamnée à disparaître. Travaillons pour la création effective d’un Etat kabyle.
Dans son second Congrès, le MAK a adopté l’autodétermination comme objectif. L’autodétermination permet toutes les évolutions que jugera la kabylie utile pour son avenir et son devenir.
L’autodétermination est un droit donnant à tout peuple la possibilité de choisir son destin librement. Réjouissons-nous de cette nouvelle étape franchie par le MAK, car elle permet aux indépendantistes et aux autonomistes de rassembler leurs forces pour la libération de la Kabylie.
Vive le MAK !
Vive le Gouvernement Provisoire de la Kabylie !
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