La centrale électrique d'Amizour détournée !

« Nous rencontrons beaucoup d’oppositions pour le lancement de plusieurs projets inscrits dans le cadre du plan d’urgence en électricité et le programme d’alimentation en énergie gazière de notre wilaya», dira, de prime abord, M. Abdelaziz Bouchareb, directeur de la SDE, filiale de la Sonelgaz de Béjaïa, lors d’un point de presse tenu, avant-hier, au siège de son département.

Il a énuméré les différentes contraintes liées aux oppositions de citoyens qui ont contraint ses services à perdre le grand projet de création d’une centrale de production électrique, estimé à 200 millions de dollars et d’une puissance de 160 MW, à Amizour. Le projet de la centrale aurait été détourné vers Jijel sous prétexte d’oppositions des exploitants du terrain agricole sur lequel elle devait être implantée. M. Bouchareb qui a voulu attirer l’attention sur ce phénomène d’oppositions qui caractérise particulièrement la wilaya de Béjaïa, ne s’est pas empêché d’égratigner le wali au passage en révélant avoir était interpellé par sa hiérarchie sur le pourquoi du non recours à la force publique par l’administration wilayale, comme ça se fait à travers d’autres wilayas pour concrétiser les projets d’utilité collégiale. C’est ainsi qu’il fera part des actions que compte engager son département pour les deux années à venir, tout en insistant sur la contribution de tous pour que cela se concrétise dans les plus brefs délais afin d’améliorer la qualité et la continuité de la distribution de l’énergie pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, d’autant plus que la wilaya de Béjaïa risque de rencontrer un sérieux problème de courant électrique durant les prochaines saisons estivales. En s’opposant à la réalisation des lignes, 220/60 venant de Bouira et 60/30 de Darguina ainsi que d’autres postes à implanter à Djebira, Sidi Boudrahem et Allaghan, les citoyens feront de Béjaïa, la ville la plus obscure d’ici peu de temps. Concernant le plan d’urgence, l’orateur prévoit la réalisation de 490 postes sur le réseau de moyenne et basse tension, qui viendront en renfort des 630, 400 et 160 KVA, pour les exercices de 2013 et 2014, répartis sur les quatre trimestres pour une estimation financière de 253 milliards. Il annoncera l’achèvement d’une centaine de postes à la fin du premier trimestre de l’année en cours, pour un montant de plus d’une soixantaine de milliards de centimes. Les postes restants doivent impérativement être réalisés et opérationnels, au plus tard, en 2015, « si on ne veut pas laisser la wilaya sujette à des perturbations de courant indéfiniment », conclura-t-il. Pour ce qui est du programme d’alimentation en énergie gazière dont la wilaya souffre énormément, alors qu’à la fin de l’année 2011, 8927 branchements ont, déjà, été effectués dans 34 localités, durant l’année 2012, seuls 3666 branchements ont été réalisés dans une douzaine de localités, en attendant l’achèvement des 5422 branchements prévus pour le premier trimestre de cette année. Avec cette trentaine de milliers de branchements effectués depuis 2011 sur le programme quinquennal 2010/2014, il restera une vingtaine de milliers de foyers à brancher avant l’achèvement du quinquennat en question. Toutefois, ceci est subordonné à l’accord des propriétaires terriens qui continuent à s’opposer, comme c’est le cas à Aokas où un particulier a bloqué l’alimentation en gaz de ville pour les 3500 foyers des communes voisines de Souk El Tenine et Melbou. En conclusion, le directeur de la SDE de Béjaïa a mis en exergue la campagne de sensibilisation sur les risques dus à l’utilisation du gaz naturel, qui est une énergie indispensable à la vie quotidienne, mais qui comporte des risques, notamment d’asphyxie et d’intoxication au monoxyde de carbone. Pour ce qui est de la situation financière de sa direction, M. Bouchareb avancera le chiffre de 140 milliards de centimes de créances, dont 22 détenues sur les APC, et parmi ces municipalités, les riches communes de Béjaïa et d’Akbou.

A. Gana

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