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Le père des Canaries libres n’est plus

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Message  Aokas Revolution Lun 24 Déc - 11:59

Le père des Canaries libres n’est plus

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Antonio CUBILLO FERREIRA (1930-2012) fondateur du mouvement pour l’Indépendance des Canaries est mort ce lundi 10 décembre en son domicile à Santa Cruz de Tenerife. Son combat pour la libération de son pays s’est construit contre le franquisme dès les années soixante. Avocat, issu d’une grande famille, Antonio Cubillo prend très vite conscience des disparités sociales mais surtout des inégalités qui caractérisaient les rapports entre la Péninsule et les Canaries. Il sera parmi les rares intellectuels à soutenir les grèves et les révoltes populaires qui l’amèneront à hisser très vite son combat à un niveau international. L’indépendance de l’Algérie, cet heureux hasard le trouve à Moscou lorsque fut proclamée l’indépendance de l’Algérie en juillet 1962.

« Quelle émotion » dira-t-il plusieurs années plus tard… Des milliers d’applaudissements retentirent dans l’immense salle pendant 15 mn. Ce moment mémorable déterminera toute sa vie et celle des siens. Un contact avec les autorités algériennes lui permit de venir s’installer en Algérie (et y rester 24 années) pour mettre sur pied son mouvement pour la libération de la tutelle espagnole. Qui n’a pas entendu la voix de sa radio « les Canaries libres » émettant à partir d’Alger ! Comme si par la magie du verbe les Canaries renouaient avec la matrice berbère dont elles furent séparées depuis des siècles. Des jeunes aux Canaries s’identifiaient alors aux jeunes militants du FLN de la guerre de libération… Le leader de ce mouvement inscrira sa lutte parmi les mouvements de libération africains. Partisan convaincu de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, Antonio Cubillo mènera sa lutte au sein des non-alignés et de tous ceux qui, comme lui, étaient contre les dictatures de tous les pays. Son dynamisme et son succès auprès de nombreux chefs d’Etat contribueront à gêner fortement l’Espagne qui organisera, le 5 avril 1978, un attentat manqué en son domicile à Alger. Des suites de cette tentative d’attentat, Cubillo est resté invalide. Il est difficile de ne pas faire le lien avec la réunion secrète qui s’est déroulée à Tripoli dans le cadre de l’OUA (sous l’égide de l’Algérie) et qui aurait pour but d’envoyer une commission dans le cadre de la décolonisation.

Son vœu le plus cher est que les Canaries regagnent (fut-ce symboliquement) l’Afrique, leur lieu d’origine comme il fera au sein de l’OUA. Mais l’africanité, pour Cubillo, ne découle pas d’une seule stratégie politique, c’est une conviction profonde. Malgré des origines lointaines portugaises, Cubillo, a appris à éviter les erreurs de beaucoup de dirigeants dits « arabes » méprisant leur environnement culturel. Les derniers arrivés devraient s’enrichir de la culture, du savoir des populations locales. Cubillo ira plus loin : une indépendance sans langue, sans culture et sans histoire propres n’en est pas une. L’Algérie est certes ce modèle anticolonial qui le marquera à vie mais il regrette cependant que certaines de ses réalités culturelles soient absentes du panorama politique. C’est dans les montagnes, les oasis, le Sahara qu’il apprendra à décrypter la langue amazighe, langue d’Afrique et socle des Canaries, il en fera son cheval de bataille et lui vaudra bien des conflits. Acharné dans son combat politique et culturel Antonio cubillo ne s’arrêtera pas malgré toutes les embûches et les tracas politiques. Les autorités algériennes l’ont soutenu avec conviction jusqu’au décès de Boumédiène. Mais l’arrivée de Chadli Bendjedid mettra fin à ce soutien. Antonio Cubillo regagnera les Canaries et continuera de lutter dans son pays jusqu’à la dernière heure pour « Canarias Libres. » Avocat, journaliste au grand quotidien El Dia, il utilisera tous les moyens pour que la voix des Canaries retentisse partout dans le monde. On retiendra de ce militant infatigable l’amour de la patrie, l’amour des origines berbères et surtout cet attachement pour ses frères Algériens toutes catégories confondues : des artisans de l’indépendance de l’Algérie, des amis de l’université, des intellectuels tels que Mouloud Mammeri ou Kateb Yacine. Antonio est parti mais il a frayé un chemin pour la liberté et la dignité des peuples.

Tassadit Yacine



Aokas Revolution

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