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Le pouvoir de Bouteflika: "Oui au 1er Novembre, non au 5 juillet 62"

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Le pouvoir de Bouteflika: "Oui au 1er Novembre, non au 5 juillet 62" Empty Le pouvoir de Bouteflika: "Oui au 1er Novembre, non au 5 juillet 62"

Message  rebelle kabyle Mar 30 Oct - 18:58

L'Algérie officielle n'a pas fêté le cinquantenaire de l'indépendance. Mais, en ce 58e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, le pouvoir déterre une nouvelle fois la hache de guerre pour réclamer de la France la repentance sur ses massacres coloniaux...

La mémoire des Martyrs détournée... Alors que le cinquantenaire de l’indépendance est passé sous silence à Alger, Dahou Ould Kablia l’ayant jugé de commémoration trop chère pour "rien", comme à l’écoute de la France qui a invité Bouteflika à "la retenue", le 58è anniversaire du déclenchement du 1er novembre, lui, est une occasion pour déterrer la hache de guerre. A croire que le pouvoir de Bouteflika refuse l’indépendance du pays et ne s’accroche qu’au déclenchement de la lutte armée, pour lui, inabouti, tant que la France de toutes les Républiques n’aura pas reconnu les crimes de son passé colonial. Ces deux derniers jours, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) et Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine ont découvert, comme pour la première fois, 58 ans après le déclenchement de la lutte armée et près de deux siècles (192 ans) après la conquête coloniale, les "crimes de masse" perpétrés en ces temps-là. Ils se font, tous les deux, les hérauts du peuple, pour réclamer de la France «la repentance».

Pour Mohamed Cherif Abbas "au regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense et compte tenu de leur impact dans l’esprit même des générations qui n’ont pas vécu cette période, sachant que tout un chacun connait les affres subies par notre peuple du fait de la torture, des mutilations et de la destruction, les Algériens veulent une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre" et, avec la même hargne, Farouk Ksentini surenchérit : "La colonisation a été un crime massif dont la France doit se repentir si elle envisage d'établir avec l'Algérie, comme l'ont rendu en droit de l'espérer, de véritables relations de qualité à la fois nouvelles et denses, mais délivrées d'un passé tragique à l'occasion duquel le peuple algérien a souffert l'indicible dont il n'est pas sorti indemne et qu'il ne peut effacer de sa mémoire".

A qui s’adressent-ils par ces propos occasionnels et commémoratifs ? Les Algériens n’y prêtent guère ouïe car ils savent que c’est le pouvoir algérien qui a lui-même minimisé ces "crimes de masse" de l’ère de la conquête coloniale comme il le fait pour les mêmes crimes de masse perpétrés, dans les mêmes conditions, contre le même "peuple sans défense" par le terrorisme islamiste. En effet, un simple regard sur les manuels scolaires officiels, l’histoire de la conquête française de l’Algérie tient en quelques phrases sur le coup d’éventail, l’héroïsme de l’Emir Abdelkader, le déclenchement du 1er Novembre comme tombé du ciel pour qu’ensuite le toponyme "Algérie" soit substitué par la "Oumma aârabiya islamiya". Sur tous ces massacres que découvrent Farouk et Mohamed Cherif, sur le tard et sans doute, à d’autres fins obscures, point. Mieux : le passé de la France coloniale antérieur à 1954, puisque c’est la période des massacres massifs dont parlent le ministre des Moudjahidines et le président de l’Observatoire des droits de l’Homme, pour raccourcir l’appellation longue et assez prétentieuse quant à ses objectifs jamais concrétisés, n’a jamais été le centre d’intérêt de la recherche en Algérie, si ce ne sont les essais de Mostefa Lacheraf qui, ministre de l’Education, a été évincé manu militari pour ses recherches rigoureuses sur ce pan d’histoire qui révèlent l’ampleur des dégâts commis par les généraux de la conquête, mais aussi pour avoir défendu bec et ongle, le bilinguisme dans le système éducatif en cette fin des années 1970. De plus, le département de Mohamed Cherif Abbas a contribué à censurer tous les travaux d’algériens sur cette période et à refuser depuis 1962 tous les témoignages d’auteur sur la guerre de libération, sous le slogan "un seul héros, le peuple" pour refuser de publier des témoignages signés. Ce même peuple que le pouvoir algérien congratule, érige en héros morbide, devient, du coup, une patte à modeler aux mains du pouvoir. Il est tour à tour, héros, victime, il n’est jamais conjugué au présent, encore moins au futur. Cette héroïsation et cette victimisation à la fois, sont des germes du fascisme.

C’est également le pouvoir algérien qui, en même temps qu’il a revu la comptabilité du nombre des victimes du terrorisme islamiste, a gommé ceux des massacres coloniaux dans les manuels scolaires et sommés celles et ceux parmi les jeunes chercheurs algériens, de revoir leur copie, de ne s’intéresser qu’à l’ère glorifiée de la conquête islamique du 7e siècle considérée par les médiévistes et périodistes officiels comme la date de naissance de l’Etat algérien, rattachant à elle, le 1er novembre comme un "Djihad" et non comme un long processus de résistances à la conquête coloniale. La même opération sournoise du pouvoir et davantage du pouvoir de Bouteflika a consisté à faire oublier Bugeaud, Saint Arnaud, Beauprêtre et la fourchette d’autres généraux de la conquête aux seules images de Bigeard, Massu, Aussaresses et Le Pen car ils sont sans doute plus "rentables" pour l’Algérie officielle pour une autolégitimation d’une ONM corrompue et une perversion des Droits de l’homme pour laquelle la pratique de la torture n’est que le fait de la villa Susini.

Ces discours, tels ceux de Farouk Ksenti et de Mohamed Cherif Abbas, sont corrompus, pervertis et ne servent qu’à des fins électoralistes, des preuves d’allégeance et de fidélité intempestive au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika et pour, en fin de comptes, amuser la galerie.

L’on apprend que le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a affirmé mardi à Alger que "le gel de la reconnaissance de la qualité de membre de l’Armée de libération nationale" et ce gel de la reconnaissance de la qualité de membre de l’Armée de libération nationale obéit, selon lui, "à une décision du 9e congrès de l’Organisation nationale des moudjahidine datant de 1996 et qui a clos définitivement le dépôt de demande de reconnaissance de la qualité de membre". Ainsi, il n’y a donc plus de moudjahidines de la guerre de libération à reconnaître en tant que tels. A quoi alors servirait l’ONM au nom de laquelle le ministre parle des "crimes de masse" coloniaux ? Farouk Ksentini, promoteur de la concorde civile de Bouteflika, allant même à défendre la cause des militants du FIS et de ses bras armés, a également affirmé que le dossier des "ayant droits", des victimes du terrorisme, des disparus, est clos. A quoi alors servirait son institution ? Mais, dans tout cela, le 58e anniversaire du Premier novembre mérite sa flamme pour les mêmes causes : la lutte contre Al Qaïda au Maghreb islamique, un pouvoir qui se targue d’être le champion du respect des droits de l’homme dont il pourchasse comme des bandits de grands chemins, ses militants. Les auteurs des massacres, de Bugeaud à Mokhtar Belmokhtar, ne sont, dans la bouche du ministre des Moudjahidines et du président de l’Observatoire, qu’une mascarade de plus en ces temps où l’Algérien est réduit à un sujet d’un Plan d’action, hors Histoire et sans avenir.

R.N


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Message  rebelle kabyle Mar 30 Oct - 18:58

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