Le PT et le MSP s’inquiètent: Le spectre de l’abstention plane sur les élections locales du 29 novembre

Quelques jours à peine après la clôture, fort laborieuse, des listes électorales et à quarante jours du scrutin, le spectre d’une forte abstention plane sur les élections locales du 29 novembre prochain. Deux partis politiques de l'opposition ne cachent pas leurs craintes d’une forte désaffection des électeurs. Dans un communiqué rendu public ce vendredi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a indiqué que « la froideur avec laquelle le peuple a accueilli l’annonce de la tenue des élections locales traduit le manque d’engouement pour la candidature constaté cette fois chez les élites, l’ensemble de la classe politique et jusque chez les militants des partis ».

Le MSP affirme avoir « acquis la conviction quant à l’indifférence de l’opinion publique vis‑à‑vis des consultations électorales dont elle sait qu’elles ne reflètent pas sa volonté et qu’elles ne répondent pas à ses aspirations ». Le parti de Bouguerra Soltani « dégage toute responsabilité quant au taux de participation et aux résultats de ces élections qui seront forcément marqués par les tentatives de dilution des réformes politiques, vidées de leur substance, dans la perspective de la présidentielle de 2014 ».

Le MSP appelle à « l’assainissement des listes électorales », à « la révision de la composante du bureau de vote », à « la révision radicale de l’arsenal juridique qui organise les relations entre l’administration et les électeurs » et enfin, « la mise en place de garde‑fous contre le règne de l’argent en politique ».

Peu de temps auparavant, c’est la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui a relevé « un manque d'engouement à la base pour le rendez‑vous électoral de cet automne ». « Les élections du 10 mai ont donné un coup fatal à la volonté de prendre part au scrutin », a‑t‑elle déclaré dans un entretien accordé à l’APS. Elle avance pour preuve « l'absence d'engouement dans la société » et au niveau de la base même du PT qui a « éprouvé quelques difficultés » à confectionner ses listes et a rencontré « une résistance extraordinaire de la part de militants qui refusaient d'être candidats, pour avoir perdu confiance dans l'acte de voter ».

Quant à ses pronostics relatifs à la participation au scrutin du 29 novembre, M^me Hanoune ne se fait « aucune illusion » tant que « les conditions de leur transparence ne sont pas réunies ». « Il n’y a aucune raison pour que le taux de participation marque une avancée considérable », prédit‑elle. L’inflation de nouveaux partis, la loi électorale qui impose un quota de femmes (les partis ont tous été confrontés à cet écueil dans plusieurs localités de l’Algérie profonde), les fraudes récurrentes, la fermeture du champ politique, la pollution politique par « l’argent sale » et l’opportunisme sont autant de facteurs à l’origine du manque d’intérêt des Algériens à l’acte de vote, selon ces partis.

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