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On n'est pas obligés de leur ressembler

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Message  Aokas Ultras Lun 15 Oct - 12:07

Par Ahmed Halli
halliahmed@hotmail.com
Je ne comprends pas ce tapage mené autour de prisonniers algériens en Irak, des terroristes ou complices de terroristes présumés, alors que le sang de nos diplomates assassinés, en Irak précisément, n'a pas encore séché. Certes, défendre la dignité et la sécurité de ses ressortissants à l'étranger fait partie des obligations d'un Etat, mais point trop n'en faut, lorsque ces concitoyens brandissent le drapeau noir et entonnent l'hymne du Djihad. On sait depuis longtemps que beaucoup d'Algériens auxquels la guerre de Libération a échappé rêvent d'en découdre avec les «Kouffars» où qu'ils soient. Certains, saisis par le démon du voyage, ont d'abord affûté leurs armes, et plus précisément leurs couteaux, en Afghanistan, avant d'expérimenter sur leurs compatriotes les techniques de pointe acquises face aux Russes ou aux Afghans «dévoyés». Ils ont fait profiter de leur savoir-égorger leurs «coreligionnaires », sujets au mal de mer ou de l'air, restés au pays, en attendant que mûrissent les têtes prêtes à décapiter. «Home sweet home !», dirait un serial-killer au pays d'Obama. Avec la défection des chefs, préférant le commerce à l'aventure moins bien rétribuée, les jeunes vocations ont réajusté leurs longues vues : L'Irak, le Yémen, la Libye, puis la Syrie sont devenus «Terres de djihad». Il a fallu qu'un Algérien(1) soit exécuté en Irak, à la veille de la célébration de la Journée mondiale contre la peine de mort, pour que le pays de Kadhem Essaher captive soudain l'attention. Il est même question, aux dires d'un de nos quotidiens à grand tirage, d'expulser purement et simplement l'ambassadeur d'Irak qui n'est pas d'abord très sympathique, il est vrai. Mais je présume que, de notre côté, nous ne mettons pas le même soin jaloux à choisir nos diplomates sur leurs mines, sinon on le saurait. On peut se demander pourquoi tant de vacarme alors qu'on ne sait toujours pas si ce ne sont pas précisément des Algériens «djihadistes» d'Irak qui ont exécuté nos deux diplomates, le 27 juillet 2005. Al-Qaïda avait revendiqué à l'époque l'enlèvement et le meurtre d'Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, mais «Ezzaqaoui», le chef du mouvement, avait démenti. Ceci étant, l'Irak et son gouvernement sont si mal vus actuellement que personne ne nous blâmerait de nous joindre à la curée. Et puis, une bonne petite crise avec l'Irak ne nous ferait pas de mal, d'autant plus que nous avons de bonnes raisons d'en vouloir aux Irakiens. La plus sérieuse étant, en effet, la mort de Mohamed Benyahia, notre ministre des Affaires étrangères, dont l'avion fut abattu le 3 mai 1982 par un missile irakien(2). Bien sûr, et pour d'autres raisons, des pays et des militants de l'abolition de la peine de mort se sont émus de ces exécutions. Pour l'écrivain saoudien, Ali Sharimi, les réactions indignées aux exécutions en Irak sont une hypocrisie. C'est comme si ces exécutions avaient lieu pour la première fois alors qu'elles le sont depuis très longtemps de Salem Aref à Saddam, en passant par Kassem. Dans le quotidien saoudien Al-Watan, l'écrivain dénonce le fait que les suppliciés n'aient pas bénéficié d'un procès équitable. Un commentaire paradoxal dans un pays qui détient l'un des taux de mises à mort de condamnés les plus élevés du monde. Un rapport de l'ONU a déploré le fait qu'en 2011, le nombre d'exécutions a augmenté de façon effarante par rapport à 2010. De plus, les procès ayant conduit à ces exécutions n'ont pas été entourés d'un minimum de garanties pour les droits des accusés. On comprend mieux les réactions saoudiennes à la lecture de ce qu'écrit un autre éditorialiste, Ali Metiri, dans le quotidien Al-Charq. D'abord, il y a le nombre de Saoudiens détenus en Irak sous l'accusation de terrorisme, une soixantaine. Parmi ces détenus, cinq sont des condamnés à mort, et ils ont été conduits dans un quartier spécial en prélude à leur exécution, précise le journaliste qui s'émeut du silence des médias arabes et internationaux sur ces situations. Comme son compatriote du royaume wahhabite, il déplore que ces condamnations à mort soient intervenues lors de procès ne réunissant aucune des conditions nécessaires à un jugement équitable. Il affirme que trop souvent, des aveux ont été extirpés sous la torture, répétant ainsi presque mot pour mot le commentaire de l'ONU sur les procès en Arabie saoudite. Après ces considérations, Ali Metiri entre enfin dans le vif du sujet, il dénonce le gouvernement chiite d'Al-Maliki qui accuse systématiquement des sunnites de terrorisme. Pour lui, il ne fait aucun doute que ces condamnations à mort et ces exécutions sont destinées à terroriser les sunnites. «Pour camoufler son échec à rétablir la sécurité, le gouvernement irakien s'emploie à accuser des innocents et à dresser des échafauds», conclut Ali Metiri qui replace le sujet dans son véritable contexte, celui du conflit sunnite-chiites. Ce n'est pas un hasard si, au même moment, ce bon vieux Karadhaoui lance une nouvelle fatwa englobant, cette fois-ci, l'Iran, la Russie et la Chine, qui continuent de soutenir Bachar Al-Assad. L'Iran, la Russie et la Chine sont les ennemis de la nation, a affirmé le théologien des Frères musulmans, lors du prêche du vendredi à Doha, mais sans préciser s'il s'agit de la nation arabe ou de la nation musulmane. Comme il fallait s'y attendre, Karadhaoui a implicitement soutenu le limogeage par le président Morsi du procureur général d'Égypte, Abdel Meguid Mahmoud. Ce dernier était accusé d'avoir monté un dossier trop faible contre les partisans de Moubarak qui avaient organisé la charge des dromadaires contre des manifestants de la place Tahrir, le 2 février 2011. Le procureur a refusé de se démettre et d'accepter le poste d'ambassadeur au Vatican qui lui avait été proposé. Finalement, il a réintégré son poste samedi dernier, après un deal avec le président issu des Frères musulmans. Toute tentative de m'assimiler avec les personnes citées, hormis le procureur général d'Égypte qui a refusé une ambassade, serait vaine et de pure peine.
A. H.

(1) Je compatis au deuil de la famille, mais qu'il me soit permis de m'étonner du silence qui entoure la présence de ce jeune en Irak et les circonstances qui l'ont conduit au supplice.
(2) Les Iraniens ont alors accusé l'Irak qui a démenti, mais un faisceau de présomptions, à défaut de preuves, converge vers l'Irak de Saddam Hussein. L'homme avait très peu de scrupules et n'attachait pas un grand prix à la vie humaine, y compris à la sienne propre comme on a pu le voir lors de ses derniers instants. Je n'en dis pas plus sinon vous allez encore me traiter de Kurde.


Aokas Ultras

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Message  Aokas Ultras Lun 15 Oct - 12:08

Le Soir d'Algerie 15/10/2012

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