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Divorce à l’algérienne au Canada: Le phénomène prend de d’ampleur

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Message  Zhafit Sam 6 Oct - 18:06

Le phénomène prend de d’ampleur


Divorce à l’algérienne au Canada


Par : YAHIA ARKAT











Divorce à l’algérienne au Canada: Le phénomène prend de d’ampleur  6_200_150Ce
n’est plus un épiphénomène : le nombre d’Algériens établis au Canada
qui divorcent ne cesse de prendre des proportions exponentielles. Nous
avons tenté de cerner la problématique pour mieux comprendre les enjeux
d’un tel fléau social. Témoignages.


La communauté
algérienne, installée au Canada, est numériquement importante. Au
consulat général d’Algérie à Montréal, on avance le chiffre de 60 000
personnes immatriculées. Or, l’on sait que beaucoup de nos compatriotes
ne se bousculent pas au portillon de la représentation diplomatique
algérienne pour se faire délivrer la carte consulaire. À lui seul, le
nombre d’inscrits sur le fichier électoral, 10 617 à Montréal et 2 742 à
la chancellerie à Ottawa, renseigne sur le peu d’empressement des
Algériens à s’immatriculer. Il est donc évident que le nombre
d’Algériens installés au Canada dépasse allègrement ce chiffre rond de
60 000. Si nos émigrés vivent de fortunes diverses, en ce sens que le
projet d’émigration ne se réalise pas souvent comme prévu, du moins pour
nombre d’entre eux, ce n’est pas forcément l’eldorado rêvé au moment de
mûrir le projet qu’on retrouve, une fois qu’on traverse l’Atlantique.
Les
Algériens, en arrivant sur le sol canadien, découvrent un peu ébahis le
revers de la médaille. Outre les difficultés d’adaptation dans la
société d’accueil et surtout d’intégration du marché du travail
canadien, les Algériens ont généralement du mal à faire valoir leurs
diplômes et expériences professionnelles. L’expérience, acquise en
dehors du Canada, n’est pas automatiquement prise en compte par les
employeurs canadiens. Les couples algériens arrivent sur place et
découvrent d’autres repères, d’autres habitudes de vie, d’autant que ce
n’est pas la même sphère culturelle. On essaie ainsi de retrouver des
repères de stabilité dans un contexte fait d’épreuves difficiles qui
nous font voir de près la réalité du rêve américain, qui est loin de
l’image idyllique que l’on se fait. Ce sont tous ces problèmes
imbriqués les uns dans les autres qui provoquent des dissensions dans
les couples algériens. Conséquence immédiate : souvent on arrive à la
séparation.
Le divorce. Il va de soi que les expériences de
séparation vécues par les Algériens diffèrent d’un couple à un autre.
Mais force est de constater que le divorce touche aussi bien les couples
arrivés ensemble et avec des enfants au Canada que les couples issus du
parrainage, qui est une pratique courante pas seulement chez les
Algériens. Selon Statistique Canada, entre 12 000 et 15 000 divorces
environ sont enregistrés annuellement au Québec. Dans ce chiffre, il y a
une forte proportion d’Algériens. Les témoignages que nous avons pu
récolter renseignent, si besoin est, de la détresse des couples
algériens qui se déchirent, avec les conséquences sur le foyer,
notamment les enfants, les premières victimes. Ils nous renseignent
aussi sur le choc culturel surtout pour ceux qui veulent reproduire le
schéma traditionnel de la famille dans un pays où même la notion moderne
de famille nucléaire semble aujourd’hui dépassée.

Choc culturel
Même
si elle a fait l’université, Souad était sans travail en Algérie. Son
couple vivait en harmonie. Arrivée au Québec avec son mari et un enfant
en bas âge, elle découvre une nouvelle société avec de nouvelles normes.
Elle veut donc entrer dans le moule même si ce n’est pas toujours
évident pour tout le monde. Son mari vivote pendant un bon moment avant
de décrocher son premier emploi dans un domaine qui n’est pas le sien.
Son fils mis dans une garderie, elle commence alors à sortir et
fréquenter d’autres femmes, d’abord de son voisinage, puisque le couple
réside dans un quartier où il y a beaucoup d’Algériens. Son mari
désapprouve.
C’est la chicane. “Mon ex-mari ne voulait pas que je
sorte de la maison seule, parce que je ne le faisais pas quand j’étais
en Algérie”, dit-elle. Ne pouvant plus supporter qu’elle soit tout le
temps rappelée à l’ordre par son époux, elle finit par demander le
divorce. La procédure a été expédiée en deux temps, trois mouvements. Le
jugement en poche, elle fait valoir ses droits à la pension
alimentaire, d’autant plus qu’elle ne travaille pas et qu’elle a un
enfant en bas âge. Mais depuis le temps, elle a fini par trouver un job.
Une nouvelle vie commence pour elle.
Le cas de Nadia est passé par
le 911, le numéro d’urgence de la police. Après 15 ans de vie commune,
dont une décennie passée au pays de l’Érable, le couple se sépare. C’est
que le mari n’a pas admis que sa femme soit aussi autonome ; elle a
trouvé un emploi très vite, alors que lui a dû chercher une formation
dans l’espoir de trouver du travail dans un domaine connexe à son profil
professionnel.
La femme a acquis une indépendance financière et
devient malgré elle chef de famille. On assiste alors à une inversion
des rôles. Ce que n’a pas accepté l’homme qui semble touché dans sa
dignité. Et c’est parti pour des soirées mouvementées à la maison. “On
se chamaillait presque chaque jour”, se rappelle notre interlocutrice,
qui dit avoir appelé la police le jour où son ex l’a frappée devant
leurs deux enfants.
Ce qui a valu au mari une nuit en cellule. La
relation de couple s’étant nettement détériorée, Nadia demande le
divorce. Son mari, qui a vu son rêve d’une vie meilleure au Canada
fondre comme neige au soleil, retourne bredouille au pays. “Maintenant,
je vis heureuse avec mes deux enfants qui sont à l’école”,
souligne-t-elle. Ces deux cas de divorce illustrent bien le choc
culturel auquel font face les immigrants, pas seulement algériens. “Il y
a deux genres de couples qui divorcent. Des couples issus du parrainage
et des couples qui ont déjà un vécu commun en Algérie. Ces derniers
vivent un choc culturel”, fera remarquer Soumeya Bensalem, avocate et
ancienne juge en Algérie.

Couples fragiles
Mais, nuance
l’avocate, il n’y a pas que le choc culturel qui est à l’origine de la
séparation des couples algériens. Il y a d’autres facteurs objectifs et
subjectifs qui y contribuent. Me Bensalem s’attarde sur la fragilité de
certains couples qui n’ont pas recouru au divorce en Algérie, parce que
l’environnement social ne s’y prêtait pas. “Chez nous, le divorce est
mal vu, surtout pour une femme. Et puis, il y a le poids de la famille
et de la société.
Donc si on arrive au divorce, c’est que le couple
ne peut plus vivre ensemble”, explique-t-elle. Le cas de cet ancien
dirigeant d’une entreprise nationale est illustratif de la détresse que
vit nombre de couples en exil. Après une vie bien remplie en Algérie, ce
cadre décide de s’établir au Québec avec sa famille. Malgré des débuts
difficiles dans la Belle Province, le couple arrive à s’accrocher malgré
tout, et ce, dans la seule optique d’offrir de meilleures perspectives
aux enfants. Déçu de ne pas pouvoir retrouver son ancien statut, l’homme
voit son rêve américain se transformer en cauchemar québécois.
Il
veut retourner au bled, mais sa femme refuse ; celle-ci se plaît dans la
nouvelle société d’accueil. Lui décide alors de rentrer seul. Mais le
juge est passé par là. Sentence : le divorce après des années de vie
commune.
Farida est relativement nouvelle au Québec. Arrivée en
juillet 2009 avec son mari et ses deux filles scolarisées, elle est
restée plus d’une année sans travail. Pourtant, elle avait au pays sa
petite entreprise qui tournait bien, elle qui avait une vie
professionnelle des plus denses. Son mari non plus n’a pas trouvé
d’emploi.
D’ailleurs, il n’a pas tardé à renter en Algérie pour
régler ses affaires. “J’ai dû suivre une formation en création
d’entreprises. Maintenant je gère avec mon associée une affaire ici”,
dira Farida, qui a fait des pieds et des mains pour faire revenir son
mari auprès d’elle. Seulement voilà : l’homme a changé. Pour tirer
l’affaire au clair, elle est rentrée en catastrophe en Algérie.
Pour
toute explication, ce fut une procédure de divorce enclenchée au
tribunal de Tizi Ouzou. Elle attend maintenant le jugement. Son mari qui
a rallié récemment Montréal a été contraint de quitter le domicile
conjugal. Il vit seul, alors que son ex-épouse a gardé la maison avec
ses deux filles. “Il a volé ma jeunesse, ma vie”, se lamente la femme
entrepreneur.
D’autres cas de divorce ont été enregistrés dans la communauté algérienne. Même des imams se sont impliqués pour tenter de
concilier
des couples sur le point de rupture. “J’ai moi-même essayé de raisonner
des couples qui étaient sur le point de divorcer. Il y a des cas où
j’ai pu régler le problème à l’amiable, mais souvent ce n’est pas
évident”, regrette un imam qui estime que la mosquée pourrait jouer, y
compris au Canada, un rôle dans la préservation du couple musulman.

Divorcés dans l’avion
Nordine
tomba des nues, le jour où il a appris de la bouche de sa femme cette
sévère sentence qui a failli lui couper le souffle. “À partir de
maintenant, je ne suis plus ta femme, tu n’es plus mon mari !” “Elle m’a
annoncé la nouvelle dans l’avion, lors de notre premier voyage au
Canada”, se souvient avec un pincement au cœur notre interlocuteur. Une
fois arrivé à l’aéroport de Montréal, il est face à son destin. Mais
comment va-t-il faire, lui, qui n’a aucun contact dans la métropole
québécoise ? La mort dans l’âme, il essaie d’oublier son mariage, dont
la lune de miel a duré le temps d’une brise qui passe. Aux dernières
nouvelles, son ex-épouse a trouvé chaussure à son pied. Elle vit avec un
autre homme. Et lui, toujours seul, mais il veut d’abord s’en sortir et
réussir sa vie professionnelle. Ce qu’il entreprend, il est vrai, avec
des hauts et des bas.
Depuis longtemps au Québec, Hocine a vécu une
histoire digne des scénarios hollywoodiens. Après des études
universitaires, il entame une carrière professionnelle prometteuse. Très
vite, il gravit les échelons. La réussite sociale n’est pas loin : il
possède une grande villa et roule carrosse flambant neuf. Mais son
célibat l’attriste alors qu’il avance dans l’âge. Il décide alors de
convoler en justes noces avec une compatriote pour qui il a entamé les
démarches de parrainage. L’homme est heureux d’enterrer enfin son
célibat. Il rentre d’Algérie tout content, tandis que sa femme attend
son visa. Le jour de la venue de sa femme, il arrive à l’aéroport de
Montréal avec des amis pour l’accueillir. Mais voilà que celle qui est
censée être sa moitié, au lieu de venir dans sa direction dans le hall
de l’aéroport, a pris la tangente avec un Québécois “pure laine” selon
la formule consacrée, avec qui elle était en contact via Internet.
Hocine a vu le monde s’écrouler sous ses pieds. Échaudé, il hésite à
chercher une femme pour son cœur meurtri.
D’autres cas de divorce
ont été enregistrés. Mais la plupart de ceux à qui cela est arrivé
refusent de témoigner, y compris anonymement. Très active dans le
mouvement associatif, Mme Bensalem veut aider les couples en difficulté.
Elle compte en tout cas sensibiliser les nouveaux arrivants. “Quand on
émigre, c’est comme si on entamait une nouvelle vie. On refait tout à
zéro ; c’est comme si on découvrait son couple”, conclut l’ancienne
magistrate.
Zhafit
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Message  Zhafit Sam 6 Oct - 18:07

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Zhafit
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Message  Zhafit Sam 6 Oct - 18:09

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Zhafit
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Message  Nouara Jeu 25 Jan - 16:01

Taremant

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