Karim Tabbou parle de son futur parti politique

Karim Tabbou, ex‑Premier secrétaire national du FFS, a indiqué que son nouveau parti politique, dont la naissance officielle est prévue pour le 1er novembre prochain, est en cours de préparation. « 60 % du travail est fait. Des réunions des divers groupes de travail sont prévues durant les prochains jours et la finalisation de tous les documents est prévue dans le courant de la deuxième quinzaine d’octobre », a indiqué M. Tabbou à TSA. « On n’a pas encore choisi de sigle particulier, mais on a convenu qu’il doit se référer à la citoyenneté et à la démocratie », a‑t‑il ajouté.

Le nouveau parti aura un fonctionnement démocratique, a promis M. Tabbou. Son action s’inscrira dans l’opposition au système en place. « Lors de la réunion du 14 septembre tenue à Béjaïa et où une cinquantaine de personnes étaient présentes, tout le monde a insisté sur la nécessité d’un fonctionnement démocratique, loin des schémas de fonctionnement des appareils sclérosés ou fonctionnant avec des réseaux parallèles », a‑t‑il expliqué dans une allusion à peine voilée à son désormais ex‑parti, le FFS. « On a également jugé nécessaire de clarifier notre position par rapport au système en place », a‑t‑il précisé. Et d’ajouter : « nous sommes opposés aux deals opaques ».

Si aucun parti existant n’a été contacté, les fondateurs de la nouvelle formation politique ont en revanche inventorié les acteurs sociaux et les syndicalistes aux fins d’élaborer une plate‑forme programme dans laquelle seront consignées les revendications sociales et où seront déclinées les idées de fond du parti, a expliqué Karim Tabbou.


Les appréhensions

« C’est un parti national engagé à mener les luttes pour les libertés individuelles et collectives, les droits de l’Homme et tous les pluralismes (politique, linguistique, culturel, syndical…) », a‑t‑il ajouté. Quatre groupes de travail installés depuis le 14 septembre s’emploient à finaliser leurs travaux. Le premier est chargé de l’élaboration de la plate‑forme programme. Le deuxième groupe est en charge de l’élaboration des statuts et du règlement intérieur. Le troisième, composé de juristes, est chargé d’examiner la loi sur les partis « pour trouver les procédures de mise en place de notre organisation afin de surmonter les difficultés qu’on pourrait rencontrer ». Le quatrième est chargé de la prise de contact et des adhésions.

Karim Tabbou n’exclut pas d’être confronté à quelques « obstacles ». « Malgré les annonces répétitives des autorités, on est toujours dans une absence totale d’ouverture. Les organisations qui sont autonomes ou ne sont pas des prolongements de clans auront toujours des difficultés ». Karim Tabbou, qui s’attend à des ralliements de nombreux militants du FFS, a indiqué que son nouveau parti ne participera pas à la prochaine échéance électorale. « Nous voulons construire un parti, loin de la pression », dit‑il.

Par ailleurs, il n’a pas manqué de critiquer la proposition du FFS d’un projet de loi pour indemniser les victimes de 1963. « La meilleure indemnisation à leur combat, c’est l’instauration de la démocratie. Réduire leur engagement à des indemnités pécuniaires est un acte de trahison à leur combat. Et Bouteflika ne se privera pas de satisfaire cette revendication. Ce serait l’acte final de la réconciliation », a‑t‑il conclu.

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