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Algérie : changer le système politique et après…

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Message  laic-aokas Dim 26 Aoû - 16:00

Tant que la religion continue à garantir au pouvoir la domination de la société à peu de frais, toute sa stratégie politique sera orientée vers sa promotion en multipliant les investissements apologétiques et la répression de sa critique.

Bouteflika avec son précarré à la prière de l'Aid. On voit comment aujourd’hui les "révolutions" tunisiennes et égyptiennes sont en train de se transformer en inquisition. Les salafistes ainsi que les pouvoirs islamistes dits "modérés", sortis vainqueurs du bras de fer, qui a opposé les populations de ces pays aux systèmes autoritaires et totalitaires déchus, ont transformé cette victoire en cauchemar pour leurs peuples : persécution des artistes, des femmes, des journalistes, des non-jeûneurs et répression de toute manifestation d’expression libre qui viendrait contrarier leur idéologie obscurantiste et moyenâgeuse, qui est aussi totalitaire et aussi liberticide que le système politique que la "révolution" prétendit changer.

Le pouvoir algérien, qui a combattu cette idéologie avec force durant les années de sang, a su s’approprier cette idéologie populaire, par sa captation pour en faire un rempart contre les convoitises des islamistes eux-mêmes et les aspirations des forces démocratiques qui lui contestent son système totalitaire et autoritaire hégémonique. Il n’a pas hésité, par un calcul stratégique, à renforcer son système répressif et son aura politique par l’exploitation de la contradiction de cette idéologie liberticide et mobilisatrice à la fois. Combattre l’ennemi avec ses propres armes, concernant les islamistes, et priver les démocrates laïcs du soutien populaire, en maintenant la société dans une conscience prépolitique, par son aliénation dans cette idéologie religieuse, qui est par essence antidémocratique. Hormis les démocrates laïcs, les intérêts des uns et des autres consistent à maintenir la population dans une conscience prépolitique, que cette idéologie d’un autre âge permettait, pour rendre plus facile leur domination. Ainsi, la législation fut renforcée en apports répressifs à l’occasion des réformes entreprises unilatéralement par le pouvoir dans la foulée des révolutions arabes, contre les demandes pour l’émancipation de l’emprise religieuse. Ajouter à cela, l’attitude laxiste des pouvoirs publics devant la répression des comportements que la législation n’a pas pu réprimer, tel la persécution des non-jeûneurs, des femmes isolées et généralement de toute forme de critique de la religion. Les médias publics et privés, acquis au système, devinrent des outils de propagande de cette idéologie liberticide, par des "prêches" apologétiques au profit de cette idéologie. La construction de l’une des plus grandes mosquées au monde au prix de l’équivalent de près d’un millier de centres médicaux équipés aux normes internationales, dont la population souffre cruellement de leurs déficits. Pire encore, des criminels de cette mouvance islamiste, qui a semé mort et destruction durant les années de sang, ont été blanchis et réinjectés dans les circuits politiques, économiques, ainsi que dans le domaine de l’Éducation nationale pour renforcer l’apologie de cette idéologie. Une idéologie qui est devenue un instrument de domination pour tous les prétendants à la domination des sociétés islamisées, aussi bien les islamistes, les nationalistes, dont le discours est fortement influencé par cette idéologie religieuse, que les puissances internationales intéressées, y compris les théocraties du Golfe.

Prétendre aujourd’hui changer de système politique pour en finir avec le statu quo, propre au système totalitaire et instaurer un régime démocratique, sans problématiser cette contradiction, passe plutôt pour de la mauvaise foi ! tout au plus, et dans le meilleur des cas, cela peut s’apparenter à une illusion naïve et inconséquente.

Car, il serait vain pour tout militant engagé dans le projet d’instauration d’un régime politique démocratique, de continuer de militer dans une attitude autiste, à vouloir changer l’organisation politique pour en finir avec le statu quo, sans problématiser la place de la religion dans la société et de son rapport au politique. Car la religion est le principal bailleur des préjugés culturels qui viennent alimenter l’inertie engendrée par le statu quo qu’elle induit. Dans ce cas, dissocier la religion du politique, c’est en finir avec la culture des préjugés, qui viendrait donner tout son sens à un éventuel changement du système politique.

Cette expérience avait déjà été tentée à la fin du XIXe siècle, que l’on a baptisé Nahda, où les élites musulmanes avaient entrepris des réformes de la société, qui se sont soldées par un échec général, parce que justement, elle a été confrontée à la problématique du rapport du politique et du religieux dans les mêmes termes et qu’elle n’a pas su résoudre. À cette époque, cette expérience était plutôt inévitablement subie que délibérément choisie, car, tellement la pression de la modernité était exercée directement à travers la pénétration coloniale. Aujourd’hui, c’est par la base que s’exprime la demande du changement, dans une rébellion populaire radicale et sans précédent dans l’histoire du monde arabo-musulman. Cette base populaire et à majorité jeune, en ayant déjà intériorisé le multiculturalisme dans une confrontation indirecte, à travers son expérience des NTIC ( nouvelles technologies de l’information et de la communication), saura-t-elle donner une issue plus significative à cette transition ? Que celle de ses aînés, qui semble s’annoncer très compliquée a priori, tellement la société est conservatrice, et de plus, elle est confrontée à une contre-révolution mondialisée et efficacement organisée.

Il appartient aux élites, aux intellectuels, aux journalistes et généralement à tous ceux qui sont engagés dans un véritable projet démocratique de faire preuve d’œuvre pédagogique. Faire passer la société, d’une représentation de soi sous forme d’une ghettoïsation culturelle, où c’est la valorisation de la culture traditionnelle basée sur la religion qui garantit apparemment l’autarcie des individus et du groupe comme incarnation du consensus national, comme jugements sociaux et communautaires validés par ce consensus, vers une nouvelle forme d’identité ouverte à une acculturation indéfinie, dont les limites ne sont ni déterminées, ni déterminables. Une condition essentielle pour permettre à l’organisation politique de la société de se recréer indéfiniment, en considérant la culture comme étant le lieu où l’institution politique est le modèle de la culture elle-même.

En somme, il s’agit de faire front contre ce qui fait consensus autour de cette ghettoïsation de la culture, qui n’est en fin de compte qu’un ensemble de préjugés autour desquels est structuré ce consensus dans la société. Parce que dans sa ghettoïsation la culture prétend à une existence légitime, quel que soit ce qu’elle affirme comme principe de vie et cette prétention à la légitimité est liée principalement à une neutralisation du jugement.

Cette ghettoïsation de la culture s’appuie sur une conception du multiculturalisme, qui se contente d’enregistrer la pluralité des morales, la pluralité des systèmes juridiques et la pluralité des systèmes politiques associés aux diverses cultures, et se contente d’inviter à la compréhension des autres cultures comme si leur pure et simple existence serait justifiée d’elle-même. Ces rapports ont été décrits par Karl Marx dans sa critique de la société comme la luxuriance naturelle, c'est-à-dire tout ce qui était irrationnel et qui s’imposait sans avoir à se justifier. C’était comme si ce fût la nature qui se déployait à profusion de façon non régulable, au même titre que la posture de ces cultures. Elles sont là, et se justifient d’elles-mêmes. Elles sont réduites à des productions et à des expressions des manifestations objectives de la nature.

Dans ce contexte, l’expérimentation mutuelle aveugle des cultures a produit les catastrophes mondiales qu’a connues l’histoire récente de l’humanité, et a fait plus que de déclencher des guerres, puisqu’elle a mis en péril ces cultures elles-mêmes, en leur substituant des pratiques barbares : la colonisation et le nationalisme allemand avec les lieux de concentration où l’on brûle et l’on enfume des êtres humains, les viols dans la guerre de dissolution de l’ex-Yougoslavie, dans les guerres interethniques en Afrique, le racisme aux États-Unis et tout près de nous, la barbarie qui s’est abattue en Algérie durant la dernière décennie, dans un affrontement généralisé de tous contre tous, où il était considéré comme ennemi, tout ce qui ne faisait pas partie de la minorité à laquelle on se sentait solidaire. Toutes ces manifestations sont des signes du caractère aveugle de l’expérimentation culturelle.

Dans ces conditions il importe de discerner les côtés positifs et négatifs d’une culture. Le côté positif de ces cultures, c’est l’enregistrement dans les habitudes de pensée et d’action de groupes humains d’un acquis irréversible des formes d’humanité, et donc de stabilisation. Les cultures apparaissent dans ce cas comme des facteurs de stabilisation des conditions nécessaires à la vie en commun. D’un autre côté, il faut discerner l’aspect par lequel les cultures gardent des habitudes consensuelles, des habitudes ethniques, des habitudes locales et des habitudes nationales de pensée et d’action qui empêchent tout rapport humain, et qui neutralisent d’avance tout dialogue interculturel. Car, chaque culture a ses préjugés qui permettent de diagnostiquer et de stigmatiser l’autre, comme autre, et comme étant barbare, n’appartenant pas à notre culture, et, donc, comme étant barbare sous tel et tel aspect dans cette condition de barbarie.

Le dialogue interculturel se révèle une nécessité. Il s’avère indispensable pour pallier à tout ce qui est créé d’insupportable et inédit dans cette expérimentation aveugle des cultures les unes par rapport aux autres. Il s’avère aussi comme une nécessité de mise à l’épreuve de la capacité de chaque culture à se proposer comme une forme de vie assumable par tout ce qui y participe. Il se révèle nécessaire aussi, dans la mesure où, ce sont des ensembles de préjugés qui se confrontent et s’entrechoquent. Il faut pouvoir les juger, soit comme des conditions de vie, soit comme des barrières qui empêchent de vivre en commun deux cultures qui existent.

Pour s’affirmer, une culture doit faire le tri entre ce qui est objectif et ce qui ne l’est pas, ce qu’elle ne peut pas continuer à soutenir, et prendre une conscience critique de ses limites dans la compréhension même qu’elle a des autres cultures. Il est nécessaire de soumettre la culture à la critique dans le cadre de ce phénomène anthropologique d’expérimentation interculturelle. Car, les marges des cultures sont à la fois des frontières, et c’est aussi des barrières.

Cette incapacité à juger et à critiquer les limites des cultures se traduit par une attitude d’ethnocentrisme des cultures. Les cultures apparaissent comme des sortes de données anthropologiques qu’il faut sauvegarder, comme on sauvegarde l’existence même de ces cultures. L’ethnocentrisme des cultures est validé par le consensus, qui est une sorte de paravent arbitraire. C’est ce consensus aveugle qui empêche la critique de se produire. Devant ce paravent, la culture ne connaît ses limites que par la connaissance qu’elle a des autres cultures.

La "démocratie islamique", parce qu’elle doit défendre l’autarcie de la culture comme elle doit défendre l’autarcie des individus et du groupe, force à reconnaître la culture comme valide d’elle-même du seul fait qu’elle existe.

Ce qui est en question, c’est de porter un jugement sur ce que les autres cultures font montrer comme limites, mais en même temps, ce qui dans ces autres cultures est essentiel à la notre pour subsister. Dans ce cas, le discours critique, ce n’est pas seulement un discours critique des limites de sa propre culture. Ce n’est pas simplement quelque chose qui va contre l’ethnocentrisme, contre le consensus ethnocentré nécessairement, puisqu’il ne considère pas ce consensus ethnocentré comme une autorité et, ce discours est politiquement et moralement incorrect, mais il doit se produire comme tel, et c’est ce discernement critique qui rend possible le dialogue interculturel. Il y a une distinction entre dialogue interculturel où l’on considère que les cultures sont là comme des personnes, et en même temps, entre ce qui brise cette légitimité a priori des cultures, où il s’agit de voir les limites de sa propre culture et en même temps de voir ce qui dans les autres cultures est essentiel à la notre pour se développer, on passe alors à un dialogue transculturel.

Le dialogue transculturel se fonde sur des constantes anthropologiques qui sont disséminées dans diverses cultures et qui sont la plupart du temps stigmatisées sous l’aspect d’exagérations insupportables. C’est dans le discours critique, que les frontières propres aux diverses cultures peuvent être repérées, et qui peuvent comporter des données, dont on a soi-même besoin pour vivre dans sa propre culture. On ne peut le savoir, si l’on fait seulement une étude descriptive de ces cultures. Mais seulement, si on fait une lecture évaluative, une lecture critique des conditions de vie que donne une culture et que ne donnent pas les autres.

Car, le respect des cultures dans le dialogue interculturel ne peut pas se limiter à une attitude formelle de reconnaissance d’une autre culture, à la façon dont le droit nous oblige à respecter le droit à l’existence d’une autre personne. Même au niveau juridique, on est en droit de critiquer la culture du droit dans laquelle on est. On peut proposer comme loi, par exemple, des transformations du droit concernant les femmes, le rapport du religieux et du politique, etc., parce qu’il faut pouvoir neutraliser ce qui produit une mentalité qui d’avance rend tabou toute parole.

Le dialogue interculturel ne peut pas reconnaître seulement la culture comme une autre personne, comme une personne morale. C’est la façon dont le droit nous oblige à reconnaître les cultures, et les missions des diversités culturelles à limiter d’avance le dialogue interculturel en le neutralisant complètement, tout en considérant que la morale est une partie de l’humanité et, par conséquent, il faut être moralement juste à l’égard des cultures, et puis, aseptiser le rapport aux autres cultures, comme si d’avance on fût moralement incorrect d’analyser son bien-fondé. La culture et le régime politique, dans lequel on est empêché d’avance à cela, ne produisent pas seulement de l’injustice, mais des actes de barbarie, par exemple, les manifestations d’intolérance contre les femmes isolées, la destruction des biens d’autrui du seul fait qu’ils fonctionnent comme des lieux de liberté, le lynchage et la pénalisation des non jeûneurs, etc., qui se produisent régulièrement au sein de notre autarcie culturelle.

Le manque de la culture, c’est le consensus qui apparaît purement formel, qui prétend être l’émanation des lois du monde ou de Dieu, parce que les lois des hommes sont considérées ici comme si elles étaient des lois du monde ou de Dieu. Mais ces lois ne sont que des règles, et, par conséquent, ce sont des règles établies par consensus. Et le dialogue interculturel se meut selon ces règles. Changer le système politique et le remplacer par un autre sans rien changer à la culture qui le supporte, mènerait la société vers une contradiction qui le replongerait sitôt dans le statu quo et inévitablement vers le chaos de la guerre civile.

Youcef Benzatat


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Message  laic-aokas Dim 26 Aoû - 16:00

http://www.lematindz.net/news/9199-algerie-changer-le-systeme-politique-et-apres.html
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Message  Azul Mar 19 Fév - 19:15

Taremant
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