Tunisie : rififi entre Moncef Marzouki et les islamistes d'Ennahda
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Tunisie : rififi entre Moncef Marzouki et les islamistes d'Ennahda
Le président tunisien Moncef Marzouki a critiqué vendredi avec virulence ses alliés islamistes du mouvement Ennahda, les accusant de chercher à s'accaparer tout le pouvoir, dans une lettre à l'ouverture du congrès de son parti, le Congrès pour la République (CPR).
Marzouki et Ghannouchi La sortie de Merzouki n'est pas anodine. Y aurait-il de l'eau dans le gaz entre le président et Ennahda ? Les déclarations du président le sous-entendent. "Ce qui complique la situation, c'est le sentiment grandissant que nos frères d'Ennahda s'emploient à contrôler les rouages administratifs et politiques de l'Etat", a écrit le président dans cette déclaration lue par l'un de ses conseillers à l'ouverture du congrès.
"Ce sont des pratiques qui nous rappellent l'ère révolue" du président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali, a-t-il dit, dénonçant "des nominations de partisans (d'Ennahda à des postes clés), qu'ils soient compétents ou non". En signe de protestation, plusieurs membres du gouvernement appartenant au parti islamiste ont quitté la salle, dont le ministre des Droits de l'Homme, Samir Dilou, et celui de l'Intérieur, Ali Larayedh, selon un journaliste de l'AFP.
"Nous considérons que les opinions de M. Marzouki n'engagent pas le CPR", a réagi Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste, présent au congrès, semblant signifier que le gouvernement de coalition n'était pas menacé. Ennahda, le CPR et un autre parti de centre-gauche, Ettakatol, ont formé après les élections en octobre 2011 de l'Assemblée nationale constituante (ANC) une coalition pour diriger le pays.
Les islamistes dominent largement cette alliance et de nombreux représentants de la société civile et de l'opposition reprochent au président Marzouki, un dissident historique sous Ben Ali, de ne pas résister à la dérive autoritaire d'Ennahda. Les islamistes sont très critiqués pour avoir nommé leurs partisans à la tête de médias publics, pour un projet de loi prévoyant des peines de prison pour les "atteintes au sacré" et pour une proposition d'article constitutionnel évoquant la complémentarité plutôt que l'égalité entre hommes et femmes.
L'offensive de M. Marzouki intervient deux mois après une crise qui avait failli entraîner la chute de la coalition. Le Premier ministre Hamadi Jebali avait procédé à l'extradition vers la Libye de l'ex-chef du gouvernement libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, contre l'avis du chef de l'Etat, qui avait songé à démissionner en signe de protestation avant de se raviser.
De plus, des désaccords de fonds sur la Constitution, en cours de rédaction, minent la coalition, Ennahda insistant sur un régime parlementaire pur, alors que le CPR et Ettakatol veulent des prérogatives importantes pour le chef de l'Etat. Dès lors, l'adoption du texte, prévue à l'origine pour la fin octobre, devrait être repoussée au moins jusqu'à février, et les élections qui devaient avoir lieu en mars à une date indéterminée.
Le CPR doit d'ailleurs adopter dimanche, dernier jour de son congrès, un programme en vue de ce scrutin et renouveler sa direction, alors que le parti n'a pas échappé aux scissions ces derniers mois.
Plusieurs de ses députés à l'ANC ont ainsi quitté ses rangs pour rejoindre une nouvelle formation, Wafa (fidélité). Et mi-août, un autre élu, Taher Hmila, a été suspendu du parti pour avoir réclamé une expertise médicale du chef de l'Etat, laissant entendre qu'il n'avait pas toutes ses facultés mentales.
Avec AFP
Marzouki et Ghannouchi La sortie de Merzouki n'est pas anodine. Y aurait-il de l'eau dans le gaz entre le président et Ennahda ? Les déclarations du président le sous-entendent. "Ce qui complique la situation, c'est le sentiment grandissant que nos frères d'Ennahda s'emploient à contrôler les rouages administratifs et politiques de l'Etat", a écrit le président dans cette déclaration lue par l'un de ses conseillers à l'ouverture du congrès.
"Ce sont des pratiques qui nous rappellent l'ère révolue" du président déchu, Zine el-Abidine Ben Ali, a-t-il dit, dénonçant "des nominations de partisans (d'Ennahda à des postes clés), qu'ils soient compétents ou non". En signe de protestation, plusieurs membres du gouvernement appartenant au parti islamiste ont quitté la salle, dont le ministre des Droits de l'Homme, Samir Dilou, et celui de l'Intérieur, Ali Larayedh, selon un journaliste de l'AFP.
"Nous considérons que les opinions de M. Marzouki n'engagent pas le CPR", a réagi Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste, présent au congrès, semblant signifier que le gouvernement de coalition n'était pas menacé. Ennahda, le CPR et un autre parti de centre-gauche, Ettakatol, ont formé après les élections en octobre 2011 de l'Assemblée nationale constituante (ANC) une coalition pour diriger le pays.
Les islamistes dominent largement cette alliance et de nombreux représentants de la société civile et de l'opposition reprochent au président Marzouki, un dissident historique sous Ben Ali, de ne pas résister à la dérive autoritaire d'Ennahda. Les islamistes sont très critiqués pour avoir nommé leurs partisans à la tête de médias publics, pour un projet de loi prévoyant des peines de prison pour les "atteintes au sacré" et pour une proposition d'article constitutionnel évoquant la complémentarité plutôt que l'égalité entre hommes et femmes.
L'offensive de M. Marzouki intervient deux mois après une crise qui avait failli entraîner la chute de la coalition. Le Premier ministre Hamadi Jebali avait procédé à l'extradition vers la Libye de l'ex-chef du gouvernement libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, contre l'avis du chef de l'Etat, qui avait songé à démissionner en signe de protestation avant de se raviser.
De plus, des désaccords de fonds sur la Constitution, en cours de rédaction, minent la coalition, Ennahda insistant sur un régime parlementaire pur, alors que le CPR et Ettakatol veulent des prérogatives importantes pour le chef de l'Etat. Dès lors, l'adoption du texte, prévue à l'origine pour la fin octobre, devrait être repoussée au moins jusqu'à février, et les élections qui devaient avoir lieu en mars à une date indéterminée.
Le CPR doit d'ailleurs adopter dimanche, dernier jour de son congrès, un programme en vue de ce scrutin et renouveler sa direction, alors que le parti n'a pas échappé aux scissions ces derniers mois.
Plusieurs de ses députés à l'ANC ont ainsi quitté ses rangs pour rejoindre une nouvelle formation, Wafa (fidélité). Et mi-août, un autre élu, Taher Hmila, a été suspendu du parti pour avoir réclamé une expertise médicale du chef de l'Etat, laissant entendre qu'il n'avait pas toutes ses facultés mentales.
Avec AFP
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Tunisie : rififi entre Moncef Marzouki et les islamistes d'Ennahda
http://www.lematindz.net/news/9198-tunisie-rififi-entre-moncef-marzouki-et-les-islamistes-dennahda.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
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