Le "printemps arabe" en Syrie : un feuilleton dans l’impasse
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Le "printemps arabe" en Syrie : un feuilleton dans l’impasse
"Ce qui est au cinéma, c’est ce qui ne peut être raconté, mais allez donc faire comprendre cela à des gens déformés par trente siècles de bavardages." René Clair
Dire que l'Algérie sera en marge des bouleversements actuels est une ineptie. Ce que les castings médiaticopolitiques, ici et là, continuent d’appeler le "printemps arabe" n’est qu’un passage d’articulation de stratégie à terme, projeté depuis belle lurette par Washington qui consiste à contrôler, une fois pour toute et d’une manière radicale, ce qui pourrait rester de menaçant dans le militaire au sein des nations arabo-islamiques. Pour le monde du "libre échange" et pour Israël, jamais l’un ne va sans l’autre depuis le plan Marshall.
En Europe, Dieu merci, la Turquie, malgré les réticences de Paris et de Berlin pour son intégration à l’union continentale, est partie constituante de l’Otan et sa fulgurante économie depuis les rives de la mer de Marmara jusqu’aux confins de la Transcaucasie, s’inscrit admirablement dans la mondialisation telle que se l’imaginent les théoriciens du néo-Bretton Woods System, du capitalisme total, sans répit, impitoyable pour les mauvaises balances et les modiques développements industriels et technologiques.
Le printemps arabe et les énièmes saisons filmiques
Ce printemps arabe "miroiteur" de démocratie n’est pourtant pas si facile à estimer par rapport aux rhétoriques le prenant pour cible, du point de vue que l’on se place au Caire ou à Damas. De toutes les proies envisagées au commencement de la mise à jour des périls militaires potentiels – les analystes les plus pragmatiques parlent de la revue des effectifs des patrimoines militaires arabes, capables de rouler en solo – Bagdad et Tripoli ont été les cibles les plus faciles parce que suffisamment mûris dans les scénarii dignes des mises en scènes cinématographique où Hollywood prend siège morbide à Washington au point où se confond-il dans l’esprit de l’opinion internationale, par exemple, l’image de Rambo dans celle de l’adversaire de Saddam et Robocop contre celui de Kadhafi – il serait long de revenir sur ce point à recadrer sur la manne pétrolière "africaine" réservée à l’Europe dans le cadre de la contrepartie mésopotamienne, chasse-gardée yankee.
Donc au Caire, du mélodrame cinématographique ou du prêche d’El Azhar, le doigt retors est sur les généraux tout puissants, qui contrôlent le canal de Suez par où transite 70 pour cent de la richesse mondiale transportée dans la mer mais qui risqueraient aussi de retourner le veston contre les accords de Camp David, et il faut l’ordre serré selon le tambour de l’Africom, monstrueuse force de déploiement qui cerne l’Afrique "intéressante" de toute part.
La tragédie syrienne et le nœud gordien stratégique
Mais le misérable printemps syrien, c’est une autre paire de manche. Il réveille les vieux démons de l’Armée rouge et rappelle les échos vrombissant du péril jaune, avec entre les deux, en sourdine, le sermon des mollahs contre l’Amérique et Tel-Aviv de Satan. L’ex-péril jaune qui prête aujourd’hui du fric aux Etats-Unis et qui dans dix ans selon des experts va avoir beaucoup plus de besoins énergétiques que cette plus grande puissance du monde et dont une bonne partie de ces besoins, Pékin compte la prélever des gisements de l’Iran qui protège sans condition la Syrie, qui en fait même son poste avancé dans son conflit patent contre Israël.
Ça ne se crie pas sur les toits mais en Russie, beaucoup de domaines se sont privatisés avec une rapidité déconcertante, après les filons hydrocarbures passés entre les mains des particuliers, les usines d’armement sont en train d’y passer actuellement et rien n’empêche de les voir concurrencer les autres produits de guerre dans le monde, dans le libre échange. Nul n’ignore, avec le recul des conflits bellicistes depuis la fin de la Seconde guerre mondiale sur la surface de la terre, partout sauf en Amérique du Nord et en Europe, que les USA, pour la seule région conflictuelle irano-irakienne, en une dizaine d’années, de la fin des années 1970 à la fin des années 1980, se sont épargnés un véritable chaos économique et financier ; certains spécialistes de l’évolution de la puissance yankee parlent d’une plus-value de plus de 2000 milliards de dollars entre 1978 et la veille de la première guerre du Golfe. Enfin, on ne trouve jamais les mots idoines pour rendre compte de la sempiternelle idée que les Etats-Unis ne doivent se départir d’aucun moyen pour continuer d’être les plus forts sur cette planète, toutefois, la partie qu’il est en train de disputer en Syrie avec la vie de tous les citoyens de ce pays va dans les prochains jours nous dire en langage clair de ce qu’il va ressortir de la relation qu’ils vont devoir s’astreindre vis-à-vis de Moscou et de Pékin qui sépareront difficilement la question syrienne au conflit occidental tacite avec l’Iran.
L’ultime enjeu
Mais alors dire que l’Algérie serait en marge du printemps arabe est une imbécillité contradictoire qui pourrait insinuer a contrario que le régime algérien est coriace face au bouleversement tentant la démocratie par l’hégémonie assise sur les préceptes de l’islam, une victoire biscornue sur celui-ci, tandis que seuls restent réellement gagnants les calculs de Mohamed Mediene qui laissent faire une mosquée de prestige d’un milliard de dollars - peut-être de beaucoup plus – en même temps qu’un Parlement à un gramme de crédibilité, pourvu qu’il ne constitutionnalise pas "contre le dernier rempart de la République."
Car le véritable enjeu aujourd’hui, le défi, est celui de se poser la véritable question qui s’adresse crûment à la nation : est-ce que l’Algérie est vraiment capable de donner des réponses civiles à ses menaces ? Quand personne n’ignore que sa seule richesse comptable est menacée de tous les côtés, par les Algériens mêmes, les aventuriers de la République, et par les roublards du capitalisme forcené pour qui un sou est un sou, quelle que soit son origine qui ne menacerait pas la marche de la mondialisation. Et celle-ci fait l’affaire de beaucoup d’Algériens mais hélas pas de la majorité, qui demeure en attente de voir un chemin de discernement pour le moins pénible des mondes, qui ne lui reste désormais ses habits sur le corps et qui s’appelle les derniers espaces de patience possibles.
Nadir Bacha
Dire que l'Algérie sera en marge des bouleversements actuels est une ineptie. Ce que les castings médiaticopolitiques, ici et là, continuent d’appeler le "printemps arabe" n’est qu’un passage d’articulation de stratégie à terme, projeté depuis belle lurette par Washington qui consiste à contrôler, une fois pour toute et d’une manière radicale, ce qui pourrait rester de menaçant dans le militaire au sein des nations arabo-islamiques. Pour le monde du "libre échange" et pour Israël, jamais l’un ne va sans l’autre depuis le plan Marshall.
En Europe, Dieu merci, la Turquie, malgré les réticences de Paris et de Berlin pour son intégration à l’union continentale, est partie constituante de l’Otan et sa fulgurante économie depuis les rives de la mer de Marmara jusqu’aux confins de la Transcaucasie, s’inscrit admirablement dans la mondialisation telle que se l’imaginent les théoriciens du néo-Bretton Woods System, du capitalisme total, sans répit, impitoyable pour les mauvaises balances et les modiques développements industriels et technologiques.
Le printemps arabe et les énièmes saisons filmiques
Ce printemps arabe "miroiteur" de démocratie n’est pourtant pas si facile à estimer par rapport aux rhétoriques le prenant pour cible, du point de vue que l’on se place au Caire ou à Damas. De toutes les proies envisagées au commencement de la mise à jour des périls militaires potentiels – les analystes les plus pragmatiques parlent de la revue des effectifs des patrimoines militaires arabes, capables de rouler en solo – Bagdad et Tripoli ont été les cibles les plus faciles parce que suffisamment mûris dans les scénarii dignes des mises en scènes cinématographique où Hollywood prend siège morbide à Washington au point où se confond-il dans l’esprit de l’opinion internationale, par exemple, l’image de Rambo dans celle de l’adversaire de Saddam et Robocop contre celui de Kadhafi – il serait long de revenir sur ce point à recadrer sur la manne pétrolière "africaine" réservée à l’Europe dans le cadre de la contrepartie mésopotamienne, chasse-gardée yankee.
Donc au Caire, du mélodrame cinématographique ou du prêche d’El Azhar, le doigt retors est sur les généraux tout puissants, qui contrôlent le canal de Suez par où transite 70 pour cent de la richesse mondiale transportée dans la mer mais qui risqueraient aussi de retourner le veston contre les accords de Camp David, et il faut l’ordre serré selon le tambour de l’Africom, monstrueuse force de déploiement qui cerne l’Afrique "intéressante" de toute part.
La tragédie syrienne et le nœud gordien stratégique
Mais le misérable printemps syrien, c’est une autre paire de manche. Il réveille les vieux démons de l’Armée rouge et rappelle les échos vrombissant du péril jaune, avec entre les deux, en sourdine, le sermon des mollahs contre l’Amérique et Tel-Aviv de Satan. L’ex-péril jaune qui prête aujourd’hui du fric aux Etats-Unis et qui dans dix ans selon des experts va avoir beaucoup plus de besoins énergétiques que cette plus grande puissance du monde et dont une bonne partie de ces besoins, Pékin compte la prélever des gisements de l’Iran qui protège sans condition la Syrie, qui en fait même son poste avancé dans son conflit patent contre Israël.
Ça ne se crie pas sur les toits mais en Russie, beaucoup de domaines se sont privatisés avec une rapidité déconcertante, après les filons hydrocarbures passés entre les mains des particuliers, les usines d’armement sont en train d’y passer actuellement et rien n’empêche de les voir concurrencer les autres produits de guerre dans le monde, dans le libre échange. Nul n’ignore, avec le recul des conflits bellicistes depuis la fin de la Seconde guerre mondiale sur la surface de la terre, partout sauf en Amérique du Nord et en Europe, que les USA, pour la seule région conflictuelle irano-irakienne, en une dizaine d’années, de la fin des années 1970 à la fin des années 1980, se sont épargnés un véritable chaos économique et financier ; certains spécialistes de l’évolution de la puissance yankee parlent d’une plus-value de plus de 2000 milliards de dollars entre 1978 et la veille de la première guerre du Golfe. Enfin, on ne trouve jamais les mots idoines pour rendre compte de la sempiternelle idée que les Etats-Unis ne doivent se départir d’aucun moyen pour continuer d’être les plus forts sur cette planète, toutefois, la partie qu’il est en train de disputer en Syrie avec la vie de tous les citoyens de ce pays va dans les prochains jours nous dire en langage clair de ce qu’il va ressortir de la relation qu’ils vont devoir s’astreindre vis-à-vis de Moscou et de Pékin qui sépareront difficilement la question syrienne au conflit occidental tacite avec l’Iran.
L’ultime enjeu
Mais alors dire que l’Algérie serait en marge du printemps arabe est une imbécillité contradictoire qui pourrait insinuer a contrario que le régime algérien est coriace face au bouleversement tentant la démocratie par l’hégémonie assise sur les préceptes de l’islam, une victoire biscornue sur celui-ci, tandis que seuls restent réellement gagnants les calculs de Mohamed Mediene qui laissent faire une mosquée de prestige d’un milliard de dollars - peut-être de beaucoup plus – en même temps qu’un Parlement à un gramme de crédibilité, pourvu qu’il ne constitutionnalise pas "contre le dernier rempart de la République."
Car le véritable enjeu aujourd’hui, le défi, est celui de se poser la véritable question qui s’adresse crûment à la nation : est-ce que l’Algérie est vraiment capable de donner des réponses civiles à ses menaces ? Quand personne n’ignore que sa seule richesse comptable est menacée de tous les côtés, par les Algériens mêmes, les aventuriers de la République, et par les roublards du capitalisme forcené pour qui un sou est un sou, quelle que soit son origine qui ne menacerait pas la marche de la mondialisation. Et celle-ci fait l’affaire de beaucoup d’Algériens mais hélas pas de la majorité, qui demeure en attente de voir un chemin de discernement pour le moins pénible des mondes, qui ne lui reste désormais ses habits sur le corps et qui s’appelle les derniers espaces de patience possibles.
Nadir Bacha
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Le "printemps arabe" en Syrie : un feuilleton dans l’impasse
http://www.lematindz.net/news/9152-le-printemps-arabe-en-syrie-un-feuilleton-dans-limpasse.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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