Ce petit mur de briques qui sépare la plèbe d'Algérie de ses gouvernants incompétents
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Ce petit mur de briques qui sépare la plèbe d'Algérie de ses gouvernants incompétents
C’est un fait inédit qui est survenu avant-hier dans une localité de l’Est d’Algérie : des habitants d’une petite bourgade ont dressé un mur en briques pour couper une route nationale en guise de protestation contre l’incurie des responsables locaux. Certes a-t-il été détruit par les forces de l’ordre, mais ce "mur des lamentations" revêt une haute charge symbolique dans cette Algérie qui désespère de plus en plus ses habitants. Il est symbolique à plusieurs égards.
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• Lire Une nouvelle forme de protestation de rue en Algérie : « Un mur de Berlin » à El Tarf
D’abord parce que ce mur de la colère, bâti sur une route nationale, constitue un acte de défiance des citoyens l’égard de l’autorité publique.
C’est peu dire que celle-ci aura perdu sa crédibilité aux yeux de l’opinion, du moins auprès des habitants de cette localité.
Ce mur revêt également une forte charge dans la mesure où ceux qui l’ont construit ont pris le soin de disposer au dessus de ces briques une enfilade de drapeaux algériens.
Comme s’ils voulaient signifier à ceux auxquels auxquels ils s’adressent qu’ils sont animés d’un esprit patriotique; que malgré toutes les vicissitudes de la vie, ils ont l’amour de ce pays chevillé au corps. Peut-être davantage que ceux qui les gouvernent.
On pourrait penser que cette initiative citoyenne relèverait de la simple anecdote, de la démagogie ou du populisme, mais je doute que ces hommes qui ont pris le soin de dresser ce mur, de récolter ces fanions, de le tresser comme des guirlandes avant de les accrocher, avec tous les risques qu’ils encourent, aient agi ainsi juste pour le plaisir d’accrocher l’emblème national, simplement par coquetterie ou pour la fanfaronnade.
Ce petit « mur de Berlin » dressé à El Tarf constitue aussi une symbolique dans le sens où c’est la première fois que des manifestants dressent un barrage de cette nature pour protester contre les promesses non tenues de leurs responsables locaux.
Depuis janvier 2010, pour ne remonter qu’à cette période récente, le pays a connu tant de révoltes, tant de mouvements de grève, d’émeutes sanglantes, de manifestations de rue souvent durement réprimées par les forces de sécurité.
Depuis une année et demi, les Algériens ont fait usage de toutes les formes d’expression pacifiques ou violentes pour exprimer leur colère, leur dépit, leur attentes, leur désarroi à la face de dirigeants incompétents, corrompus ou impuissants. Ou les trois à la fois.
Des protestataires ont fait grève, ont marché dans les rues, se sont affrontés avec des policiers ou des gendarmes, certains se sont immolés par le feu, d’autres ont coupé les routes, brûlés des édifices publics, mais jamais ils n’ont songé à dresser un mur sur une route nationale.
Si des Algériens ont été contraints depuis des années à descendre dans la rue c’est justement parce que celle-ci est devenue le seul lieu public où ils peuvent exprimer leurs doléances. Avant de se transformer en un lieu de confrontation, la rue est d'abord conçue comme le seul espace d'expression libre en Algérie.
Encore faut-il souligner que ce lieu public reste frappé d’interdit depuis juin 2001 en ce qui concerne les manifestations organisées dans Alger la capitale.
Parce que tous les autres espaces – assemblées locales, associations, assemblée nationale, médias publics-, ont été verrouillés ou dévoyés de leur missions républicaines que les Algériens s’en remettent aujourd’hui à la puissance, au pouvoir, que leur confèrent la rue.
Dans les années 1980, on disait que les Algériens, désoeuvrés, sont des "hittistes" parce qu'ils sont tenaient le mur, qu'ils sont continuellement adossés à un mur à longueur de journée. Plus de trente ans plus tard, ils tiennent encore les murs, mais cette fois-ci peut-être d'une autre manière.
Il est peut-être anecdotique ce petit mur de briques d'El Tarf, mais il est hautement symbolique.
Lire l'article original : Ce petit mur de briques qui sépare la plèbe d'Algérie de ses gouvernants incompétents | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie
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• Lire Une nouvelle forme de protestation de rue en Algérie : « Un mur de Berlin » à El Tarf
D’abord parce que ce mur de la colère, bâti sur une route nationale, constitue un acte de défiance des citoyens l’égard de l’autorité publique.
C’est peu dire que celle-ci aura perdu sa crédibilité aux yeux de l’opinion, du moins auprès des habitants de cette localité.
Ce mur revêt également une forte charge dans la mesure où ceux qui l’ont construit ont pris le soin de disposer au dessus de ces briques une enfilade de drapeaux algériens.
Comme s’ils voulaient signifier à ceux auxquels auxquels ils s’adressent qu’ils sont animés d’un esprit patriotique; que malgré toutes les vicissitudes de la vie, ils ont l’amour de ce pays chevillé au corps. Peut-être davantage que ceux qui les gouvernent.
On pourrait penser que cette initiative citoyenne relèverait de la simple anecdote, de la démagogie ou du populisme, mais je doute que ces hommes qui ont pris le soin de dresser ce mur, de récolter ces fanions, de le tresser comme des guirlandes avant de les accrocher, avec tous les risques qu’ils encourent, aient agi ainsi juste pour le plaisir d’accrocher l’emblème national, simplement par coquetterie ou pour la fanfaronnade.
Ce petit « mur de Berlin » dressé à El Tarf constitue aussi une symbolique dans le sens où c’est la première fois que des manifestants dressent un barrage de cette nature pour protester contre les promesses non tenues de leurs responsables locaux.
Depuis janvier 2010, pour ne remonter qu’à cette période récente, le pays a connu tant de révoltes, tant de mouvements de grève, d’émeutes sanglantes, de manifestations de rue souvent durement réprimées par les forces de sécurité.
Depuis une année et demi, les Algériens ont fait usage de toutes les formes d’expression pacifiques ou violentes pour exprimer leur colère, leur dépit, leur attentes, leur désarroi à la face de dirigeants incompétents, corrompus ou impuissants. Ou les trois à la fois.
Des protestataires ont fait grève, ont marché dans les rues, se sont affrontés avec des policiers ou des gendarmes, certains se sont immolés par le feu, d’autres ont coupé les routes, brûlés des édifices publics, mais jamais ils n’ont songé à dresser un mur sur une route nationale.
Si des Algériens ont été contraints depuis des années à descendre dans la rue c’est justement parce que celle-ci est devenue le seul lieu public où ils peuvent exprimer leurs doléances. Avant de se transformer en un lieu de confrontation, la rue est d'abord conçue comme le seul espace d'expression libre en Algérie.
Encore faut-il souligner que ce lieu public reste frappé d’interdit depuis juin 2001 en ce qui concerne les manifestations organisées dans Alger la capitale.
Parce que tous les autres espaces – assemblées locales, associations, assemblée nationale, médias publics-, ont été verrouillés ou dévoyés de leur missions républicaines que les Algériens s’en remettent aujourd’hui à la puissance, au pouvoir, que leur confèrent la rue.
Dans les années 1980, on disait que les Algériens, désoeuvrés, sont des "hittistes" parce qu'ils sont tenaient le mur, qu'ils sont continuellement adossés à un mur à longueur de journée. Plus de trente ans plus tard, ils tiennent encore les murs, mais cette fois-ci peut-être d'une autre manière.
Il est peut-être anecdotique ce petit mur de briques d'El Tarf, mais il est hautement symbolique.
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laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
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Re: Ce petit mur de briques qui sépare la plèbe d'Algérie de ses gouvernants incompétents
http://www.dna-algerie.com/interieure/ce-petit-mur-de-briques-orne-d-emblemes-nationaux-qui-separe-la-plebe-des-gouvernants-2
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
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