Le président du MAK chez les Ath-Ouaguenoun: Les bienfaits de l’autonomie de la Kabylie à l’ordre du jour

Le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), M. Bouaziz Aït-Chebib, s’est rendu, hier dans l’après-midi, chez les Ath-Ouaguenoun, plus exactement à Tikobaïne, chef-lieu de commune et daïra de Ouaguenoun. Sa feuille de route initiale mentionnait seulement la prise de contact avec les militants et responsables de cette de région à l’effet de faire un bilan sur les activités et les perspectives à court et moyen terme du MAK.
01/08/2012 - 00:11 mis a jour le 01/08/2012 - 00:10 par Saïd Tissegouine

Cependant, la nouvelle sur la présence du premier responsable du MAK à Tikobaïne a circulé comme une traînée de poudre. Le résultat : en un laps de temps de quelques minutes seulement, une foule « a envahi » le lieu de la réunion. Dès lors, M. Bouaziz Aït-Chebib fut contraint de modifier sa feuille de route. En effet, au lieu de la simple prise de contact avec les cadres locaux du MAK, il fut contraint d’animer une conférence autour du thème : « les bienfaits de l’autonomie de la Kabylie ».

En parfait connaisseur de son sujet, le président du MAK n’eut donc aucun mal à donner parfaite satisfaction à l’assistance. Comme ses conférences précédentes, l’hôte des Ath-Ouaguenoun mit l’accent autour des thèmes sensibles, à savoir l’éducation, l’enseignement et la formation, l’économie, la langue et la culture et enfin la religion.

Concernant le premier point, l’assistance fut émerveillée d’apprendre que l’enfant kabyle dans la Kabylie autonome fera non seulement ses premiers pas éducatifs dans sa langue maternelle mais aussi que ces leçons porteront sur des aspects relevant de sa véritable identité. Aux paliers supérieurs (enseignement et formation), le président du MAK a plaidé pour des écoles et instituts de formation dispensant des connaissances en conformité avec les besoins réels de la société, notamment des besoins économiques. De même, le conférencier a développé une thèse selon laquelle l’université, avec ses différents départements, doit être en constante corrélation avec la société et son monde environnemental.

Et de fil en aiguille, le président du MAK arrivera à prouver qu’avec son autonomie, la Kabylie sera une puissance économique indiscutable. « Avec ses ressources naturelles non négligeables et, surtout, son potentiel humain, a souligné M. Bouaziz Aït-Chebib, la Kabylie dépassera de loin le seuil de l’autosuffisance ». Avec des chiffres et des références à l’appui, l’assistance comprendra aisément que les potentialités réelles de Kabylie ne sont pas seulement occultées d’une façon délibérées par le pouvoir d’Alger, mais font surtout l’objet d’une destruction programmée. La déforestation par centaines d’hectares causée par des incendies criminels, le béton ravageant des milliers d’hectares fertiles, l’extraction de sable à un rythme effréné à tel point que les nappes phréatiques sont détruites et tant d’autres actes destructifs en sont des preuves indiscutables. La bureaucratie paralysant les volontés d’investissement et l’insécurité permanente sont des preuves flagrantes de la volonté des tenants de l’arabo-islamisme de détruire systématiquement la Kabylie. Cette preuve de volonté de destruction de la Kabylie est du reste une preuve de la richesse de celle-ci, puisqu’on ne détruit pas ce qui n’existe pas. Le président du MAK a encore puisé dans son glossaire économique pour fournir une multitude de données réelles sur le sol kabyle, avant d’aborder le volet de la religion.

A ce propos, M. Bouaziz Aït-Chebib a rappelé la valeur intrinsèque de la laïcité dans la Kabylie autonome, car c’est « cette laïcité qui est la seule garante des libertés de culte et des croyances collectives et individuelles ». « La liberté, ajoute le conférencier, est l’un des premiers fondements d’une république ». Sur ce chapitre « république », le président du MAK se lancera encore dans un long discours. Il va sans dire aussi que de par ses thèses, M. Bouaziz Aït-Chebib a démontré que l’actuel Etat algérien, depuis sa création à ce jour, repose sur un pilotis d’argile. Et, que, par conséquent, son écroulement n’est qu’une simple question de temps. « L’un de ces piliers formant le pilotis supportant l’Etat algérien, précise le président du MAK, est cette réclamation à tort de son appartenance au monde arabo-musulman ». « Or, note encore le conférencier, il est connu à l’échelle universelle que le faux ne peut occulter indéfiniment le vrai et l’authentique ». A la fin de son discours, le débat s’imposa aussitôt, lequel exigea également beaucoup de temps, et ce, en dépit de certains aléas causés par le jeûne. Les différents intervenants n’ont pas manqué de poser des questions pertinentes.

Certaines questions ont même porté sur des questions d’ordre de géopolitique et de géostratégie. En effet, le dossier de la région du Sahel pour ne citer que cet exemple, fut décortiqué dans tous ses différents aspects. Toute l’assistance comprit les enjeux existants en Afrique du Nord et dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Aussi cette compréhension des réalités du monde, notamment celles concernant la Kabylie, a fait qu’à la fin de la conférence, une « bousculade » n’a pu être évitée pour les personnes voulant faire leur adhésion au MAK. Il a fallu notre aide au responsable local du MAK pour remplir les fiches d’adhésion. Notons enfin qu’une nouvelle conférence du président du MAK chez les Ath-Ouaguenoun a été programmée. Elle aura lieu au cours des premiers jours suivant la fin du ramadhan.

De Tizi-Ouzou, par Saïd Tissegouine

http://www.tamurt.info/les-bienfaits-de-l-autonomie-de-la-kabylie-a-l-ordre-du-jour,2792.html?lang=fr