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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ?

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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ? Empty Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ?

Message  Jonas Mar 14 Juil - 16:00

Depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, une indépendance chèrement payée par les algériens et pour laquelle la Kabylie s'est sacrifiée corps et âme en offrant ses meilleurs enfants, le courage et l'intégrité de ses hommes, les larmes et les cris de ses dignes et fières femmes, la protection de ses montagnes, la sécurité et l'hospitalité de ses villages, la Kabylie n'a cessé de militer pour une Algérie meilleure.

On a tous en mémoire les contingents d'hommes kabyles qui ont adhéré, milité ,structuré le PPA-MTLD, en France et en Algérie. Ce n'est pas un hasard si la rédaction de la déclaration du 1er Novembre 1954 et le déclenchement de la guerre de libération se soient faits à Ighil Imoula , un village d'Iwadiyene, en Kabylie, et chez l'un des premiers maquisards algériens, Ali Zamoum. On a tous en mémoire les milliers de kabyles qui ont quitté villages, foyers, terres et enfants pour rejoindre le maquis non seulement en Kabylie (wilaya 3) mais aussi dans d'autres régions d'Algérie pour parfois soutenir et épauler la révolution, comme dans l'Algerois, ou carrément pour la déclencher, comme en Oranie. On se rappelle de ce fameux slogan des populations de l'Oranie justement au moment du déclenchement de la guerre, « wach bihoum zwawa maa legwar? » Qu'est ce qu'ils ont les kabyles avec les français?

L'assassinat de Abane, un crime fondateur

On a tous en mémoire les Ouamrane, les Bennai, les Amirouche, les Krim, les Abane et tous les martyrs anonymes sacrifiés sur l'autel de la guerre de libération. Abane justement, ce géant, selon les témoignages de tous les historiens, qui a planifié, pensé et structuré la révolution pour lui donner un sens, la projeter dans l'avenir, en faisant rallier tous les militants, même les plus réticents, à la cause nationale, comme les oulémas et les communistes. Ce natif d'Iazouzene , à At Yiraten, après 5 ans d'emprisonnement dans les geôles françaises, a sillonné le territoire algérien à convaincre les militants, toutes tendances confondues, à rejoindre le processus libérateur. On a tous en mémoire la reconnaissance et la gratitude que lui ont réservées ses soit-disant frères d'armes. On a tous en mémoire le lâche et l'ignoble guet-apens orchestré pour sa liquidation .

On nous a expliqué que les raisons, ou plutôt les justificatifs, de cet honteux assassinat sont à chercher dans les principes qu'il a instauré pendant le congrès de la Soummam et qui s'est tenu deux ans après le déclenchement de la guerre, comme par hasard toujours en Kabylie, à savoir : la primauté de l'intérieur sur l'extérieur, et la primauté du civil sur le militaire. Des principes, par ailleurs, instaurés en consensus avec tous les représentants d'autres régions, présents au congrès.


Ce que l'on nous cache, officiellement et officieusement, c'est que cet homme intègre, n'a pas été liquidé pour ce qu'il a fait ou ce qu'il a voulu faire, mais pour ce qu'il est, un Kabyle. Comme le rappelle Ben youcef Ben Khedda, président du GPRA, dans ses mémoires: « le détournement de la révolution algérienne et la confiscation de son indépendance ne datent pas de l'été 1962, mais bien avant, en 1957 avec la liquidation de Abane Ramdane ».

Le thème de notre intervention n'est pas de revenir sur cet épisode douloureux et caché de notre histoire contemporaine et de notre guerre de libération, les historiens sont mieux placés pour nous en apprendre bien plus; Mais pour nous, cet événement reste capital. C'est un virage sur lequel nous devons méditer afin de comprendre la suite des événements et les fondements de cette machination anti-kabyle fondatrice.

Il y a eu la guerre, il y a eu la mort, il y a eu le sang et les larmes mais il y a eu aussi l'indépendance. Les kabyles qui se sont massivement engagés dans cette terrible guerre , sans rancune ni arrière pensée, aspiraient légitimement, comme tous les algériens d'ailleurs, à une vie meilleure et à un avenir radieux. Ils rêvaient d'une indépendance qui leur offre , ne serait-ce que par reconnaissance à ces villages « génocidés » par l'armée française ( nos anciens racontent qu'au lendemain de la guerre, il n'y avaient plus d'hommes dans les villages et les femmes ne trouvaient plus de prétendants au mariage), le progrès, l'épanouissement et surtout la consécration et la reconnaissance de sa langue, de son identité et la promotion de sa culture. Le rêve n'était qu'illusion et le cauchemar pointe à l'horizon. La première déclaration du premier président, putschiste au passage, de la république algérienne indépendante est : « nous sommes des arabes, nous sommes des arabes, nous sommes des millions d'arabes », répétant trois fois la formule comme s'il s'agissait d'un rappel à ceux qui se posaient la question sur l'identité du nouvel État et surtout de répondre aux kabyles qui avaient déjà manifesté, par le passé, leur désaccord avec cette identification homogénéisée à leurs dépends et aux relents exclusivement panarabistes- En 1949 les kabyles ont été écartés de la tête de l'OS (organisation paramilitaire, censée préparer la guerre) et d'autres liquidés, alors qu'ils en ont été les instigateurs, parce que soupçonnés de berberisme. C'était la crise anti-berbère- Les Kabyles n'ont pas répondu à la provocation mais le ressentiment monte d'un cran, ce qui aboutira, un an plus tard, à la désobéissance du FFS et le maquis qu'il a organisé.

L'indépendance s'ouvre sur la répression anti-kabyle

Le FFS, et notamment son leader, Hocine Ait Ahmed , n'ont à aucun moment fait allusion à quelque séparatisme que ce soit ou à une quelconque spécificité kabyle, ni même à des revendications d'ordre culturel ou linguistique propre aux kabyles. Bien au contraire, ceux qui ont repris les armes sous la houlette du FFS l'ont fait pour :

-Dénoncer la nouvelle dictature installée à Alger et qui confisque l'indépendance.

-S'opposer au régime et constituer la première opposition politique visant à l'instauration d'une démocratie en Algérie.

-Défendre les idées socialistes et instaurer un système égalitaire qui profite à tous les algériens et qui leur garantie une vie meilleure.

On connait la suite des événement et le résultat de l'aventure du FFS :

-Le colonel Mohand Oulhaj rejoint l'ANP-ALN pour défendre l'Algérie contre, soit-disant, l'occupant marocain.

-Après deux ans d'emprisonnement, Ait Ahmed trouve le moyen de fuir et de se réfugier en Suisse.

-400 nouveaux martyrs auxquels le régime tourne le dos, à ce jour encore, et la destruction de ce qui restait de capital humain et d'espoir pour la région.

On peut légitimement se poser la question : pourquoi les autres régions d'Algérie n'ont pas soutenu la Kabylie ? Bien au contraire, toutes les autres wilaya ont rallié le clan de Oujda. Rappelons, si besoin est, qu'il vient de prendre par la force les règnes du pouvoir à Alger. La réponse est facile à trouver. Les algériens ne voulaient pas suivre les kabyles qu'ils soupçonnaient de régionalisme, d'anti-islam et même de collusion avec l'ex ennemi, autrement dit, avec la France coloniale. On peut comprendre aussi, par complicité objective ou par peur, que la seule région, finalement, qui aspirait à la démocratie et au progrès, après avoir aspiré à la liberté et à l'indépendance, est seulement et uniquement la Kabylie; D'ailleurs les leaders des autres régions ont soi rallié le nouveau régime mis en place par la force, et gagner ainsi la bénédiction du « chef » et les avantages qui en résultent, soi quitté la scène politique, autrement dit, démissionné pour ne pas gêner les décideurs qui, finalement, vont défendre leur politique arabo-baathiste et rentière, politique à laquelle ils ne s'opposaient pas forcément.

47ans après l'indépendance, 27ans de parti unique, de politique arabo-islamiste, d'emprisonnement d'opposants et parfois de liquidations physiques, de musellement d'expression, 20 ans de dictature militaire à visage découvert, de népotisme et de corruption, et une plus value, de 15ans de terrorisme aveugle, d'assassinats d'intellectuels et de journalistes, de génocide économique et culturel. Un recul de siècles des droits et libertés. Bien entendu, comme pendant la guerre de libération, la kabylie a eu son lot de misère et de souffrance; Il est à noter que le premier journaliste algérien assassiné n'est autre que Tahar Djaout, un Kabyle de grande probité intellectuelle, les conditions de son assassinats restent encore flous. On ne peut oublier le lâche assassinat qui a ciblé la voix de la jeunesse kabyle Matoub Lounès en 1998, assassinat dans lequel il semble que le régime algérien plus que jamais impliqué, si ce n'est le commanditaire. Un an de boycott scolaire, toute une région, un million d'élèves et d'étudiants désertent les bancs de l'école, d'une école qui leur interdit leur langue maternelle et l'accession au savoir intellectuel, à l'universalité, une action sans précédant dans les anales de l'action politique et dans l'histoire humaine, pour revendiquer la reconnaissance de leur langue et de leur culture, une revendication qui a déjà 24ans. Le 20 avril 1980, suite à l'interdiction d'une conférence sur la poésie kabyle ancienne, animé par l'anthropologue Mouloud Mammeri, les étudiants de l'université de Tizi-Ouzou, soutenus par la population, sortent dans la rue, la réponse officielle a été la violation des franchises universitaires et l'arrestation de 24 militants, cet événement, nommé printemps berbère, sera célébré chaque année dans tous les coins de Kabylie.

La coupe est pleine, en 2001 précisément lors des célébrations du printemps berbère, un lycéen est lâchement assassiné dans une brigade de gendarmerie algérienne. Comme si l'histoire se répète, la population locale ulcérée par cette énième provocation sort dans la rue, un mouvement des Archs, coordination des communes et Dairas de la Kabylie voit le jour dans le feu des manifestation et une plate-forme de revendication fut élaborée dans l'espoir d'être remise au chef de gouvernement algérien. Pendant des années un climat insurrectionnel règne sur la région, aucune revendication n'est satisfaite et 124 jeunes kabyles sont tombés sous les balles des forces de l'ordre. Il est à noter que la revendication identitaire ne figure que dans le 8eme point de cette plate-forme de revendications à caractère nationale.

Comme en 1963, comme en 1980, comme en 1985 avec la création de la ligue algérienne des droits de l'Homme, comme en 1994 et comme en 1998 la révolte ne franchira jamais les frontières de la kabylie, que les revendications soient démocratiques, culturelles ou même sociales les autres régions d'Algérie ne suivront jamais la Kabylie. Au delà de la différence linguistique c'est des divergences sociologiques, culturelles et politiques qui séparent les kabyles du reste des algériens. C'est au cour de cette ultime guerre que livre le pouvoir algérien à toute une région que le MAK (mouvement pour l'autonomie de la Kabylie) voit le jour, le 05 juin 2001 des hommes et des femmes mettent les choses sur la table et essayent de trouver une solution à l'impasse, d'anciens militants, qui ont par ailleurs tout fait pour que la démocratie triomphe en Algérie et que l'identité kabyle soit reconnue dans toutes ses dimensions et dans le respect des autres composantes de la société algérienne, lancent l'idée de l'autonomie de la Kabylie.

Cependant les autres partis politiques kabyles-algeriansites proposent ,dans une tentative de calmer la population et de récupérer le mouvement, une régionalisation positive pour l'un et une régionalisation modulable pour l'autre, une façon de reconnaitre une spécificité kabyle mais sans avoir le courage de l'affirmer et de le revendiquer. La Kabylie servira encore une fois de bouc émissaire à la démocratisation. Le premier secrétaire du FFS de l'époque, originaire de Jijel, bastion du maquis islamiste qualifie la Kabylie de locomotive de la démocratie, sans se rendre compte que la locomotive peut se détacher du reste du train si ce dernier freine et n'avance pas. Le leader du RCD quant à lui anime une conférence pour annoncer le retrait de ses ministres du gouvernement algérien, deux mois après le déclenchement des émeutes, et déclare, je cite “ il n'y a plus de tabou, nos frontières sont claires”.
Pourquoi l'autonomie de la Kabylie?

A travers ce rappel historique nous voulons démontrer que la kabylie, comme le reconnaissent tous les politiques algériens, y compris l'islamiste Abassi Madani, est spécifique pour ne pas dire spéciale, et ses revendications ne sont pas partagées par les autres algériens. Même si des fois elles le sont la suspicion est toujours de mise: séparatisme, anti-islamisme et même sionisme, si ce n'est pas la main de l'étranger qui est brandie derrière ce pare-feu, la France bien entendu. Il n'y a que l'autonomie régionale de la Kabylie et l'instauration d'un Etat kabyle, dans le respect de l'intégrité territoriale de l'Algérie et de la personnalité kabyle, qui répondra à ses revendications et concrétisera ses aspirations.
Suite....
Jonas
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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ? Empty Re: Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ?

Message  abalos Jeu 23 Juil - 21:51

Pourquoi l'autonomie de la KABYLIE??? c'est pour finire avec les arabes et s'ils nous foutent la gueule, nous allons demander l'indépandance Taremant Taremant Taremant
abalos
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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ? Empty Re: Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ?

Message  Azul Mar 3 Mai - 23:28

une bonne question
Azul
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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ? Empty Re: Pourquoi l'autonomie de la Kabylie ?

Message  azemour Mar 3 Mai - 23:55

le probléme est que on trouve pas les bonnes réponses ,d'ou la preuve que c'est une mauvaise idée
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