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L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ?

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L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ? Empty L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ?

Message  laic-aokas Dim 24 Juin - 18:39

L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ? La réponse à cette question que d'aucuns posent avec grande inquiétude en Occident et en particulier en France, pays voisin qui s'inquiète légitimement d'une telle perspective en raison des liens historiques et de proximité géographique qu'il entretien avec l'Algérie, ne se pose pas avec la même acuité et obsession en Algérie dont les préoccupations et les craintes sont ailleurs.


Là-bas, la question qui est sur toutes les lèvres, et qui revient comme un leitmotiv, est celle-ci : quand et comment le chaab (le peuple) va-t-il se débarrasser de cet houkouma (ce gouvernement ou ce pouvoir politique) considéré à la fois comme foncièrement corrompu, impopulaire et dont les hommes sont inamovibles ?


L'islamisme « radical » tout comme l’islamisme « pasteurisé », c'est- à-dire domestiqué, n'ont plus le vent en poupe. Le premier a bien échaudé la population quand le second l'a écœuré par ses conduites tout à la fois hypocrite et opportuniste.


L'islamisme « maison » que représentent Harkat al islah al watâni (mouvement de la réforme nationale), Jabhât al Adala wa al Tanmiyya (Le Front de la Justice et du Développement) présidé par Jaba Allah ou encore le MSP (Harkat Mujtam' al –Silm) que dirige Abou Jarra Soltani dont le mouvement détient deux portefeuilles ministériels sur 38 dans le gouvernement et 51 députés au Parlement sur 389, est un islamisme timoré et honni par la majorité de la population tant en raison de ses accointances avec le pouvoir en place qu'en raison de ses pratiques et ses implications dans la corruption.


Quant à l’islamisme radical représenté naguère par le Front Islamique du Salut dissous, il a perdu de son aura, en même temps que les sympathies et la crédibilité qu'il avait auprès certaines franges de la population du temps de son triomphe ( 1988-1991). Même si ce parti dispose encore, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, de partisans actifs, et résolus à poursuivre le combat pour leur réhabilitation, et même si son discours anti- étatique et anti- corruption séduit une partie de la population qui partage avec lui la détestation du régime, elle ne semble guère prête cependant à défendre son projet de République islamique et à lutter contre le pouvoir en place sous cette bannière.


Les Algériens sont trop abreuvés d'islam. Ils n'ont pas besoin d'islamistes radicaux, modérés ou fanatiques, pour subir le matraquage de de l'islam. L'Etat s'en charge. Il n'a pas inscrit seulement dans la Constitution « l'Islam religion d’État », mais il veille aussi à sa promotion et à son respect sur le terrain. Quand la presse française rapporte que les autorités algériennes traquent de plus en plus les buveurs et ferment les débits de boisson alcoolisés, ils n'inventent rien. Depuis plus de quatre ans, en effet, que le gouvernement mène partout des opérations « d'assainissement » de ce type en retirant même l'autorisation initialement accordée a beaucoup de cafetiers et de restaurateurs de servir des alcools.


Le résultat de ces opérations, faites au nom du respect de l'islam et de la lutte contre la consommation de ce produit « illicite » au regard de la charia islamique, a été de provoquer la prolifération de la vente clandestine des alcools et de leur enchérissement. Cela a abouti à faire le lit du marché informel des alcools, marché qui prospère dans les creux des rivières, dans les hangars insalubres, dans les appartements privés, dans les campagnes et dans les montagnes, comme en Kabylie, lieux qui servent de refuge et de moment de « détente » pour les buveurs aussi bien invétérés qu’occasionnels. En matière de protection « des valeurs islamiques », l'intégrisme algérien ne pourra pas faire mieux. Ce ne sont plus les islamistes qui traquent les consommateurs d'alcools, mais c'est bien l'Etat lui même qui se charge de cette « puritaine » besogne et qui s'érige et s'impose en gardien de orthodoxie religieuse. C'est un Etat fondamentaliste bien qu'il puisse par ailleurs être « laïc » et « moderniste » dans certaines de ses conduites et lois « positives ».


Dire que l'intolérance religieuse vient uniquement des islamistes « modérés » et extrémistes, c'est méconnaître la nature intolérante du régime algérien, qui n’admet ni écart par rapport à la religion, ni libertés publiques ni contestation de sa politique autoritaire. Les fermetures des bars à alcools sont à la fois le signe d'une concession faite à tous les islamistes, et un indice tangible de l’incohérence du régime politique en matière de la gestion du « sacré ». Maintenus en laisse comme la population et les partis démocratiques (RCD et autres groupuscules braillards et insignifiants...), les islamistes modérés auront très peu de chance d’avoir le score qu'ils espèrent. C'est une fois de plus le régime qui sortira vainqueur de ses élections, et il sera soit par le trucage des urnes, soit par d'autres moyens...


Devenu grabataire et dépassé par les évènements de ce fait même, Bouteflika n'a plus d'emprise sur la vie politique interne et attend seulement de terminer son troisième mandat avant de passer le flambeau à un autre..


Le pouvoir contrôle, pour l’instant aussi bien ses islamistes, ses « démocrates » sans réelles pratiques démocratiques que la population. Grâce à la manne pétrolière, il corrompt tout le monde et tien chacun sous sa coupe réglée. Il n'y aura pas de changement notable en Algérie, et le régime tient encore fermement les rênes du pouvoir. Compte tenu de tous ces éléments, il n'y aura ni printemps « islamiste », ni printemps arabe après les élections législatives prévues pour le 10 mai, mais un été « chaud » (émeutes?). Le régime devrait le canaliser : il en a les ressources nécessaires.


Auteur : Ahmed Rouadjia, de Conférences à l’Université de Msila 2006-2011) et directeur du Laboratoire de Recherche d’histoire de sociologie et des changements sociaux et économiques.


Source : atlantico.fr


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Message  laic-aokas Dim 24 Juin - 18:39

http://www.nessnews.com/nesspolitique/l-algerie-sera-t-il-le-prochain-pays-du-maghreb-a-tomber-dans-l-islamisme-1150
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L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ? Empty Re: L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ?

Message  folle Ven 26 Sep - 23:54

L’Algérie sera-t-il le prochain pays du Maghreb à tomber dans l’islamisme ? La réponse à cette question que d'aucuns posent avec grande inquiétude en Occident et en particulier en France, pays voisin qui s'inquiète légitimement d'une telle perspective en raison des liens historiques et de proximité géographique qu'il entretien avec l'Algérie, ne se pose pas avec la même acuité et obsession en Algérie dont les préoccupations et les craintes sont ailleurs.


Là-bas, la question qui est sur toutes les lèvres, et qui revient comme un leitmotiv, est celle-ci : quand et comment le chaab (le peuple) va-t-il se débarrasser de cet houkouma (ce gouvernement ou ce pouvoir politique) considéré à la fois comme foncièrement corrompu, impopulaire et dont les hommes sont inamovibles ?


L'islamisme « radical » tout comme l’islamisme « pasteurisé », c'est- à-dire domestiqué, n'ont plus le vent en poupe. Le premier a bien échaudé la population quand le second l'a écœuré par ses conduites tout à la fois hypocrite et opportuniste.


L'islamisme « maison » que représentent Harkat al islah al watâni (mouvement de la réforme nationale), Jabhât al Adala wa al Tanmiyya (Le Front de la Justice et du Développement) présidé par Jaba Allah ou encore le MSP (Harkat Mujtam' al –Silm) que dirige Abou Jarra Soltani dont le mouvement détient deux portefeuilles ministériels sur 38 dans le gouvernement et 51 députés au Parlement sur 389, est un islamisme timoré et honni par la majorité de la population tant en raison de ses accointances avec le pouvoir en place qu'en raison de ses pratiques et ses implications dans la corruption.


Quant à l’islamisme radical représenté naguère par le Front Islamique du Salut dissous, il a perdu de son aura, en même temps que les sympathies et la crédibilité qu'il avait auprès certaines franges de la population du temps de son triomphe ( 1988-1991). Même si ce parti dispose encore, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, de partisans actifs, et résolus à poursuivre le combat pour leur réhabilitation, et même si son discours anti- étatique et anti- corruption séduit une partie de la population qui partage avec lui la détestation du régime, elle ne semble guère prête cependant à défendre son projet de République islamique et à lutter contre le pouvoir en place sous cette bannière.


Les Algériens sont trop abreuvés d'islam. Ils n'ont pas besoin d'islamistes radicaux, modérés ou fanatiques, pour subir le matraquage de de l'islam. L'Etat s'en charge. Il n'a pas inscrit seulement dans la Constitution « l'Islam religion d’État », mais il veille aussi à sa promotion et à son respect sur le terrain. Quand la presse française rapporte que les autorités algériennes traquent de plus en plus les buveurs et ferment les débits de boisson alcoolisés, ils n'inventent rien. Depuis plus de quatre ans, en effet, que le gouvernement mène partout des opérations « d'assainissement » de ce type en retirant même l'autorisation initialement accordée a beaucoup de cafetiers et de restaurateurs de servir des alcools.


Le résultat de ces opérations, faites au nom du respect de l'islam et de la lutte contre la consommation de ce produit « illicite » au regard de la charia islamique, a été de provoquer la prolifération de la vente clandestine des alcools et de leur enchérissement. Cela a abouti à faire le lit du marché informel des alcools, marché qui prospère dans les creux des rivières, dans les hangars insalubres, dans les appartements privés, dans les campagnes et dans les montagnes, comme en Kabylie, lieux qui servent de refuge et de moment de « détente » pour les buveurs aussi bien invétérés qu’occasionnels. En matière de protection « des valeurs islamiques », l'intégrisme algérien ne pourra pas faire mieux. Ce ne sont plus les islamistes qui traquent les consommateurs d'alcools, mais c'est bien l'Etat lui même qui se charge de cette « puritaine » besogne et qui s'érige et s'impose en gardien de orthodoxie religieuse. C'est un Etat fondamentaliste bien qu'il puisse par ailleurs être « laïc » et « moderniste » dans certaines de ses conduites et lois « positives ».


Dire que l'intolérance religieuse vient uniquement des islamistes « modérés » et extrémistes, c'est méconnaître la nature intolérante du régime algérien, qui n’admet ni écart par rapport à la religion, ni libertés publiques ni contestation de sa politique autoritaire. Les fermetures des bars à alcools sont à la fois le signe d'une concession faite à tous les islamistes, et un indice tangible de l’incohérence du régime politique en matière de la gestion du « sacré ». Maintenus en laisse comme la population et les partis démocratiques (RCD et autres groupuscules braillards et insignifiants...), les islamistes modérés auront très peu de chance d’avoir le score qu'ils espèrent. C'est une fois de plus le régime qui sortira vainqueur de ses élections, et il sera soit par le trucage des urnes, soit par d'autres moyens...


Devenu grabataire et dépassé par les évènements de ce fait même, Bouteflika n'a plus d'emprise sur la vie politique interne et attend seulement de terminer son troisième mandat avant de passer le flambeau à un autre..


Le pouvoir contrôle, pour l’instant aussi bien ses islamistes, ses « démocrates » sans réelles pratiques démocratiques que la population. Grâce à la manne pétrolière, il corrompt tout le monde et tien chacun sous sa coupe réglée. Il n'y aura pas de changement notable en Algérie, et le régime tient encore fermement les rênes du pouvoir. Compte tenu de tous ces éléments, il n'y aura ni printemps « islamiste », ni printemps arabe après les élections législatives prévues pour le 10 mai, mais un été « chaud » (émeutes?). Le régime devrait le canaliser : il en a les ressources nécessaires.


Auteur : Ahmed Rouadjia, de Conférences à l’Université de Msila 2006-2011) et directeur du Laboratoire de Recherche d’histoire de sociologie et des changements sociaux et économiques.


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