05 octobre 1988, 20 ans après .
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05 octobre 1988, 20 ans après .
Passer à un autre stade
Le temps passe trop vite. Avec un peu de recul, l'homme s'aperçoit qu'il n'est qu'un passager sur cette terre. A chacun sa traversée; parfois le chemin est escarpé et difficile, parfois les choses s'avèrent simples et faciles. Paris offre cette opportunité de se poser, avec détachement, des questions sur le pays des origines.
Dans quelques jours, l'avènement du mois d'octobre sera une occasion propice de se souvenir de ce qui s'est passé il y a vingt ans en Algérie. Pour la première fois depuis l'indépendance, les Algériens, aux quatre coins du pays, s'étaient soulevés contre un système qui les étouffait. Bien sûr que le système lui même, à travers une de ses fractions, avait encouragé ce mouvement.
Mais très vite, le système avait été débordé et la révolte populaire s'est imposée pour revendiquer une vie meilleure réelle, pas seulement celle des slogans. Il y a eu, bien sûr, des dépassements ; il y a eu aussi une tentative de récupération du mécontentement populaire par les islamistes.
Mais dans l'ensemble, cette révolte restera comme l'œuvre majestueuse des enfants d'octobre. Cette œuvre fut majestueuse dans la mesure où il n'était pas aisé de s'opposer à un système policier qui surveillait tout le monde. Cette œuvre majestueuse ne fut aidée ni par l'intelligentsia ni par les opposants politiques traditionnels; elle coulait de source, car elle exprimait un ras le bol généralisé. Vingt ans après, les événements tragiques d'octobre 1988 n'ont pas mis le pays sur les chemins sûrs de la démocratie, de la justice sociale, du respect des droits de l'Homme et de la liberté. Pourtant juste après cette halte sanglante de l'histoire contemporaine de l'Algérie indépendante, le système s'est relativement ouvert : nous avons eu une nouvelle Constitution, nous avons eu la liberté de créer des associations à caractère politique et des journaux privés ont fait leur apparition. Mais très vite, le système s'est refermé sur lui-même en gardant une belle façade démocratique. Le pays est alors entré dans un cycle infernal de violences multiples qui l'emprisonne jusqu'à aujourd'hui. L'état d'urgence, décrété le 9 février 1992, est toujours en vigueur. Aujourd'hui, il est temps d'analyser, sereinement, froidement, ce qui s'est passé depuis vingt ans en Algérie. Il faudra bien passer à un autre stade de l'Histoire de ce pays merveilleux qui peut faire cent fois mieux à tous les niveaux. Le meilleur hommage à rendre aux jeunes Algériens qui sont morts durant les événements d'octobre et ceux qui sont morts dans les violences qui sont venues après, c'est de placer le pays dans une autre perspective : celle de la démocratie véritable où chaque Algérien, quelle que soit sa façon de voir le monde, aura sa place, ses droits, ses devoirs et ses rêves, grâce à l'alternance politique. Un pays où on ne rêve pas n'est plus vivable. Un pays qui ne sait pas retenir sa jeunesse et ses compétences doit se poser des questions.
Y. Z. R A J
Le temps passe trop vite. Avec un peu de recul, l'homme s'aperçoit qu'il n'est qu'un passager sur cette terre. A chacun sa traversée; parfois le chemin est escarpé et difficile, parfois les choses s'avèrent simples et faciles. Paris offre cette opportunité de se poser, avec détachement, des questions sur le pays des origines.
Dans quelques jours, l'avènement du mois d'octobre sera une occasion propice de se souvenir de ce qui s'est passé il y a vingt ans en Algérie. Pour la première fois depuis l'indépendance, les Algériens, aux quatre coins du pays, s'étaient soulevés contre un système qui les étouffait. Bien sûr que le système lui même, à travers une de ses fractions, avait encouragé ce mouvement.
Mais très vite, le système avait été débordé et la révolte populaire s'est imposée pour revendiquer une vie meilleure réelle, pas seulement celle des slogans. Il y a eu, bien sûr, des dépassements ; il y a eu aussi une tentative de récupération du mécontentement populaire par les islamistes.
Mais dans l'ensemble, cette révolte restera comme l'œuvre majestueuse des enfants d'octobre. Cette œuvre fut majestueuse dans la mesure où il n'était pas aisé de s'opposer à un système policier qui surveillait tout le monde. Cette œuvre majestueuse ne fut aidée ni par l'intelligentsia ni par les opposants politiques traditionnels; elle coulait de source, car elle exprimait un ras le bol généralisé. Vingt ans après, les événements tragiques d'octobre 1988 n'ont pas mis le pays sur les chemins sûrs de la démocratie, de la justice sociale, du respect des droits de l'Homme et de la liberté. Pourtant juste après cette halte sanglante de l'histoire contemporaine de l'Algérie indépendante, le système s'est relativement ouvert : nous avons eu une nouvelle Constitution, nous avons eu la liberté de créer des associations à caractère politique et des journaux privés ont fait leur apparition. Mais très vite, le système s'est refermé sur lui-même en gardant une belle façade démocratique. Le pays est alors entré dans un cycle infernal de violences multiples qui l'emprisonne jusqu'à aujourd'hui. L'état d'urgence, décrété le 9 février 1992, est toujours en vigueur. Aujourd'hui, il est temps d'analyser, sereinement, froidement, ce qui s'est passé depuis vingt ans en Algérie. Il faudra bien passer à un autre stade de l'Histoire de ce pays merveilleux qui peut faire cent fois mieux à tous les niveaux. Le meilleur hommage à rendre aux jeunes Algériens qui sont morts durant les événements d'octobre et ceux qui sont morts dans les violences qui sont venues après, c'est de placer le pays dans une autre perspective : celle de la démocratie véritable où chaque Algérien, quelle que soit sa façon de voir le monde, aura sa place, ses droits, ses devoirs et ses rêves, grâce à l'alternance politique. Un pays où on ne rêve pas n'est plus vivable. Un pays qui ne sait pas retenir sa jeunesse et ses compétences doit se poser des questions.
Y. Z. R A J
rebai_s- Nombre de messages : 1785
Date d'inscription : 26/04/2008
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