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APRÈS 12 ANNÉES D’ABANDON La Maison de la culture de Béjaïa retrouve sa vocation

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APRÈS 12 ANNÉES D’ABANDON   La Maison de la culture de Béjaïa retrouve sa vocation Empty APRÈS 12 ANNÉES D’ABANDON La Maison de la culture de Béjaïa retrouve sa vocation

Message  rebai_s Lun 15 Sep - 2:31

Pour la première fois depuis son inauguration en 1996, la Maison de la culture de Béjaïa se met enfin en phase avec sa vocation : un lieu réservé aux véritables activités culturelle, artistique et littéraire. La nomination de son actuel directeur, Aïci Ahmed, l’année passée, a été décisive. «Cette immense structure, qui ressemble d’ailleurs plus à un bunker qu’à une Maison de culture, était dans une situation catastrophique et n’était dotée d’aucun moyen. Elle ne disposait même pas d’un appareil photo», témoigne-t-il avec regret. «Depuis mon arrivée, je n’ai cessé de réclamer des changements tout en lançant des projets avec le soutien des autorités de la wilaya», at- il ajouté. En une année seulement, le nouveau directeur a pu arracher beaucoup d’acquis : création d’une galerie d’art et d’artisanat, aménagement des sous-sols de la Maison de la culture, de son grand hall d’exposition sur la base d’une conception répondant aux normes esthétiques universelles. La grande salle de spectacle sera également entièrement revue pour la conformer aux normes. «Elle n’a aucune esthétique», déplore-til. Ce qui est jusque-là déjà concrétisé, il y a la création d’un salon de rencontres conviviales entre artistes et amis de la culture, une salle de danse classique et il y a bien sûr la construction d’une jolie petite salle de spectacle destinée aux récitals poétiques, représentations théâtrales, projections cinématographiques en numérique, conférences… Quelques ateliers ont par ailleurs vu le jour : musique, peinture et audiovisuel, bien équipée en matériel et en personnel spécialisé. S’occupant à la fois de l’apprentissage et de la production, l’atelier audiovisuel a d’ores et déjà présidé à la réalisation de quelque six courts métrages qui seront présentés aux prochains festivals : celui du film amazigh et du cinéma de Taghit. Toujours dans ce domaine, et profitant de la récupération au profit de la Maison de la culture des deux caméras 35 mm appartenant à la cinémathèque de Béjaïa (actuellement en réfection), M. Aïci signera des conventions avec des producteurs d’une dizaine de films pour les projeter dans les jours et semaines à venir. L’activité cinématographique promet d’être très riche d’ailleurs, puisque notre interlocuteur confiera que les quelque 43 films réalisés lors de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», seront projetés à Bejaia. Deux projections, en après-midi et en soirée, seront programmées quotidiennement. Les étudiants auront leur carte d’abonnement et le grand public bénéficiera d’un atout considérable : la Maison de la culture est située au coeur de la ville, contrairement à la cinémathèque, un peu trop excentrée. Les belles lettres ne sont en reste, puisqu’un cercle de poètes, comptant plus de cent adhérents, anime des récitals poétiques chaque bimestre. Une rencontre nationale, du genre des défuntes Poésiades de Béjaïa, est prévue pour l’année prochaine. Le talon d’Achile de la Maison de la culture réside bien sûr dans sa bibliothèque, largement dominée par le livre parascolaire. Pour la première fois, le directeur a dû dépenser sur son propre budget pour acquérir des dizaines d’ouvrages fort intéressants et il a récemment établi, en collaboration avec l’écrivain Brahim Tazaghart, une liste de nouvelles et romans, pour commencer à alimenter la bibliothèque. Contrairement aux années passées, lorsque la Maison de la culture fixait des prix prohibitifs pour les spectacles, cette fois-ci la billetterie n’est plus que symbolique, et seuls des galas dignes d’être présentés y ont voix au chapitre. « La tendance est à la programmation de spectacles à caractère culturel. Le raï par exemple n’a vraiment pas sa place dans un espace purement culturel », a-til affirmé tout en suggérant qu’à travers les galas musicaux de qualité, le spectateur est appelé à se distraire dans une ambiance plutôt culturelle. D’ailleurs, toute la philosophie de l’action du directeur repose sur l’importance d’imprimer aux activités de la Maison de la culture une portée culturelle qui puisse influer positivement sur le comportement de l’individu dans son propre milieu. Dans toute action, le directeur cherchera, non seulement à divertir ou à produire, mais aussi à éduquer par l’art et la culture. Noble mission exigeant un effort de longue haleine au regard du degré de dégradation des moeurs atteint par la société, milieu artistique compris.
Kader Sadji Le courrier d'Algérie du 14 09 2008
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