LE RÊVE DE OMAR, un poème de Rabah Djabri
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LE RÊVE DE OMAR, un poème de Rabah Djabri
LE RÊVE DE OMAR
Assis autour d’un café, une chique sous la dent
Ou une cigarette à la main,
Ou autour d’un vin attendant demain,
Voici Omar il a un petit rêve, un rêve de jeune,
Et comme tous les jeunes, il veut le vivre,
Il veut vivre, il veut travailler aussi
Car s’il réussit
Leila sera heureuse aussi
Et sa mère et sa petite sœur
Qui rêve elle aussi d’un monde meilleur
Et qui pose trop de questions
Sur les petites fleurs,
Qui regarde de ses petits yeux,
Pourquoi le bleu colore la mer et les cieux ?
Omar veut travailler,
Il cherche un job,
Leila veut une robe,
Une robe blanche à demi-manches,
Omar cherche, il attend
Il attend depuis longtemps,
Leila attend, sa mère aussi,
Car s’il réussit
Elle sera mère elle aussi,
Elle aura peut être une fille
Même si elle veut avoir un garçon.
Omar a des amis qui n’ont pas réussit,
Leila a des copines aussi,
Omar connaît certains qui se sont payés des cravates
D’autres qu’on a trouvés suspendus par une cravate
Mais lui il veut travailler, il déteste les cravates,
Leila connaît des filles qui se maquillent énormément,
D’autres qui ont pris un peu trop de médicament
Mais elle attend que Omar réussisse,
Elle est belle elle aussi
Mais elle déteste l’être juste pour un moment,
Elle déteste aussi voir les flacons pleins de médicaments,
Omar veut travailler, il déteste les cravates de lins,
Leila déteste les flacons pleins,
La petite sœur pose ses questions,
Elle cherche dans sa petite tête
Pourquoi les cravates et les flacons pleins ?
Omar attend depuis longtemps,
Leila commence à sentir le poids du temps,
Omar attend demain,
Leila regarde sa main,
Omar pense que ça serait mieux qu’aujourd’hui,
Leila a vu dans une vitrine une bague qui luit,
Omar rêve d’une modeste toiture,
Leila aussi et même d’une voiture,
Omar a lu dans les récits d’aventure
Un cavalier a besoin d’un gîte et d’une monture,
Leila a le rêve de toutes les femmes,
Omar n’est pas contre
Mais il déteste le temps et les montres,
Les grandes montres qui comptent les années,
Leila déteste aussi voir passer les années,
Et les fleurs se faner,
Omar aime Leila !
Leila l’aime également !
La petite sœur essaie de comprendre simplement,
Mais Omar ne peut pas tout expliquer,
Ni les cravates, ni les flacons de médicaments,
Il déteste les questions compliquées,
Leila aussi,
Et elle déteste entendre ses parents parler
Tard dans la nuit,
Elle leur préfère le hibou et les autres bruits,
Elle déteste les entendre parler d’elle et de Omar,
Car si Omar ne réussit pas…, non elle préfère
Écouter le hibou triste et les autres bruits,
Omar l’écoute aussi car il veille les nuits,
Il pense, il pense avec la nuit
Car cette dernière pense aussi !
Elle pense au jour et lui à sa vie,
Mais elle, elle réussit
Car le jour naît et vit jusqu’au soir,
C’est pour cela que Omar garde toujours l’espoir,
Un petit espoir qu’il révise dans le noir,
Il le révise pour mieux le voir,
Omar a beaucoup d’amis qui veillent aussi,
Leila a des copines aussi,
Les amis de Omar ont eux aussi un espoir,
Un petit espoir qu’ils révisent aussi dans le noir,
Pour mieux le concevoir,
Certains allument un joint,
D’autres se contentent de le regarder de loin,
Mais il y a aussi ceux qui regardent plus loin,
Ceux à qui rien ne suffit, même le joint,
Même la nuit qui réussit, même le jour et le soir,
Même ce petit zeste d’espoir,
Ces gens pensent, mais pas comme la nuit,
Ils pensent comme le vent,
Ces gens rêvent d’une terre meilleure,
Ils rêvent de partir, d’un ailleurs,
Omar en connaît quelques-uns,
Mais ne croit pas aux paradis lointains,
Le paradis pour lui c’est chez soi,
Et c’est ainsi aussi
Que Leila le conçoit,
Pourvu que Omar réussisse,
Car elle sera heureuse elle aussi,
Omar préfère simplement sa nation
Et il espère y trouver sa portion.
Omar connaît des gens
Qui sont partis depuis longtemps,
D’autres qui reviennent de temps en temps,
Mais il connaît d’autres qui attendent le bon vent,
Des jeunes qui ne croient plus à cette terre,
Des jeunes qui n’ont plus confiance en leur propre mère,
Des jeunes qui ont marre de regarder l’horizon,
Des jeunes qui veulent tenter le peu de chance qui reste
Dans des embarcations modestes,
Et qui atteignent rarement l’autre rive,
Des jeunes qui laissent des mères assises sur le sable,
Dans l’attente insupportable,
Des mères et des fiancées qui prient le ciel,
Qui materne un espoir dans le fiel,
Un fils, un fiancé qui ne reviendra peut être jamais,
Leila ne veut pas être à leur place,
Omar aussi,
La petite sœur a appris à faire un bateau en classe,
Un petit bateau en papier qui coule dans l’eau,
Elle veut comprendre pourquoi les bateaux,
Les petits bateaux trop pleins coulent,
Elle veut savoir aussi où vont les gens
Quand leur bateau coule.
Omar ne peut pas tout expliquer,
Il déteste les questions compliquées
Surtout celles qu’il ne comprend pas lui-même,
Omar ne comprend pas la folie des hommes.
Omar connaissait deux jeunes frères,
Fierté et bonheur d’une mère,
L’un d’eux, nourri d’étranges idées, a pris le maquis,
L’autre s’est habillé en kaki,
Puis un jour leurs chemins se sont croisés
Et ils ont joué car
Quand ils étaient petits ils aimaient s’amuser,
Jouer aux gendarmes et aux bandits,
A cette époque une mère aimait les regarder,
Mais cette fois ce n’était plus pareil,
C’était plus vrai, de vraies gâchettes ont cédé,
Deux hommes sont tombés, plus pareil,
Ils n’étaient plus petits et une mère a pleuré.
Omar ne comprend pas,
Quand deux frères s’entretuent,
Sa petite sœur n’est sûrement pas têtue,
Elle cherche seulement à comprendre
La raison,
Car elle, elle aime jouer à la poupée
Et à la Maison,
Les garçons de son âge jouent
Aux gendarmes
Avec de faux morts,
Et de fausses armes,
Elle veut savoir pourquoi les grandes personnes
Ne jouent pas comme les petits garçons.
Omar n’est pas du tout content,
Il regard, écoute et attend,
Se laisse aller de temps en temps,
Il regarde la télé et écoute la radio,
Il réfléchit, il n’est pas idiot,
Car il suit un peu de politique,
Mais il veut travailler,
Il est pragmatique,
Il a marre d’attendre et de veiller,
Et il déteste les choses compliquées,
Il déteste l’imposture et les cravates de lin,
Leila déteste être belle juste pour un moment,
Elle déteste aussi les flacons pleins,
Les flacons pleins de médicaments,
La petite sœur n’est plus petite, elle a grandi,
Le temps a passé, il a fui, le bandit !
Du temps a passé,
Les âmes se sont lassées !
La sœur comprend toute seule maintenant,
Même les cravates et les flacons pleins de médicaments,
Même les bateaux trop pleins qui coulent
Et même où vont les gens quand leur bateau coule,
Elle a enfin réussit à comprendre,
Mais regrette déjà d’avoir appris à comprendre,
Car bientôt elle commencera à attendre elle aussi
Qu’un autre Omar réussit,
Et qu’il puisse trouver un job
Pour qu’il lui achète une robe,
Une robe blanche
A demi manches…etc.
Bientôt elle lui faudra apprendre à attendre,
A attendre longtemps,
A sentir le poids du temps,
A détester d’être belle juste pour un moment,
Et les flacons pleins de médicaments,
A entendre ses parents parler tard dans la nuit,
Et à leurs préférer le hibou triste et les autres bruits
Et enfin à attendre, assise sur le sable et priant le ciel,
Une personne qui ne reviendra peut être jamais !
Assis autour d’un café, une chique sous la dent
Ou une cigarette à la main,
Ou autour d’un vin attendant demain,
Voici Omar il a un petit rêve, un rêve de jeune,
Et comme tous les jeunes, il veut le vivre,
Il veut vivre, il veut travailler aussi
Car s’il réussit
Leila sera heureuse aussi
Et sa mère et sa petite sœur
Qui rêve elle aussi d’un monde meilleur
Et qui pose trop de questions
Sur les petites fleurs,
Qui regarde de ses petits yeux,
Pourquoi le bleu colore la mer et les cieux ?
Omar veut travailler,
Il cherche un job,
Leila veut une robe,
Une robe blanche à demi-manches,
Omar cherche, il attend
Il attend depuis longtemps,
Leila attend, sa mère aussi,
Car s’il réussit
Elle sera mère elle aussi,
Elle aura peut être une fille
Même si elle veut avoir un garçon.
Omar a des amis qui n’ont pas réussit,
Leila a des copines aussi,
Omar connaît certains qui se sont payés des cravates
D’autres qu’on a trouvés suspendus par une cravate
Mais lui il veut travailler, il déteste les cravates,
Leila connaît des filles qui se maquillent énormément,
D’autres qui ont pris un peu trop de médicament
Mais elle attend que Omar réussisse,
Elle est belle elle aussi
Mais elle déteste l’être juste pour un moment,
Elle déteste aussi voir les flacons pleins de médicaments,
Omar veut travailler, il déteste les cravates de lins,
Leila déteste les flacons pleins,
La petite sœur pose ses questions,
Elle cherche dans sa petite tête
Pourquoi les cravates et les flacons pleins ?
Omar attend depuis longtemps,
Leila commence à sentir le poids du temps,
Omar attend demain,
Leila regarde sa main,
Omar pense que ça serait mieux qu’aujourd’hui,
Leila a vu dans une vitrine une bague qui luit,
Omar rêve d’une modeste toiture,
Leila aussi et même d’une voiture,
Omar a lu dans les récits d’aventure
Un cavalier a besoin d’un gîte et d’une monture,
Leila a le rêve de toutes les femmes,
Omar n’est pas contre
Mais il déteste le temps et les montres,
Les grandes montres qui comptent les années,
Leila déteste aussi voir passer les années,
Et les fleurs se faner,
Omar aime Leila !
Leila l’aime également !
La petite sœur essaie de comprendre simplement,
Mais Omar ne peut pas tout expliquer,
Ni les cravates, ni les flacons de médicaments,
Il déteste les questions compliquées,
Leila aussi,
Et elle déteste entendre ses parents parler
Tard dans la nuit,
Elle leur préfère le hibou et les autres bruits,
Elle déteste les entendre parler d’elle et de Omar,
Car si Omar ne réussit pas…, non elle préfère
Écouter le hibou triste et les autres bruits,
Omar l’écoute aussi car il veille les nuits,
Il pense, il pense avec la nuit
Car cette dernière pense aussi !
Elle pense au jour et lui à sa vie,
Mais elle, elle réussit
Car le jour naît et vit jusqu’au soir,
C’est pour cela que Omar garde toujours l’espoir,
Un petit espoir qu’il révise dans le noir,
Il le révise pour mieux le voir,
Omar a beaucoup d’amis qui veillent aussi,
Leila a des copines aussi,
Les amis de Omar ont eux aussi un espoir,
Un petit espoir qu’ils révisent aussi dans le noir,
Pour mieux le concevoir,
Certains allument un joint,
D’autres se contentent de le regarder de loin,
Mais il y a aussi ceux qui regardent plus loin,
Ceux à qui rien ne suffit, même le joint,
Même la nuit qui réussit, même le jour et le soir,
Même ce petit zeste d’espoir,
Ces gens pensent, mais pas comme la nuit,
Ils pensent comme le vent,
Ces gens rêvent d’une terre meilleure,
Ils rêvent de partir, d’un ailleurs,
Omar en connaît quelques-uns,
Mais ne croit pas aux paradis lointains,
Le paradis pour lui c’est chez soi,
Et c’est ainsi aussi
Que Leila le conçoit,
Pourvu que Omar réussisse,
Car elle sera heureuse elle aussi,
Omar préfère simplement sa nation
Et il espère y trouver sa portion.
Omar connaît des gens
Qui sont partis depuis longtemps,
D’autres qui reviennent de temps en temps,
Mais il connaît d’autres qui attendent le bon vent,
Des jeunes qui ne croient plus à cette terre,
Des jeunes qui n’ont plus confiance en leur propre mère,
Des jeunes qui ont marre de regarder l’horizon,
Des jeunes qui veulent tenter le peu de chance qui reste
Dans des embarcations modestes,
Et qui atteignent rarement l’autre rive,
Des jeunes qui laissent des mères assises sur le sable,
Dans l’attente insupportable,
Des mères et des fiancées qui prient le ciel,
Qui materne un espoir dans le fiel,
Un fils, un fiancé qui ne reviendra peut être jamais,
Leila ne veut pas être à leur place,
Omar aussi,
La petite sœur a appris à faire un bateau en classe,
Un petit bateau en papier qui coule dans l’eau,
Elle veut comprendre pourquoi les bateaux,
Les petits bateaux trop pleins coulent,
Elle veut savoir aussi où vont les gens
Quand leur bateau coule.
Omar ne peut pas tout expliquer,
Il déteste les questions compliquées
Surtout celles qu’il ne comprend pas lui-même,
Omar ne comprend pas la folie des hommes.
Omar connaissait deux jeunes frères,
Fierté et bonheur d’une mère,
L’un d’eux, nourri d’étranges idées, a pris le maquis,
L’autre s’est habillé en kaki,
Puis un jour leurs chemins se sont croisés
Et ils ont joué car
Quand ils étaient petits ils aimaient s’amuser,
Jouer aux gendarmes et aux bandits,
A cette époque une mère aimait les regarder,
Mais cette fois ce n’était plus pareil,
C’était plus vrai, de vraies gâchettes ont cédé,
Deux hommes sont tombés, plus pareil,
Ils n’étaient plus petits et une mère a pleuré.
Omar ne comprend pas,
Quand deux frères s’entretuent,
Sa petite sœur n’est sûrement pas têtue,
Elle cherche seulement à comprendre
La raison,
Car elle, elle aime jouer à la poupée
Et à la Maison,
Les garçons de son âge jouent
Aux gendarmes
Avec de faux morts,
Et de fausses armes,
Elle veut savoir pourquoi les grandes personnes
Ne jouent pas comme les petits garçons.
Omar n’est pas du tout content,
Il regard, écoute et attend,
Se laisse aller de temps en temps,
Il regarde la télé et écoute la radio,
Il réfléchit, il n’est pas idiot,
Car il suit un peu de politique,
Mais il veut travailler,
Il est pragmatique,
Il a marre d’attendre et de veiller,
Et il déteste les choses compliquées,
Il déteste l’imposture et les cravates de lin,
Leila déteste être belle juste pour un moment,
Elle déteste aussi les flacons pleins,
Les flacons pleins de médicaments,
La petite sœur n’est plus petite, elle a grandi,
Le temps a passé, il a fui, le bandit !
Du temps a passé,
Les âmes se sont lassées !
La sœur comprend toute seule maintenant,
Même les cravates et les flacons pleins de médicaments,
Même les bateaux trop pleins qui coulent
Et même où vont les gens quand leur bateau coule,
Elle a enfin réussit à comprendre,
Mais regrette déjà d’avoir appris à comprendre,
Car bientôt elle commencera à attendre elle aussi
Qu’un autre Omar réussit,
Et qu’il puisse trouver un job
Pour qu’il lui achète une robe,
Une robe blanche
A demi manches…etc.
Bientôt elle lui faudra apprendre à attendre,
A attendre longtemps,
A sentir le poids du temps,
A détester d’être belle juste pour un moment,
Et les flacons pleins de médicaments,
A entendre ses parents parler tard dans la nuit,
Et à leurs préférer le hibou triste et les autres bruits
Et enfin à attendre, assise sur le sable et priant le ciel,
Une personne qui ne reviendra peut être jamais !
Red@_Senoune- Nombre de messages : 1986
Localisation : earth
Date d'inscription : 13/12/2008
Re: LE RÊVE DE OMAR, un poème de Rabah Djabri
MERCI RABAH
ET BONNE LECTURE!
ET BONNE LECTURE!
Red@_Senoune- Nombre de messages : 1986
Localisation : earth
Date d'inscription : 13/12/2008
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