Entretien avec Hama Ag Sid Ahmed, porte‑parole du Mouvement national de libération de l’Azawad: "La finalité de cette lutte, c’est l’indépendance"
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Entretien avec Hama Ag Sid Ahmed, porte‑parole du Mouvement national de libération de l’Azawad: "La finalité de cette lutte, c’est l’indépendance"
Les combats font rage au nord du Mali. Les rebelles touareg ont pris le contrôle de la ville de Kidal hier vendredi et sont entrés ce samedi dans Gao. Dans cet entretien à TSA, Hama Ag Sid Ahmed, porte‑parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), explique les objectifs de la rébellion.
Les militaires ont renversé le président Amadou Toumani Touré. Quelle est votre réaction ?
Je crois, pour commencer, que le président malien ATT a très mal géré son dernier mandat. Tout d’abord, on savait que son gouvernement avait abandonné les régions du Nord, sans oublier le malaise social qui touche l’ensemble de la société malienne et aussi l’armée. On savait qu’il y avait un malaise social au sein de l’armée malienne et surtout parmi les soldats, les sous‑officiers et certains officiers qui désapprouvent la gestion politique de l’armée et son incapacité à trouver des solutions politiques durables à la grave crise qui secoue les régions de l’Azawad depuis plus de six ans. En ce qui nous concerne, notre lutte ne vise pas à remettre en cause les institutions légales maliennes mais à récupérer notre territoire pour la dignité de notre peuple meurtri et humilié et qui n’avait pas le droit de disposer de lui‑même.
Est‑ce que vous approuvez ce coup d'État ?
Dans l’intérêt de la transition démocratique en Afrique, et plus particulièrement au Mali, nous ne pouvons pas approuver "un coup de force" qui viendrait remettre en cause cette transition démocratique, déjà très fragile dans cette région. Même s’il faut noter que ces militaires ont des arguments sérieux concernant la gestion désastreuse du dernier mandat d’ATT et de sa basse‑cour. Il faudrait plus que de la gymnastique aux putschistes pour se faire comprendre par la Communauté Internationale et surtout par les grands partis politiques maliens, mêmes si ces derniers souhaitaient, il y a quelques semaines seulement, un départ rapide d’ATT.
Qu'attendez‑vous des militaires au pouvoir à Bamako ?
Pour le moment, nous observons la situation politique avec beaucoup d’intérêt et nous avançons militairement sur le terrain pour reconquérir notre territoire. Nous verrons bien quelles seront les intentions des militaires et des partis politiques qui sont à Bamako ainsi que celles de la Communauté internationale dans les semaines à venir. De toute manière, ils n’ont pas de légitimité politique et ne contrôlent pas grand‑chose. Ils sont complètement dépassés par la situation qui prévaut au Mali. On peut même actuellement parler d’une sorte de confusion dans les faubourgs de la capitale malienne.
Quelle est la situation au Nord Mali ?
Depuis quelques semaines, les troupes du Mouvement national de libération de l’Azawad progressent. Sur le terrain des notables, des élus locaux et nationaux sont impliqués dans ce combat et participent aux prises des villes et villages par la sensibilisation et d’autres actes civiques. Il y a une grande mobilisation citoyenne. On peut déjà confirmer que toute la région de l’Adrar des Iforas (Région de Kidal) est sous contrôle total du Mouvement après de violents combats entre la rébellion touareg et les forces maliennes qui ont commencé le 29 mars dans la nuit. La ville de Kidal, capitale de l’Adrar des Iforas est tombée, il y a seulement quelques heures, ce jour 30 mars 2012 [entretien réalisé le samedi 30mars, NDLR].
On peut dire que le MNLA et les citoyens de ces villes et villages occupent, entre autres, Tinzaouaten, Aguelhok, Tessalit, Kidal, Anefis (Région de Kidal) et dans la Région de Gao, le MNLA occupe les villes de Ménaka, d’Anderboukane et depuis quelques heures la ville de Gao est cernée par quelques brigades armées du Mouvement national de libération de l’Azawad et idem pour la ville de Tombouctou. Nous progressons dans notre combat pour la libération effective de notre territoire en faveur des populations de l’Azawad, populations exilées un peu partout dans les pays limitrophes et qui ne demandent qu'à revenir chez elles dans des conditions d’accueil dignes. N’oublions pas que ces familles touareg ou arabes ont tout laissé derrière elles, leurs souvenirs et leurs biens. Notre combat n’est pas seulement sur le terrain, le même combat est mené également au niveau international. Il se situe dans la durée.
Les Touareg cherchent-ils à créer leur propre pays ?
Je pense aujourd’hui que ce peuple, qui a été marginalisé depuis l’indépendance du Mali à ce jour, a le droit à présent de disposer de lui‑même. Il ne s’agit pas seulement des Touareg, même si les Touareg sont les plus présents militairement sur le terrain, ce combat politique concerne l’ensemble des communautés de l’Azawad, entre autres les Touareg, les Arabes et les Sonrais. Bien entendu, la finalité de cette lutte, c’est l’indépendance, si tel est le souhait du peuple de l’Azawad
Les militaires ont renversé le président Amadou Toumani Touré. Quelle est votre réaction ?
Je crois, pour commencer, que le président malien ATT a très mal géré son dernier mandat. Tout d’abord, on savait que son gouvernement avait abandonné les régions du Nord, sans oublier le malaise social qui touche l’ensemble de la société malienne et aussi l’armée. On savait qu’il y avait un malaise social au sein de l’armée malienne et surtout parmi les soldats, les sous‑officiers et certains officiers qui désapprouvent la gestion politique de l’armée et son incapacité à trouver des solutions politiques durables à la grave crise qui secoue les régions de l’Azawad depuis plus de six ans. En ce qui nous concerne, notre lutte ne vise pas à remettre en cause les institutions légales maliennes mais à récupérer notre territoire pour la dignité de notre peuple meurtri et humilié et qui n’avait pas le droit de disposer de lui‑même.
Est‑ce que vous approuvez ce coup d'État ?
Dans l’intérêt de la transition démocratique en Afrique, et plus particulièrement au Mali, nous ne pouvons pas approuver "un coup de force" qui viendrait remettre en cause cette transition démocratique, déjà très fragile dans cette région. Même s’il faut noter que ces militaires ont des arguments sérieux concernant la gestion désastreuse du dernier mandat d’ATT et de sa basse‑cour. Il faudrait plus que de la gymnastique aux putschistes pour se faire comprendre par la Communauté Internationale et surtout par les grands partis politiques maliens, mêmes si ces derniers souhaitaient, il y a quelques semaines seulement, un départ rapide d’ATT.
Qu'attendez‑vous des militaires au pouvoir à Bamako ?
Pour le moment, nous observons la situation politique avec beaucoup d’intérêt et nous avançons militairement sur le terrain pour reconquérir notre territoire. Nous verrons bien quelles seront les intentions des militaires et des partis politiques qui sont à Bamako ainsi que celles de la Communauté internationale dans les semaines à venir. De toute manière, ils n’ont pas de légitimité politique et ne contrôlent pas grand‑chose. Ils sont complètement dépassés par la situation qui prévaut au Mali. On peut même actuellement parler d’une sorte de confusion dans les faubourgs de la capitale malienne.
Quelle est la situation au Nord Mali ?
Depuis quelques semaines, les troupes du Mouvement national de libération de l’Azawad progressent. Sur le terrain des notables, des élus locaux et nationaux sont impliqués dans ce combat et participent aux prises des villes et villages par la sensibilisation et d’autres actes civiques. Il y a une grande mobilisation citoyenne. On peut déjà confirmer que toute la région de l’Adrar des Iforas (Région de Kidal) est sous contrôle total du Mouvement après de violents combats entre la rébellion touareg et les forces maliennes qui ont commencé le 29 mars dans la nuit. La ville de Kidal, capitale de l’Adrar des Iforas est tombée, il y a seulement quelques heures, ce jour 30 mars 2012 [entretien réalisé le samedi 30mars, NDLR].
On peut dire que le MNLA et les citoyens de ces villes et villages occupent, entre autres, Tinzaouaten, Aguelhok, Tessalit, Kidal, Anefis (Région de Kidal) et dans la Région de Gao, le MNLA occupe les villes de Ménaka, d’Anderboukane et depuis quelques heures la ville de Gao est cernée par quelques brigades armées du Mouvement national de libération de l’Azawad et idem pour la ville de Tombouctou. Nous progressons dans notre combat pour la libération effective de notre territoire en faveur des populations de l’Azawad, populations exilées un peu partout dans les pays limitrophes et qui ne demandent qu'à revenir chez elles dans des conditions d’accueil dignes. N’oublions pas que ces familles touareg ou arabes ont tout laissé derrière elles, leurs souvenirs et leurs biens. Notre combat n’est pas seulement sur le terrain, le même combat est mené également au niveau international. Il se situe dans la durée.
Les Touareg cherchent-ils à créer leur propre pays ?
Je pense aujourd’hui que ce peuple, qui a été marginalisé depuis l’indépendance du Mali à ce jour, a le droit à présent de disposer de lui‑même. Il ne s’agit pas seulement des Touareg, même si les Touareg sont les plus présents militairement sur le terrain, ce combat politique concerne l’ensemble des communautés de l’Azawad, entre autres les Touareg, les Arabes et les Sonrais. Bien entendu, la finalité de cette lutte, c’est l’indépendance, si tel est le souhait du peuple de l’Azawad
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Re: Entretien avec Hama Ag Sid Ahmed, porte‑parole du Mouvement national de libération de l’Azawad: "La finalité de cette lutte, c’est l’indépendance"
http://www.tsa-algerie.com/divers/la-finalite-de-cette-lutte-c-est-l-independance_20126.html
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