Le Portail des Hommes Libres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

La nostalgie d’une gloire perdue(Place de l’Algérie sur la balance des relations internationales)

Aller en bas

La nostalgie d’une gloire perdue(Place de l’Algérie sur la balance des relations internationales) Empty La nostalgie d’une gloire perdue(Place de l’Algérie sur la balance des relations internationales)

Message  azemour Jeu 10 Nov - 16:40

La fierté et l’orgueil d’une diplomatie algérienne présente et agissante ont définitivement marqué le pas depuis des années. La situation interne et les accélèrations de l’histoire ont eu raison d’une vision dynamique de notre politique étrangère.

Il y avait un jour une aiguille à repriser : elle se trouvait elle-même si fine qu’elle s’imaginait être une aiguille à coudre.» Avec son air fier, la diplomatie algérienne fait penser au conte de Grimm. Ayant l’orgueil d’une gloire passée, le département algérien des Affaires étrangères peine à s’imposer sur l’échiquier géopolitique.
A la radioscopie de la diplomatie algérienne apparaissent trois grandes fractures : un passéisme alourdissant, un manque de vision patent et un amateurisme affligeant. De la diplomatie algérienne, l’on aime se rappeler son engagement pour les causes des peuples colonisés, de ces temps où Alger jouait les intermédiaires dans la prise d’otages des ministres de l’OPEP par Carlos, quand elle œuvrait en coulisses pour la reconnaissance de l’ANC et de son leader, Nelson Mandela, ou lorsque elle accueillait sur son sol les Black Panthers.


De cela, les diplomates n’ont gardé que le discours qui sonne terriblement creux, car Alger ne joint plus l’acte à la parole. Nous sommes ainsi perçus, à en croire des personnes au fait du dossier, au mieux comme des «idéalistes», au pire comme des «dilettantes». L’Algérie ferait ainsi dans le «bidonnage», privilégiant la forme sur le fond, le clinquant sans l’éclat.
Elle donne surtout une image d’un pays rigide, encore coincé dans les années 1970. Pourtant, le pays compte des diplomates reconnus sur la scène internationale. Un potentiel qui n’est pas suffisamment exploité en raison du manque de vision de la politique extérieure. La voix de l’Algérie ne porte plus tant elle ne partage pas grand-chose avec les puissants du monde, excepté le partenariat en matière de lutte contre le terrorisme.


Alger prisonnière des années 1970


Le fait est que les accélérations de l’histoire ont eu raison du prestige de la diplomatie algérienne. Après la chute du Mur de Berlin qui a sonné le glas des idées anti-impérialistes, l’Algérie ne semble plus avoir de doctrine à défendre. «Les puissances occidentales les plus engagées dans la lutte contre les nouvelles menaces adoptent une attitude utilitariste vis-à-vis de l’Algérie : elle n’est pas classée comme victime du terrorisme – aucun chef d’Etat américain ne l’a déclaré à ce jour — mais constitue un allié dans la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Une logique implacable qui ferait de l’Algérie, à court terme, le Pakistan de la région», a souligné l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi dans une de ses interventions médiatiques. En dehors des questions sécuritaires et du développement de la branche maghrébine d’El Qaîda, Alger n’hésite pas à brandir le fameux silence officiel, souvent incompréhensible par les observateurs. L’une des tares de la diplomatie algérienne est sa sensibilité aux flatteries de l’Occident. La politique étrangère tente parfois d’accommoder tout le monde et personne à la fois. Souvent fâchée avec la France sans pour autant se montrer ferme, divergente avec les Etats-Unis notamment sur le dossier palestinien, pas tout à fait engagée avec la Russie, l’Algérie peine à s’imposer auprès des pays qui comptent sur la scène internationale.


Sensible aux flatteries


Alger a dû, à en croire Abdelaziz Rahabi, faire des concessions majeures aux USA et à la France en garantissant en partie leur sécurité d’approvisionnement énergétique, en soutenant inconditionnellement la lutte contre le terrorisme international et en modérant les positions de l’Algérie, notamment sur la Palestine et l’Irak. «Elle ne l’a pas fait en contrepartie d’un avantage stratégique pour le pays, ce qui n’est pas peu courant dans les relations internationales, mais pour acheter leur complaisance sur son agenda politique. C’est probablement rentable à court terme, pour Alger et pour eux, mais certainement préjudiciable à l’identité de notre diplomatie, à la doctrine nationale de la souveraineté et enfin à notre consensus national en matière de politique étrangère fragile par nature dans les États en formation comme l’Algérie», dit-il.
Le recul de l’Algérie sur la scène internationale a certainement un prix.
L’un des faits qui peuvent témoigner de la perte de vitesse de la diplomatie algérienne est sans doute le contrôle humiliant infligé au ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l’aéroport de Washington.

azemour
azemour
Général
Général

Nombre de messages : 10376
Age : 49
Localisation : Afrique
Date d'inscription : 30/04/2008

http://www.aokas-aitsmail.forumactif.info

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum