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Algérie : La révolution impossible?

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Message  laic-aokas Jeu 25 Aoû - 13:37

Algérie : La révolution impossible?

Djamel BENHAMOU






Les individus connaissent la peur, les peuples non. Nos frères Tunisiens, Egyptiens, Libyens, Marocains et surtout Syriens confrontés à l’un des régimes les plus sanguinaires au monde, nous confirment chaque jour cette vérité. Ce constat fait, la question qui se pose est de savoir pourquoi les Algériens n’agissent pas de même.

Certains répondent que l’Algérie a connu sa révolution avec les événements d’octobre 1988. D’autres expliquent cette timidité par les séquelles laissées par la décennie noire.

Le premier argument est faux sinon fallacieux. Décrit comme un chahut de gamins, cette révolte sans leaders et sans programme n’a pas remis en cause la prééminence de l’Oligarchie Militaro-Bureaucratique (OMB) au pouvoir depuis l’indépendance du pays. La constitution du 23 Février 1989 qui autorisa la création de partis politiques, plus précisément d’associations à caractère politique, n’a pas permis d’instaurer une réelle démocratie.

La plupart de ces formations s’avéreront des coquilles vides, infiltrées, manipulées sinon créées par le DRS. La réponse sanglante de l’OMB à la victoire surprise du Front Islamique du Salut (F.I.S) aux élections législatives du 26 décembre 1991 et l’installation dans le fauteuil présidentiel de Zeroual et de Bouteflika, des «indépendants », prouvent l’absence d’ouverture politique.

La mort de deux cents mille algériens au cours de la décennie noire peut dissuader à se lancer dans la contestation du système mis en place par l’OMB mais n’explique pas totalement la retenue actuelle.

En fait l’OMB, outre une répression féroce allant jusqu’à l’assassinat individuel ou collectif, se maintient au pouvoir grâce à la rente pétrolière qu’elle distribue à sa guise. Face à la ladrerie légendaire de la bourgeoisie algérienne, sa « générosité » lui a permis d’assujettir le peuple. Les émeutes du début de l’année par exemple se sont arrêtées suite à la diminution du prix de l’huile et du sucre. Faut-il rappeler que les événements d’octobre 1988 se sont produits juste après la chute brutale et importante des prix du pétrole et que la décennie noire se déroula dans un contexte économique très dégradé ? Le pays était en état de quasi-faillite.

La reprise des cours du pétrole, amorcée à partir de la fin des années 90, permit à l’OMB d’écarter ce dernier péril et de ramener au pouvoir un dilettante plus connu pour ses discours creux et ses frasques dans les palaces parisiens que ses compétences d’homme d’Etat. Sur le plan économique en particulier, les douze ans de présidence bouteflikienne, ont plus profité aux entreprises étrangères qu’aux entreprises algériennes. L’inutile autoroute Est-Ouest (au regard de sa rentabilité économique), en attendant la grande et tout aussi inutile mosquée du président, a constitué pour elles un véritable pactole. Nourri de miettes, le peuple est resté calme durant toute cette période hormis comme signalé plus haut l’agitation avortée du début de l’année.

Un bref rappel historique nous indique que la naissance de l’OMB, dont le premier cercle est composé d’éléments de la haute hiérarchie militaire et civile, coïncide avec l’assassinat d’Abane Ramdane. Dirigée alors par Boussouf et Boumediène, elle se prépara résolument à prendre le pouvoir sitôt l’indépendance proclamée. A la tête d’une armée qui n’a jamais tiré une balle contre la soldatesque française, Boumediène élimina d’abord son mentor avant de jeter son dévolu sur Ben Bella qu’il propulsera sous les feux de la rampe avant de l’écarter à son tour. Dépourvu de charisme, le colonel Boukharouba dirigera l’OMB en se cachant derrière une organisation collégiale et opaque. Il ne se présentera d’ailleurs jamais comme un dictateur à l’image d’un Kadhafi ou d’un Hafez El Asad.

En prenant le pouvoir, l’OMB perpétua la confusion qui existait entre l’Etat et le gouvernement du temps du GPRA. A l’exemple de Louis XIV, l’OMB peut proclamer « L’Etat c’est moi ou L’Etat c’est nous». Cette ambigüité ne cessera que lorsque le peuple devenu réellement souverain élira des gouvernants amovibles.

En 1963, l’OMB nationalisa les domaines agricoles laissés vacants par les colons et les champs de pétrole, privant ainsi la bourgeoisie nationale des sources de richesse et de puissance politique. Grâce à ce trésor de guerre, elle signa un pacte tacite avec les couches populaires dans lequel celles-ci renonçaient à leur autonomie politique contre un assistanat permanent.

Le 19 Juin 1965, l’OMB expurge définitivement de ses rangs les relents populaires et populistes incarnés par Ben Bella en s’accaparant la totalité du pouvoir. S’abritant derrière un mystérieux conseil de la révolution, l’OMB prendra ses décisions dans des bureaux capitonnés interdits au peuple. Rendu mineur, celui-ci ne devait pas déranger ceux qui s’échinaient pour lui… Pourtant ses conditions de vie ne s’amélioraient guère. Lors des événements d’octobre 1988, il voulut le fait savoir mais la réaction de l’OMB fut d’une rare violence. En quelques jours, sa mitraille faucha cinq cents jeunes manifestants. Dans ses sinistres geôles, ses tortionnaires s’en donnèrent à cœur, broyant la vie de centaines d’enfants.

De son coté, la bourgeoisie nationale se voyait non seulement marginalisée mais traitée d’ennemie. Avec le temps, son importance se réduisait comme peau de chagrin. Durant cette période, l’OMB construisit à coups de milliards des usines « clés en main » mais si peu rentables. L’agriculture périclita, victime d’une bureaucratisation forcenée. Devant l’échec de sa politique économique, elle entreprit un programme de privatisation des entreprises publiques qu’elle abandonna en cours de route. Bien malin celui qui pourrait dire à quand remonte la dernière réunion du CPE.

Elle autorisa également la création d’entreprises privées de moyenne dimension. Mais surveillées de près celles-ci peuvent être dissoutes du jour au lendemain. L’entreprise Khalifa et Tonic emballage par exemple furent allègrement sacrifiées malgré la mise au chômage de plusieurs milliers de travailleurs. Aux dernières nouvelles, l’OMB veut, parait-il, ressusciter le secteur public moribond. Ces voltes-faces, financièrement coûteuses, démontrent s’il en est besoin, la versatilité idéologique de cette caste seulement intéressée par la pérennisation de son pouvoir. Echaudés par cette inconstance, les investisseurs étrangers fuient l’Algérie.

Sur le plan politique, le bilan n’est pas plus brillant. Le 11 Janvier 1992, elle débarqua manu militari, c’est-à-dire le révolver sur la tempe, l’ex-chef de la deuxième région militaire. Il avait envisagé, suprême hérésie, de cohabiter avec le FIS. Six mois plus tard, elle régla son compte au fondateur du CRUA et du PRS, ramené en catastrophe de Kenitra. Si Tayeb s’entêtait, parait-il, à franchir certaines lignes rouges. Après avoir remercié pour incompétence politique notoire, notamment en matière de relations internationales, l’ex-directeur de l’académie militaire de Cherchell, elle alla extraire de son exile doré, l’ancien ministre des affaires étrangères de Boumediène. Contrairement à son prédécesseur, son entregent faisait, semble-t-il, merveille auprès des dirigeants des grandes puissances. Aussi lui confia-t-on la mission d’éloigner des généraux, le spectre d’une condamnation par la CPI pour les massacres collectifs des populations de Bentalha, Raïs et Sidi-Youcef notamment. Les attentats contre les tours jumelles du World Trade Center, à New-York, l’aideront beaucoup dans sa tâche.

En 1999 et 2006, l’OMB promulgua la loi sur la concorde civile et l’ordonnance relative à la réconciliation nationale pour s’absoudre des crimes contre l’humanité qu’elle commit au cours de la décennie noire. Feint-elle d’ignorer que ces crimes sont imprescriptibles ? En 2008, elle tripota la constitution pour permettre à son canasson (dixit général Nezzar) de mourir président. Ce faisant, elle se donnait du temps pour dénicher son successeur post mortem. Sous la pression du printemps arabe, elle leva en 2011 l’Etat d’urgence instauré depuis 1992. La situation des libertés publiques dans notre pays ne s’en trouve pas pour autant améliorée. Exprimer son opinion par des écrits, des reportages audiovisuels ou des marches pacifiques est toujours aussi difficile.

Pensant pouvoir faire l’économie d’une véritable révolution démocratique, l’OMB invita au cours de l’été 2011, les partis politiques et certaines « personnalités nationales » à lui faire des propositions concernant, comble du cynisme, l’instauration de la démocratie en Algérie. Certains partis, qualifiant cette démarche de mascarade, ont décliné l’invitation. L’histoire offre peu d’exemples de suicides politiques, aussi il ne faut pas être devin pour prédire que rien ne sortira de ce médiocre show. On ne le répétera jamais souvent, la liberté s’arrache et ne se donne pas. Les algériens savent ce qu’ils doivent faire s’ils veulent vivre dans la liberté et la dignité.

De leur côté, les institutions que l’OMB mit en place se sont toujours caractérisées par leur facticité. Leur rôle principal est de servir de façade à sa dictature de fer. Leur inutilité institutionnelle s’est davantage accentuée avec les énormes disponibilités financières produites par la vente du pétrole. Le sénat et l’assemblée nationale n’ont jamais mieux mérité leur sobriquet de chambres d’enregistrement. Le poste de premier ministre est aux mains d’un parti qui ne dispose pas de la majorité à l’assemblée nationale. La cour des comptes ronronne : Même les derniers scandales financiers révélés par la presse n’ont pas réussi à la sortir de son sommeil. De son côté, le CNES, coupé de la société civile, applaudit sans honte une politique économique erratique. Les velléités d’indépendance prêtées à cet organisme sous la présidence du défunt Mohamed Salah Mentouri ont fait long feu. Le médiateur de la république fut supprimé aussi vite qu’il fut crée.

La culture ne fut pas mieux traitée. Occupant tout l’espace politique, l’OMB ne laisse aux artistes en particulier et aux intellectuels en général pas d’autre choix que celui de l’allégeance ou de la confrontation avec toutes les conséquences possibles, qu’elles soient d’ordre politiques, sociales et même physiques (la liquidation). Le chanteur martyr, Matoub Lounes illustre parfaitement cette situation. Vanter les mérites de l’OMB ou se taire, voilà le dilemme auquel sont confrontés nos intellectuels. Beaucoup s’exilent mais déracinés, ils dépérissent vite. Ceux qui persistent malgré tout à rester au pays ne trouvent pas, notamment auprès des maisons d’édition et des organes de presse soumis à la censure et à l’autocensure, les conditions idéales pour montrer leurs talents. Brimés, bridés, ils se taisent, transformant l’Algérie en un immense désert culturel. Discrètement parrainés par l’OMB à qui ils servent de chantres, des écrivains en particulier, arrivent à émerger. Les auteurs de « l’escargot entêté » et « les hirondelles de Kaboul » en font partie. Ex-officier de l’ANP, ce dernier occupe aujourd’hui une fonction officielle auprès de l’OMB. Victor Hugo au service de Napoléon III ! Il ne faut donc pas s’étonner que les révolutions arabes en cours n’aient suscité chez ces messieurs aucun émoi particulier.

Durant cette période, les relations entre la bourgeoisie nationale, notamment industrielle, et les couches populaires, furent empruntes de méfiance et même d’animosité. Mal rémunérés, les salariés dont beaucoup travaillaient au noir, répondaient par un fort absentéisme et une productivité médiocre. Selon ses intérêts du moment, l’OMB qui tirait profit de la division entre les deux classes sociales, tolérait ou sanctionnait cette situation.

Le temps est venu cependant de mettre un terme à cette incompréhension réciproque. La bourgeoisie nationale et les couches populaires doivent unir leurs efforts pour se débarrasser de la longue et stérile tutelle de celle-ci. Libérées de ce joug, les deux classes pourront fonder ensemble une véritable démocratie, régie par les deux principes fondamentaux suivants : 1) L’inviolabilité des moyens de production ; 2) Une répartition équitable des richesses, tant matérielles que morales. N’est-ce point sur ces deux principes que sont fondées les grandes démocraties actuelles ?

Par ailleurs, l’effondrement du bloc soviétique a démontré que l’épanouissement économique et moral (les droits de l’homme) des nations repose, non sur l’antagonisme du capital et du travail, comme l’affirmait la doctrine marxiste, mais sur leur libre complémentarité. Niant cette vérité, l’OMB a concentré entre ses mains ces deux facteurs de production, donnant ainsi naissance à un monstre, le socialisme spécifique, d’une lamentable inefficacité.

La bourgeoisie nationale, qui peut faire sienne la célèbre formule de Sieyès « Qu’est-ce que le tiers Etat ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? A être quelque chose », n’a pas d’autre choix que de suivre l’exemple des BRICS si elle veut sortir l’Algérie du marasme dans lequel l’a plongée l’OMB. Les conditions pour prendre le pouvoir n’ont jamais été aussi favorables. D’une part, l’assèchement à terme de la manne pétrolière rendra caduc le pacte tacite liant l’OMB aux couches populaires, d’autre part la disparition et le vieillissement des forces vives de cette dernière rend son renouvellement de plus en plus difficile. L’état physique et intellectuel de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia le montre. Mais bien loin de vouloir le déposer, comme le lui demandent certaines personnes assurément bien naïves, l’OMB dépensera sans compter pour maintenir vivante cette momie qui lui sert de paravent politique. A Cuba l’oligarchie issue de la révolution castriste s’accroche à un mort-vivant pour perpétuer son hégémonie.

L’alliance que nous préconisons entre la bourgeoisie nationale et les couches populaires pour la conquête du pouvoir peut surprendre et peut-être choquer les partis de gauche. Mais existe-il réellement des partis de cette tendance en Algérie?

Le PT est un élément du puzzle oligarchique. Il est représenté à l’assemblée nationale et sa secrétaire générale passe son temps à encenser le président de la république.

Le MDS ou ce qui en reste s’est fourvoyé dans des querelles idéologiques peu profitables aux travailleurs. Héritier du fameux « soutien critique » du PAGS, son acoquinement avec l’OMB, ne lui fut d’aucune utilité. N’a-t-il jamais compris que celle-ci n’aime ni les travailleurs ni les communistes? Le poids politique de ce parti, réduit à la dimension d’une secte, est aujourd’hui quasi nul.

Le FFS appartient à la social-démocratie. Ecartelé entre ses options libérales et populaires, l’impact de ce parti implanté surtout en Kabylie, est resté faible. Il mérite cependant le respect pour son opposition constante à l’OMB. Son assagissement actuel (depuis quand les révolutions ont lieu dans des salles fermées ?) est le signe d’une grande faiblesse politique. Un dépoussiérage de sa ligne idéologique l’aiderait certainement à recouvrer une meilleure vision des priorités nationales du moment.

Le RCD est lui aussi un élément du mécano oligarchique. Il a participé aux gouvernements Benbitour et Benflis et ses députés siègent à l’assemblée nationale. L’actuelle ministre de la culture, Khalida Toumi, est issue de ses rangs. Plutôt de centre-droit, il devrait encourager l’alliance des deux classes. Cependant ses échecs à soulever les algériens contre l’OMB montrent son profond isolement politique.

L’UGTA a été dévoyée de sa mission de défense des intérêts des travailleurs dès le lendemain de l’indépendance. Caporalisée, elle se mit au service exclusif de l’OMB. Elle a accepté, sans protester, toutes les expériences que fit subir celle-ci au monde du travail. Aujourd’hui, elle est totalement discréditée et sa rédemption est impossible. L’une des premières tâches de la révolution est de la dissoudre et de permettre la libre organisation des travailleurs.

Et les islamistes représentés par l’ex-FIS, ne pourront-ils pas jouer le rôle de ciment entre les deux classes, demanderont certains ? S’il est incontestable qu’au cours de leur brève carrière politique, les salafistes algériens ont réussi à fédérer les intérêts des classes inférieures et supérieures (dans leurs meetings les cols bleus côtoyaient les cols blancs), leur confusion idéologique aurait donné naissance à un autre monstre, le capitalisme spécifique et aurait abouti à l’impasse où nous a menés l’OMB.

Par ailleurs, force de contestation incontestable si l’on peut dire, les islamistes ne peuvent gouverner ni ici ni ailleurs parce que l’islam, religion de commerçants, ne dispose pas des outils théoriques et pratiques nécessaires pour gérer une économie moderne, basée sur la production industrielle. Malgré ses milliards de dollars, l’Arabie saoudite n’a rien inventé dans ce domaine. De son côté, la mondialisation pousse à la sécularisation des sociétés humaines. Les échanges internationaux de marchandises ou d’informations ont rendu impossible la constitution d’autarcies laïques ou théocratiques.

La révolution en Algérie ne sera pas une promenade de santé. Comme les autres tyrannies arabes, l’OMB emploiera la force de ses armes pour conserver son pouvoir. Mais quand un peuple décide de vouloir vivre dans la liberté et la dignité, rien ne le fera reculer. Sous nos yeux, les peuples libyen et syrien nous le rappellent quotidiennement.

Est-ce une fatalité pour les algériens de vivre sous un régime colonial ou sous un régime dictatorial ? La lutte pour l’indépendance a été longue et dure mais le peuple algérien a fini par recouvrer son indépendance. Nous espérons que le combat pour la démocratie exigera moins de sacrifices. Les révolutions pacifiques en Tunisie et en Egypte nous incitent à être optimistes quoique la barbarie maintes fois démontrée de l’OMB nous oblige à rester prudents. Pour avoir osé défendre leur petite forêt récréative qu’un mystérieux promoteur destine au béton, les paisibles habitants de la cité du bois des pins, à Hydra, ont été insultés et tabassés jusque dans leurs appartements.

Mais si nous ne voulons pas être la risée des autres peuples arabes, nous devons abattre le mur de la peur et prendre en main notre destin. Comme nous l’avons signalé plus haut, grâce ou à cause de l’assèchement de la manne pétrolière, l’Histoire avec un grand H frappe à notre porte. Après cinquante ans d’indépendance, l’OMB, gangrénée par la corruption, a démontré son incompétence. Bien que disposant d’une corne d’abondance pratiquement inépuisable, elle a échoué à développer le pays, à instaurer la justice sociale et à promouvoir la démocratie Qu’en sera-t-il lorsque l’argent du pétrole aura disparu?

Moteur de la croissance économique en Europe depuis le 16 ème siècle, la bourgeoisie a dû prendre ses responsabilités politiques deux siècles plus tard. La révolution française de 1789 consacrera son triomphe face à des monarchies fermées, arrogantes, gabegiques et inefficaces. En 1830, la régence d’Alger a été balayée parce que l’Odjak turc, maître du pays, tirant ses revenus de la course, a empêché l’émergence d’une bourgeoisie capable de prendre en charge le développement du pays profond. Depuis sa prise du pouvoir en 1962, l’OMB dénie à la bourgeoisie nationale comme aux couches populaires, toute participation à la prise des grandes décisions politiques engageant le pays. En 1976, au moment où sous la férule de son omnipotent chef, l’OMB faisait la démonstration de son impéritie (les premières grandes grèves datent de cette année-là), Ferhat Abbas fut assigné à résidence pour avoir réclamer, dans un appel cosigné par Benyoucef Benkhedda, Cheikh Mohamed Kheireddine et Hocine Lahouel, un peu plus de démocratie.

En refusant tout partage du pouvoir, l’OMB commet la même erreur que les janissaires ottomans qui ont vu la citadelle sur laquelle ils avaient régné durant plus de trois siècles s’effondrer en cinq jours. A cause de l’égoïsme politique de ces hommes venus d’ailleurs, les algériens vivront 132 ans sous la botte du colonialisme français. Aujourd’hui, l’égoïsme politique de l’OMB nous mène à la même catastrophe. Le danger de notre recolonisation pointe à l’horizon. Nous devons refuser cette fatalité.

Pour n’avoir pas osé secouer le joug d’une poignée de pirates grecs et bulgares pour la plupart, la bourgeoisie algérienne, contemporaine de l’indépendance des Etats-Unis et de la décapitation du roi Louis XVI, a raté le train de l’Histoire. On ne lui tiendra pas trop rigueur parce que de son temps l’information circulait mal. A l’ère des satellites et des réseaux sociaux, personne ne nous pardonnera notre inaction qui sera assimilée à de la poltronnerie. La bourgeoisie nationale et les couches populaires, rassemblées dans une alliance saine et réfléchie, doivent donc se lancer dans la bataille politique. Si ces deux classes s’étaient unies lors des événements du mois d’octobre 1988, les algériens auraient été les premiers dans le monde arabe à jouir des bienfaits d’une démocratie réelle. En 2011, les peuples tunisien et égyptien réussiront leur révolution démocratique en évitant le piège de la division. Pour répondre au titre de cette libre opinion, nous disons que La révolution démocratique est possible en Algérie à condition qu’elle soit menée de concert par les deux classes sociales.



Djamel BENHAMOU

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Message  azemour Jeu 25 Aoû - 13:42

nous avons fait notre guerre ,c'était d'ailleurs la deuxiéme guerre d'algérie qui avait fait plus de 600000 morts.
mais les autres pays arabes n'avaient droit qu'à une petite révolution comme d'habitude.
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Message  azemour Ven 26 Aoû - 11:28

et le but de cette deuxiéme guerre d'algérie est le blanchissement de sommes colossales d'argent issues des multiples détournements des décennies dites "sociales" .
maintenant ,pour qu'il y ait de place pour les pauvres ,il faut qu'ils fassent leur guerre ,parceque les deux premiéres ,c'étaient des affaires entres riches.
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Message  fatima Jeu 20 Oct - 12:55

il y aura rien
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