Halte au salafisme et au wahhabisme

Résistances


Résistances






Le salafisme, encouragé par le silence complice des autorités et la passivité d’une société éprouvée et dont les ressorts de résistance ont lâché, grignote chaque jour un peu plus des espaces de liberté. Alternant la bravade ostentatoire et la campagne en sourdine, ces islamistes s’affairent sans relâche à inoculer à la société leur orthodoxie nocive, importée d’ailleurs, foi du ministre des Affaires religieuses. À Béjaïa, les salafistes sont partis à l’assaut de la Maison de la culture, mais aussi d’autres espaces dédiés à l’animation culturelle. La provocation est outrancière. La menace est si angoissante que la société civile a trouvé la ressource nécessaire pour organiser la résistance et concevoir des modalités de riposte. La mobilisation de la société civile est impérative face à une gangrène à la métastase rapide.
À plus forte raison, lorsque les autorités manquent d’agir ou se montrent complaisantes vis-à-vis d’un islamisme qui retrouve, après sa défaite militaire et grâce à la réconciliation nationale que le pouvoir a poussée jusqu’à la limite de la compromission, de la vivacité militante d’aller à la conquête du maximum d’espaces. C’est alors que le prédicateur, qui a investi l’espace cathodique, se prend pour le procureur et assène des condamnations à mort, que des médias, parmi la fournée des nouvelles chaînes de télévision privées, s’inspirent de la pratique barbare de Daech pour élaborer des grilles ramadhanesques. Il aura fallu que la dérive soit poussée trop loin, au point d’ailleurs de provoquer des réactions outrées à l’étranger, pour qu’enfin les pouvoirs publics daignent un rappel à l’ordre…amical. Cela ne fait pas un rempart solide face aux poussées salafistes multiformes et qui s’exercent non point seulement à travers les campagnes médiatiques mais de diverses façons et partout. Elles intéressent, après la promotion de la rigueur du hidjab dans la vie de tous les jours, les baignades halal. Les salafistes mènent campagne pour proscrire la tenue de plage pour les femmes. L’État s’en détourne. La société civile s’en accommode comme par fatalisme.

http://www.liberte-algerie.com/editorial/resistances-4051