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La chronique de Mohamed Benchicou Quelques secrets sur la longévité de Bouteflika (1) : les blanchisseurs

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La chronique de Mohamed Benchicou Quelques secrets sur la longévité de Bouteflika (1) : les blanchisseurs  Empty La chronique de Mohamed Benchicou Quelques secrets sur la longévité de Bouteflika (1) : les blanchisseurs

Message  insoumise Jeu 19 Sep - 11:30

Et le revoilà qui revient, rétablissant la morbide lutte des clans qui a mis le pays à genoux, rétablissant la menace, la peur, le mensonge, le tribalisme, le sectarisme, la protection des copains voleurs et, pour plus tard, la déchéance, peut-être la famine pour certains de nos compatriotes si l’on en croit les chiffres alarmants communiqués par le gouverneur de la Banque d’Algérie.

Il ne craint pas l’indignation internationale. Il a appris ceci des anciens Papa Doc : « L’illégitimité n’est pas un obstacle, sites recettes d’exportation suffisent pour la faire oublier et si ta docilité arrange les humeurs des puissants. » Pour le reste il compte sur Marcel. Appelons-le Marcel pour les besoins du récit et pour dire qu’il est venu de Paris, accueilli chaleureusement par un public de fidèles affidés du président de la République pour nous inviter, à coup de gros soupirs échappés d’une poitrine émue, à nous attendrir sur le sort du régime de Bouteflika dont il assure, sur la foi d’informations « crédibles et vérifiées », qu’il serait la prochaine cible des frappes occidentales après le pouvoir syrien de Bachar Al-Assad. Il ne craint pas de se présenter comme l’un des spécialistes de cette nouvelle race de prédicateur à la mode qui empruntent leur style aux prêcheurs méthodistes, leurs accents aux confréries du mercenariat et ses techniques au blanchiment d’argent. Le procédé est, au fond, le même : remettre en circulation une réputation d’autocrate salie par le mensonge et la filouterie.

Le boulot de Marcel, comme celui de Louisa Hanoune, qui a toujours un petit sermon dans sa poche mais qui, elle, prêche pour sa paroisse, est de réussir à faire accepter l’illustre président algérien pour les grandes choses qu’il n’a pas faites et pour celles, inavouables, qu’il a faites : un troisième mandat arraché au prix d’une constitution violée, d’une brillante élection qui a fait de Bouteflika le troisième meilleur score dans le Top 10 des dictateurs les mieux élus, juste derrière deux grandes figures de la démocratie universelle, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, l’inamovible maître de la Guinée équatoriale et Noursoultan Nazarbaïev, le seigneur du Kazakhstan.

Les blanchisseurs sont payés pour ça. On nous objecte que la question de l’État de droit et du pouvoir à vie relève d’une question intérieure. On peut donc être pour la non-intervention quand il s’agit du sort des persécutés et franchement contre, quand c’est le persécuteur qui est menacé ? Et menacé de quoi ? Comme vous, je n’ai jamais rien pu saisir à ces analyses volontairement brouillonnes dans le fond et savantes dans la forme où se mélangent, dans un singulier bric-à-brac, stratégie pétrolière et considérations géopolitiques, mais dont la forte particularité est de se terminer, systématiquement, par un appel à la vigilance face « aux périls néocolonialistes » dame ! Si l’Algérie s’est affaiblie c’est bien parce que, depuis 15 ans, l’actuel Président s’est acharné à démanteler l’État pour ses besoins de rétablissement de du pouvoir absolu.

En versant une larme sur la prochaine cible de Barak Obama, on oublie l’autocrate. Quoi de mieux, en effet, qu’une grosse « anxiété patriotique » pour considérer sous un jour nouveau nos gouvernants illégitimes ? Tout cela devrait nous inspirer une pensée de compassion pour le pauvre Moubarak. Au lieu de se faire renverser par la rue puis incarcérer par son armée, il lui eût suffi d'imiter le génie de son ami Bouteflika et se fabriquer une nouvelle réputation de victime auprès de ces apologistes qu’on peut se procurer, à bas prix, parmi la grande tribu mercenaire des auteurs à tout faire.

Car enfin, il est notoirement moins confortable, pour un dictateur, de résider dans une cellule de prison cairote qu’à Deauville, en ce même printemps 2011, où l’on voyait notre cher président au milieu des chefs d’États démocratiques réunis au G8, deux mois à peine après avoir été « Bouteflika l’indésirable », « Bouteflika dégage ! ». C’est une question de goût, sans doute. De goût et d’entregent. Un peu de morale aussi. On l’a ou on ne l’a pas, la morale. Bouteflika ne l’a pas : c’est sa force principale. Il n’est pas immoral. Il est amoral. Au-dessus de la morale. Le fondamental c’est le pouvoir et qu’importe si on se joue des principes et des hommes. On l’a même vu, à Tunis, aux côtés du président tunisien Moncef Marzouki, ancien opposant, qu'il avait qualifié de persona non grata du temps de Ben Ali, il était là, tel un dinosaure qui aurait survécu à la fin d’un ancien monde, invité, à un débat qui ne le concerne pas, « l’aide aux jeunes démocraties arabes ».

( À suivre )

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Message  insoumise Jeu 19 Sep - 11:31

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