Le printemps tunisien vire au cauchemar !

L’apparition de liens avérés entre des terroristes qui ont décidé de passer à l’acte et des salafistes avec lesquels les islamistes modérés d’Ennahda voulaient encore traiter, prouve bel et bien que ce pays vit une impasse sur le plan politique alors que la situation sécuritaire risque de continuer à aller de mal en pis.
Décidément, la Tunisie n’en a pas finit d’en baver avec tous ces terroristes et salafistes qu’elle a œuvré à protéger et à mettre sur orbite alors que le président déchu, Ben Ali, ne leur permettait jamais de sortir la tête de l’eau. Les nouvelles du « front », en effet, sont de plus en plus denses et alarmantes. Des membres du mouvement salafiste jihadiste tunisien Ançar Charia, font partie du groupe armé lié à Al-Qaïda pourchassé au Mont Chaâmbi, à la frontière algérienne, a annoncé le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui. « Des éléments actifs de ce qui est appelé Ançar Charia appartiennent au groupe terroriste du mont Chaâmbi », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.
Ançar Charia, principal groupe salafiste jihadiste en Tunisie, a par le passé nié tout lien avec le groupe pourchassé par les forces tunisiennes à la frontière algérienne. Cela met dans la gêne le mouvement islamiste «modéré» Ennahda, au pouvoir en Tunisie, qui a toujours essayé de trouver un terrain d’entente avec Ançar Charia, et à qui il avait même promis le partage du pouvoir une fois que les démocrates et les laïques auront tous été «éliminés». Selon la même source, cinq « terroristes » ont été arrêtés fin mai, s’ajoutant aux 40 autres placés en détention entre décembre 2012 et avril 2013. Lors de cette conférence, le porte-parole du ministère a montré les photos de 19 jihadistes tunisiens impliqués dans les évènements du Mont Chaâmbi et a cité les noms de sept autres de nationalité algérienne. Les jihadistes du mont Chaâmbi sont recherchés depuis une attaque qui avait coûté la vie à un gendarme en décembre. À l’époque, une vaste opération n’avait pas réussi à démanteler cette cellule. Les opérations des forces tunisiennes ont repris après que 16 militaires et gendarmes ont été blessés dans les explosions de mines placées sur cette montagne par le groupe armé. La Tunisie est confrontée, depuis le faux printemps arabe qu’elle a vécu en 2011, à l’essor de groupuscules islamistes violents responsables notamment, selon les autorités, d’une attaque contre l’ambassade américaine en septembre 2012 et de l’assassinat d’un opposant en février. Le 19 mai, des affrontements entre militants d’Ançar Charia et policiers ont fait un mort et une vingtaine de blessés à Tunis.
Ces salafistes et djihadistes, comme déjà donné par notre journal, avec des photos et des noms à l’appui, avoisinent les 2 000 qui sont en train de se battre en Syrie aux côtés de ceux que Bachar al-Assad qualifie à juste titre de «terroristes».
Kamel Zaïdi