BÉJAÏA : Les élus de l'Assemblée de wilaya presque tous candidats

BÉJAÏA : Les élus de l'Assemblée de wilaya presque tous candidats


C'est une véritable ruée vers les candidatures aux prochaines législatives de mai prochain. C'est ce qui a marqué l'Assemblée de wilaya de Béjaïa dont les élus n'ont d'yeux que pour les prochaines législatives sur un fond de candidatures à la candidature . Les deux partis majoritaires au sein de cette institution élue en l'occurrence le FFS et le FLN totalisent à eux seuls plus d'une vingtaine de candidatures. Soit presque tous les élus. Quant aux autres élus notamment ceux ayant claqué la porte du RCD, des informations recueillies jusque-là disent que ces derniers ont postulé pour des candidatures au sein de l'ANR. On imagine mal comment l'Assemblée populaire de wilaya continuerait à fonctionner si toutefois tous ses élus postulants au sein de leurs partis seraient retenus. Notons aussi que ces deux partis, le FFS et le FLN ont enregistré plus de 70 dossiers de candidature, chacun avec comme caractéristique commune une course entre les trois régions, le Sahel la vallée de la Soummam et le chef-lieu de wilaya. Presque aucune des cinquante deux sections de ces deux partis ne semblent désintéressées par ce vote de mai prochain. Une course à la candidature effrénée et jamais égalée auparavant avec comme toile de fond un régionalisme latent du fait que chacune de ces trois parties de la région revendiquent une certaine légitimité sur l'autre. « Comment choisir une tête de liste émanant d'une petite localité à faible électorat par rapport au chef-lieu qui compte quatre vingt mille électeurs», pensent les défenseurs du chef-lieu, en réponse aux autres défenseurs de la vallée de la Soummam et ceux du sahel qui eux développent un sentiment de victimisation au motif qu'ils étaient à chaque élection marginalisés et exclus de la course. Les plus effacés de cette pré-campagne demeurent les islamistes de la région qui n'arrivent toujours pas à y avoir pignon sur rue même s'ils continuent à tenter de s'y incruster via des associations caritatives. De tout temps considéré comme mouvance minoritaire, ici dans la wilaya de Béjaïa et en Kabylie en général, les adeptes de l'islam politique n'ont enregistré qu'un seul score en 1997 avec un seul député issu du parti du MSP. Le rêve de rééditer ce score ou réaliser mieux caresse toujours cette mouvance n'ayant jamais connu d'ascension au niveau de toutes les assemblées locales ou avoir eu plus d'un député dans cette région du pays.

Un islamiste tête de liste du FFS

Les mécontents évincés de la liste du FFS à Béjaïa se sont réveillés, hier matin, avec une gueule de bois. En effet, la liste arrêtée par la direction nationale, concernant la wilaya de Béjaïa, a assommé plus d'un ! et pour cause, selon des informations émanant de ce même parti, la tête de liste choisie par cette direction, un professeur d'économie à l'université de Sétif, serait un ex-militant du FIS dissous. D'autres critiques fusent de partout, concernant cette liste de la discorde. Les militants ont été surpris d'apprendre que des noms ayant déserté les structures locales, sections et fédération, depuis des années, ont été retenus, mettant les mécontents écartés et bons nombres de militants dans une situation embarrassante. Au total, il y a eu 79 candidatures déposées, au niveau de l'instance nationale du FFS, pour une liste qui devra aligner 12 candidats et 6 suppléants qui auront comme tâche de se lancer dans une course pour douze sièges à la députation, le nombre retenu pour la wilaya de Béjaïa qui avait, auparavant, onze sièges. On ne sait pas encore qu’elle serait la réaction de militants et cadres non retenus sur cette liste, pendant la campagne et le jour des élections, sachant que bon nombre d'entre eux ont perçu cette éviction comme étant une campagne de «détabousation» du FFS, depuis son remplacement par l'actuel secrétaire national, Ali Laskri en l'occurrence.

Boubekeur Amrani

Le Courrier d'Algerie 21/03/2012

le FFS vit ses meilleures années politique avec le cinquantenaire de l'indépendance.