Ech-chourouk : vitrine et programme du régime

A l’instar d’En-nahar, Ech-chourouk représente un bel échantillon du mercenariat médiatique qui pollue l’information en Algérie. Généreusement arrosés par les despotes arabes dont Kaddafi, ces deux titres illustrent la stratégie du pouvoir qui a toujours récupéré et pollué les revendications de l’opposition. Ce qui fut vrai sur les droits de l’homme, les associations d’enfants de chouhada, le pluralisme politique, la régionalisation se vérifie sur la liberté de la presse où des individus entrés par effraction dans la vie publique usent et abusent de leur statut. Ces deux journaux, dont les tuteurs furent les pires adversaires du pluralisme s’abritent derrière cette même liberté pour mener un combat d’une rare indignité contre les opposants. La dernière ignominie vient d’être commise par Ech-chourouk à propos de la mission effectuée par le RCD auprès de la commission et du parlement européens. Sans avoir pris contact avec les concernés, le journal écrit en « une » que les responsables du RCD se sont rendus à Bruxelles pour intoxiquer les institutions européennes. L’article explique que les opposants algériens ont menti en déclarant que le pouvoir a annoncé une augmentation du corps électoral de 4 millions. Le dossier élaboré par le quotidien El Watan sur le gonflement du fichier électoral de quatre millions et qui lui a valu une fulgurante mise en demeure de 22 milliards de centimes de la part de la CNAS serait un mirage. Les autres journaux algériens qui ont rapporté les mêmes déclarations ont été victimes d’hallucinations auditives. Seul Ech-Chourouk a entendu et rapporté la vérité. Mais l’indignité ne s’arrête pas là. Le quotidien, généreusement protégé par ses maîtres dont il devance les exigences les plus obscènes, se félicite de ce que le pouvoir algérien, vigilant, a aussitôt, mobilisé son ambassade à Bruxelles pour déjouer le complot du RCD.

Naturellement, l’ambassade en question n’a effectué aucune démarche de rectification mais qu’importent les forfaitures si les faramineuses dettes contactées auprès de l’Etat sont soigneusement mises sous le coude.

Comment répondre à tant de vulgarité ? Le RCD a déposé plusieurs plaintes en diffamation contre ces deux titres sans que la justice ne daigne répondre. C’est cette même justice que l’on s’apprête à actionner pour « surveiller » les prochaines élections. La dernière attaque d’Ech-chourouk a au moins le mérite de rappeler, pour ceux qui l’auraient oublié, les méthodes du système et ses objectifs pour les prochaines élections.

Des journalistes rapportent ce témoignage. A un confrère qui disait au directeur d’ Ech-chourouk que les insultes proférées contre le RCD le discréditaient gravement, ce dernier répondit : « ce parti est mon ennemi. » Voilà au moins une vérité.

source:

http://www.rcd-algerie.org/