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L’IRAK AU BORD DU CHAOS, RISQUES DE GUERRE CIVILE EN LIBYE, INSTABILITÉ CHRONIQUE EN ÉGYPTE…

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Message  femme libre Lun 9 Jan - 0:32

Par Maâmar Farah
Maamarfarah20@yahoo.fr

Après avoir échoué à dompter totalement nos pays et à les détruire, l’impérialisme a-t-il trouvé l’arme absolue : la «démocratie » importée soit à dos de chars, soit via Al Jazeera ?
J’ai retrouvé un vieil article de 1996 où je réagissais aux propos de Mme Albright, alors secrétaire d’Etat de l’administration Clinton. Nous étions bien isolés et personne ne pouvait – ou ne voulait — comprendre le drame que nous vivions. La vieille diplomate américaine disait, entre autres, que l’idéal pour les pays de notre région était le système saoudien ! Quant à ce qui se passait en Algérie, les Américains considéraient alors que c’était une guerre civile, les premières escarmouches de l’AIS étant pour eux une forme de «résistance». Ils accueillirent d’ailleurs sans problème un représentant du Front du salut en la personne de M. Anouar Haddam. Ils éviteront de parler de terrorisme jusqu’au moment où deux avions surgirent dans le ciel limpide de New York par une matinée de septembre 2001. J’écrivais alors que, malgré les carnages et les destructions massives commises par le GIA, le peuple algérien se battra jusqu’au bout pour que son pays reste debout et que l’heure viendra où il fera le bilan. Il saura alors qui a été avec lui dans les moments durs. Les amis étaient très rares à l’époque, chacun préférant s’occuper de ses affaires et éviter de subir les foudres d’un terrorisme qui pouvait frapper au cœur de Paris ! Quant à la «saoudisation» de la société, je ne pense pas qu’un million et demi de martyrs soient tombés pour que les survivants vivent dans un royaume moyenâgeux !
Ben Laden : de la CIA à Al Qaïda
Si je reviens à cette époque, c’est pour démontrer qu’il y a une constante chez les démocrates américains tout en sachant que, sur l’essentiel, ils sont d’accord avec les républicains. Si ces derniers, et notamment sous la nouvelle droite, se sont inventés le 11 septembre – attribué aux extrémistes islamistes — pour partir en guerre contre l’Afghanistan et l’Irak, les démocrates ne voient pas d’un mauvais œil la gestion de nos pays par les islamistes et semblent même la souhaiter. Bush avait une vision manichéenne et, pour créer le «méchant» à combattre par tous les moyens, la CIA est allée chercher l’un de ses hommes-clés en Afghanistan, Ben Laden, devenu subitement l’ennemi public n°1. Dans le cadre de son Grand Moyen- Orient, la nouvelle droite américaine insistait alors sur la nécessité d’introduire des mutations profondes dans les pays arabes sous le couvert de la «démocratisation». Mais c’était en réalité une manipulation qui ne visait qu’à dépoussiérer les vieux systèmes despotiques devenus gênants. Il s’agissait de simples replâtrages que devaient d’ailleurs mener les «princes héritiers» de ces dynasties républicaines. Buts réels de l’opération : affaiblir les Etats nationaux, ouvrir totalement les économies aux multinationales, faire main basse sur les réserves énergétiques de la région, démanteler les armées, instaurer une paix inéquitable avec Israël, raviver les tensions confessionnelles et ethniques afin d’aboutir à l’implosion de la Ligue arabe en créant une multitude de mini-Etats qui resteront éternellement en conflit entre eux ! Après avoir envahi l’Afghanistan à la recherche — semble-t-il — du chef taliban à ramener mort ou vif, les néoconservateurs concoctent une grande guerre contre l’Irak en inventant de toutes pièces ces «preuves» préfabriquées qui font honte à la patrie de la statue de la Liberté ! La «démocratie» à dos de chars apporte à l’Irak ruine et désolation. Et si aujourd’hui les troupes américaines quittent ce pays, c’est justement parce que leur mission est terminée. Il n’y a plus rien à détruire dans ce qui fut le grand Irak. Les scientifiques ont été assassinés un à un, les bases d’un développement parmi les plus réussis du monde arabe minées, les conflits confessionnels attisés : les Boys peuvent rentrer à la maison. La nouvelle droite voulait s’attaquer également à la Syrie et à l’Iran mais l’embourbement de l’armée américaine sur le sol mésopotamien ajournera de tels objectifs.
L’anarchie constructive ? Nous y voilà !

Voilà ce que j’écrivais dans un autre article consacré à la Syrie : «Dans l’esprit des nouveaux missionnaires, le pays des Assad allait tomber comme un fruit mûr dès que l’aventure irakienne serait terminée. A ce moment-là, on pensait que la conquête de Baghdad allait être une promenade de santé et, déjà, on conseillait au frère ennemi d’abandonner le bateau baathiste s’il voulait échapper au naufrage qui a fait couler le voisin Saddam Hussein. Les plans de la nouvelle droite avaient prévu de mettre hors d’état de nuire Arafat, de s’attaquer au prince héritier Abdallah — qu’on présentait à ce moment-là comme un irréductible —, de renverser le régime de Moubarak et d’installer progressivement cette «anarchie constructive» qui devait placer de nouvelles directions, “démocratiquement” élues, avec cette particularité non dite qu’elles seraient constituées d’agents de la CIA !» (In Le Soir d’Algérie, 28 juillet 2006). Mais les choses prirent une autre tournure et, malgré le nouveau plan présenté par Bush et qui reproduisait l’ancien mais avec des aménagements prenant en compte l’évolution des peuples de la région (NMO à la place de GMO), la politique de la nouvelle droite semblait vouée à l’échec car reposant essentiellement sur des dictatures honnies par leurs peuples. Les événements s’accélèrent et Bush est battu par Obama dont l’une des grandes promesses électorales était le retrait d’Irak. Cependant, et loin de tout angélisme, les Américains travaillent à une nouvelle approche : fini Ben Laden qui est capturé comme dans un mauvais western et ramené en catimini aux Etats- Unis. Car, il n’y a que ces grands enfants allaités au tube cathodique que sont les Américains pour croire que son corps a été jeté à la mer. Un procès pourrait divulguer certains secrets qu’on n’a pas envie de dévoiler et l’homme pourrait se mettre à parler. Exit Ben Laden, changement de décor : les islamistes ne sont plus ces bombes humaines qui menacent la paix et la sécurité dans le monde mais deviennent fréquentables. Si l’on sait que la révolte du peuple tunisien a été spontanée, il y a beaucoup à dire sur ce qui s’est passé par la suite. Utilisant cette fois-ci l’arme médiatique d’Al Jazeera et refusant d’engager leur pays dans une nouvelle guerre, les démocrates semblent revenir à l’idée que j’ai évoquée au début de cet article, avant l’intermède républicain de Bush. Les voilà qui encouragent la démocratisation pacifique de nos pays, utilisant tous les moyens de pression pour abattre un à un les dictateurs arabes. Même quand la guerre a éclaté en Libye, Obama a observé une prudence qui n’était pas de mise chez ses prédécesseurs. C’est le style des démocrates. Il faut dire que dans le cas libyen, ils avaient trouvé un Bush de seconde zone en la personne de Sarkozy, toujours en retard d’une guerre, qui a fait exactement comme son héros, allant jusqu’à planifier les avantages économiques de l’après-guerre pour son pays (dès leur entrée en Irak, les Américains se sont accaparés des richesses pétrolières du pays).
«Révolution» en Syrie et «manipulation iranienne» au Bahreïn
Pour bien comprendre que ces grands encouragements à la démocratisation de nos pays ne sont que bluff, il faut citer peut-être le cas de ces roitelets sans oppositions et de ces monarchies d’un autre âge qui sont légion dans le monde arabe et qui ne sont nullement concernées par le discours américain. La «révolution» est bonne en Syrie mais elle est une affaire de manipulation iranienne au Bahreïn. Les marches sont applaudies à Damas mais critiquées sévèrement par l’ambassadeur américain lorsqu’elles se déroulent à Sanâa après l’accord signé avec les pays du Golfe ! Sur ce plan-là, Obama fait comme Bush : mes ennemis sont les «méchants» et mes amis, les «bons» ! Et n’oublions toujours pas que la grande constante reste une solidarité sans faille avec Israël : tout Etat qui veut avoir la paix avec Washington et bénéficier de son soutien multiforme, doit s’engager à reconnaître l’Etat hébreu et à ne pas l’attaquer, même diplomatiquement ! En ces périodes troubles qui dessinent un nouveau monde, il est difficile de prévoir la tournure que prendront les événements. Mais une réalité reste incontournable : l’impérialisme est plus fort que jamais ! Débarrassé de l’URSS, ayant amadoué économiquement la Chine, il donne libre cours à son génie destructeur. Les styles changent mais la nature de cet impérialisme demeure la même. Bâti sur la domination des peuples, il cherche sans cesse de nouvelles matières premières et des marchés pour ses multinationales. Il s’oppose toujours avec violence aux tentatives, de plus en plus désespérées, de quelques Etats nationaux qui demeurent debout malgré les tempêtes. L’Algérie qui n’a rien gagné et tout perdu depuis qu’elle suit les conseils des économistes libéraux, a intérêt à revenir à l’investissement public productif pour créer les bases d’une nouvelle économie souveraine répondant aux besoins du peuple tout en garantissant le plein emploi à la majorité des jeunes. Un vrai emploi et non ces quelques milliers de dinars distribués à gauche et à droite pour calmer les révoltés ! Le grand problème pour notre pays n’est pas tant dans les 97% occupés par les hydrocarbures dans les exportations. Nous devons cesser de réfléchir de la sorte : il faut réduire l’importation par la production nationale. Avant de prétendre exporter plus, essayons plutôt d’importer moins !
Ils ont commencé par l’Algérie, dès 1992 !
L’impérialisme a-t-il trouvé en les islamistes des collaborateurs disciplinés qui lui permettront de réaliser ses plans ? S’il est vrai que la nature même du projet socio-économique des islamistes répond aux vœux des multinationales, a contrario des Etats nationaux qui résistent tant bien que mal ne serait-ce que pour mieux profiter de la rente, il faut espérer que l’esprit patriotique ne sera pas totalement absent des décisions que prendront les nouveaux pouvoirs tunisien et égyptien. Cela servira d’exemple pour les autres. En tout état de cause, la démocratie imposée par les Américains ne semble pas pour le moment réussir à nos pays. Qu’elle prenne le visage d’une grande guerre comme en Irak ou de pressions militaro-diplomatiques comme en Libye, le résultat est le même. Alors que le pays de Saddam est au bord du chaos, les prémices de la guerre civile pointent à Triploli (c’est Abdel Jelil qui le dit) ! L’Égypte ne se porte pas mieux et l’instabilité ne semble pas près de s’arrêter. Au Yémen, c’est la grande inconnue alors que la Syrie peut basculer d’un jour à l’autre dans l’horreur de la guerre civile. Et l’Algérie ? Pour bien montrer l’importance de notre pays, rappelons qu’il fut le premier à être déstabilisé et si ce n’était l’intervention des patriotes, il ne serait rien resté de l’Algérie républicaine. Après avoir échoué à dompter totalement nos pays et à les détruire, l’impérialisme a-t-il trouvé l’arme absolue : la «démocratie» ?
M. F.
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Message  aokas-aitsmail Mar 16 Sep - 16:55

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