LE CAFE LITTÉRAIRE DE BÉJAÏA REÇOIT ANNIE FIORIO-STEINER ET HAFIDA AMEYAR
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LE CAFE LITTÉRAIRE DE BÉJAÏA REÇOIT ANNIE FIORIO-STEINER ET HAFIDA AMEYAR
Des femmes de caractère
Par : Mustapha BENSADI
La démarche de notre collègue a consisté à sortir d’une ombre trop opaque et épaisse une dame de la trempe d’Annie-Fiorio-Steiner, qui est la modestie incarnée.
Édité par l’association des Amis de Abdelhamid Benzine, le livre de Hafida Ameyar, Annie Fiorio-Steiner. Une vie pour l’Algérie a été présenté, samedi dernier au Café littéraire de Béjaïa. Les lecteurs, agglutinés autour de la table à laquelle étaient assises l’auteure-journaliste et Annie-Fiorio-Steiner, n’ont permis aucun répit aux deux dames, tant ils étaient à la fois nombreux et impatients d’avoir leurs dédicaces. Un franc succès, assurément.
Hafida Ameyar, d’un naturel “aisé, spontané”, a fait montre d’une remarquable capacité de séduction intellectuelle. Elle a avoué au nombreux public venu l’écouter-et voir et entendre raconter la moudjahida- que ce ne fut guère une tâche aisée, pour elle, que d’arriver à obtenir l’accord d’Annie Fiorio-Steiner pour travailler ensemble afin d’écrire ce livre.
La séance a commencé par la lecture, par une jeune fille, d’un poème à forte charge émotionnelle, décrivant “la profondeur d’une tragédie”, écrit par la moudjahida un certain 11 février 1957 en prison. Et la prison, Annie- Fiorio-Steiner l’a faite six fois ! Trois fois en France et trois autres fois en Algérie.
À la question de savoir pourquoi elle s’était engagée avec le FLN, Annie a répondu : “Je sentais que c’était un devoir, mon devoir. Trop c’est trop, il y avait trop de haine, de mépris et d’injustice chez l’occupant et, par caractère, je suis de celles et de ceux qui ne s’économisent pas”. La moudjahida (qui ne vit que de sa seule retraite, car ne percevant pas de pension de moudjahidine), issue d’une famille de pieds-noirs sur trois générations, a expliqué que son engagement pour la libération de l’Algérie a été sans failles. “Je n’ai jamais fait partie d’une quelconque association ou d’un parti politique”, a-t-elle confié, tout en admettant, à propos de son patriotisme, que son professeur d’arabe (les années 1940/50) y était pour quelque chose.
Hadj Sadok est réputé pour avoir enseigné à d’illustres figures du mouvement nationaliste algérien, tels que Abane Ramdane, M’hamed Yazid et bien d’autres. Hafida Ameyar a, durant les débats, tenu à rappeler que “la question de la torture des femmes durant la guerre de Libération nationale demeure d’une extrême délicatesse et continue, même jusqu’à aujourd’hui, notamment après la décennie noire, d’être un tabou, du fait de viols et des parties les plus intimes de la femme qui ont été souillées… un tabou instrumentalisé, exploité par certains”. Lorsqu’Annie-Fiorio-Steiner a commencé à se souvenir avec sa voix frêle des manifestations du 11-Décembre 1960, l’émotion collective était à son comble. “Je tiens à rendre un vibrant hommage à toutes celles et tous ceux qui, ce 11 décembre 1960, se sont sacrifiés pour l’indépendance de l’Algérie. Que de femmes, durant toute cette semaine de manifestations, oui que de femmes dehors, arborant l’emblème national algérien et qu’elles avaient cousu elles-mêmes et en cachette chez elles, que d’enfants, aussi, tous bravant la mort !”, a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, la démarche de Hafida Ameyar a consisté à sortir d’une ombre trop opaque et épaisse, une dame de la trempe d’Annie-Fiorio-Steiner, qui est la modestie incarnée. Son livre porte d’ailleurs cette dédicace suffisamment éloquente : “À tous les inconnus, les ‘sans-voix’ qui ont fait de l’Istiqlal une réalité.”
Mustapha Bensadi
Par : Mustapha BENSADI
La démarche de notre collègue a consisté à sortir d’une ombre trop opaque et épaisse une dame de la trempe d’Annie-Fiorio-Steiner, qui est la modestie incarnée.
Édité par l’association des Amis de Abdelhamid Benzine, le livre de Hafida Ameyar, Annie Fiorio-Steiner. Une vie pour l’Algérie a été présenté, samedi dernier au Café littéraire de Béjaïa. Les lecteurs, agglutinés autour de la table à laquelle étaient assises l’auteure-journaliste et Annie-Fiorio-Steiner, n’ont permis aucun répit aux deux dames, tant ils étaient à la fois nombreux et impatients d’avoir leurs dédicaces. Un franc succès, assurément.
Hafida Ameyar, d’un naturel “aisé, spontané”, a fait montre d’une remarquable capacité de séduction intellectuelle. Elle a avoué au nombreux public venu l’écouter-et voir et entendre raconter la moudjahida- que ce ne fut guère une tâche aisée, pour elle, que d’arriver à obtenir l’accord d’Annie Fiorio-Steiner pour travailler ensemble afin d’écrire ce livre.
La séance a commencé par la lecture, par une jeune fille, d’un poème à forte charge émotionnelle, décrivant “la profondeur d’une tragédie”, écrit par la moudjahida un certain 11 février 1957 en prison. Et la prison, Annie- Fiorio-Steiner l’a faite six fois ! Trois fois en France et trois autres fois en Algérie.
À la question de savoir pourquoi elle s’était engagée avec le FLN, Annie a répondu : “Je sentais que c’était un devoir, mon devoir. Trop c’est trop, il y avait trop de haine, de mépris et d’injustice chez l’occupant et, par caractère, je suis de celles et de ceux qui ne s’économisent pas”. La moudjahida (qui ne vit que de sa seule retraite, car ne percevant pas de pension de moudjahidine), issue d’une famille de pieds-noirs sur trois générations, a expliqué que son engagement pour la libération de l’Algérie a été sans failles. “Je n’ai jamais fait partie d’une quelconque association ou d’un parti politique”, a-t-elle confié, tout en admettant, à propos de son patriotisme, que son professeur d’arabe (les années 1940/50) y était pour quelque chose.
Hadj Sadok est réputé pour avoir enseigné à d’illustres figures du mouvement nationaliste algérien, tels que Abane Ramdane, M’hamed Yazid et bien d’autres. Hafida Ameyar a, durant les débats, tenu à rappeler que “la question de la torture des femmes durant la guerre de Libération nationale demeure d’une extrême délicatesse et continue, même jusqu’à aujourd’hui, notamment après la décennie noire, d’être un tabou, du fait de viols et des parties les plus intimes de la femme qui ont été souillées… un tabou instrumentalisé, exploité par certains”. Lorsqu’Annie-Fiorio-Steiner a commencé à se souvenir avec sa voix frêle des manifestations du 11-Décembre 1960, l’émotion collective était à son comble. “Je tiens à rendre un vibrant hommage à toutes celles et tous ceux qui, ce 11 décembre 1960, se sont sacrifiés pour l’indépendance de l’Algérie. Que de femmes, durant toute cette semaine de manifestations, oui que de femmes dehors, arborant l’emblème national algérien et qu’elles avaient cousu elles-mêmes et en cachette chez elles, que d’enfants, aussi, tous bravant la mort !”, a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, la démarche de Hafida Ameyar a consisté à sortir d’une ombre trop opaque et épaisse, une dame de la trempe d’Annie-Fiorio-Steiner, qui est la modestie incarnée. Son livre porte d’ailleurs cette dédicace suffisamment éloquente : “À tous les inconnus, les ‘sans-voix’ qui ont fait de l’Istiqlal une réalité.”
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