"Laïcité Inch Allah", le film de Nadia El Fani
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"Laïcité Inch Allah", le film de Nadia El Fani
« Je suis athée, pour la séparation... l'Etat n'a pas à dire ce que doivent porter les femmes... si elles veulent porter le niqab, la burka ou pas, c'est leur choix... »
Voilà ce que proclame Nadia El Fani dans son film.
Ce qui a été la position de la Libre Pensée en France contre la loi liberticide et antilaïque qui a découlé des pseudo-débats organisés par le gouvernement, destinés notamment à stigmatiser une partie de la population, en période de crise.
Même position de Nadia contre les interdits et prescriptions alimentaires, pour le droit de jeûner ou de déjeuner pendant le ramadan.
l-inch-al-3.jpg En Tunisie, la projection de son film est interrompue, sinon empêchée par des hommes de main violents, islamistes? ou provocteurs de Ben Ali?... la police n'intervenant pas ou très timidement. Le parti islamiste Ennahda a condamné la violence.
Aussi, les droits du film seront gratuits et diffusés par daily-motion -Tunisie uniquement. Sinon c'est impossible de le faire voir dans les salles par les Tunisiens.
Nadia El Fani a reçu des menaces de mort.
Elle est l’objet de plaintes en justice émanant de la réaction .
Le film sera disponible en DVD en janvier en France.
« Laïcité Inch Allah »
"Sinon, que fait-on des athées?; des chrétiens? des juif et des autres"
l-inch-al-2.jpg Le film, au départ, s'est intitulé "Ni allah ni maître", puis "désobéissance". Finalement pour ne pas être rejeté d'emblée dans le pays, "Laïcité inch allah!" fut préféré.
Car selon une idée fausse très répandue, la laïcité serait une religion qui va remplacer les autres, ou bien, ce serait l’interdiction pure et simple des religions, l'athéisme d'Etat.
Voilà un documentaire intelligent, vivant, très libre, plein d’humour, d' humanisme et de jeunesse malgré la tension dramatique toujours latente - les morts de la révolution et la réaction toujours présente -
Un dialogue simple et direct avec les gens dans leur vie quotidienne, pas extérieur au mouvement mais dans le mouvement, avant la chute de Ben Ali et dans la révolution, dans les manifestations.
Discussions, interviews, se succèdent sur le ressenti des interdits religieux par les gens comme ces ouvrières au travail, leur patronne tremblante devant leurs récriminations, dans une usine où la soif et la fin épuise les travailleurs pendant le mois de ramadan. Une apparente soumission, sous Ben Ali.
La parole libérée, des pancartes et des banderoles réclamant la liberté et la laïcité pendant la révolution....
Les mots d'ordre sont clairs: laïcité, séparation des Eglises et de l’État, qui passe par l'abrogation de l'article 1 de la constitution qui stipule que la religion de la Tunisie est musulmane.
"Sinon, que fait-on des athées?; des chrétiens? des juif et des autres" demande Nadia à un manifestant.
« Si tu désobéis, fais-le caché » dit le coran
La levée des interdits religieux est réclamée, tel le jeûne obligatoire du ramadan, massivement détourné par la population, dans la plus grande hypocrisie de la loi, puisque c’est permis, en se cachant.
D’où les magasins et débits de boissons alcoolisées, massivement investis, en journée, par la population, étalages de cartons et de casiers de bouteilles cachés pudiquement derrière de larges rideaux...« Si tu désobéis, fais-le caché ».
Un mouvement de six jeunes « dé-jeûneurs » (ceux qui refusent de jeûner) qui avait appelé publiquement sous Ben Ali à un pique-nique en journée pendant le ramadan, a vu la mobilisation d'une armada de police. Arrêtés ils ont subi des condamnations.
Un bref rappel des acquis sous Bourguiba : laïcité et droits des femmes (dévoilement, avortement jusqu'à la 3ème semaine, égalité devant le divorce etc...) mais une constitution où la religion est toujours inscrite…Mais, rappelle une jeune tunisienne interviewée: « Prends ce qu’on te donne, mais demande toujours plus ! », comme disait le père de la « laïcité à la tunisienne » éclipsée après son règne.
« Ce n’est qu’un début »
Tordant, de fait, le cou à la soi-disant "révolution internet" qui exclut l'organisation collective, le producteur *du film expliqua que "face book" utilisé par les révolutionnaires l'était aussi , sinon plus puissamment, par la réaction...
Il expliqua également que les partis favorables à la laïcité comme les personnalités (artistes, intellectuels...) sont intimidés .
Et donc, le vote de dimanche 23 octobre ne permettra probablement pas à cette étape de promouvoir ces revendications.
L'UGTT, la grande centrale syndicale, reconquise par les salariés depuis la révolution, a la laïcité dans ses revendications.
Les islamistes déjà organisés risquent d'être majoritaires face à de multiples partis composites apparus récemment et divisés. Doit-on les craindre? Non, répond le producteur qui fait confiance au peuple tunisien pour voir clair.
Il n'y a pas actuellement en Tunisie d'organisation spécifique, type libre pensée, qui revendique la laïcité. Il y a eu des débats organisés par Nadia avec des sympathisants, des intellectuels, des étudiants, beaucoup de jeunes, beaucoup de femmes, on sent que le terreau est là, c'est mûr mais encore hésitant et dissimulé. Ce qui est compréhensible après des décennies de dictature et d'interdits religieux.
Il ne manque qu'une organisation, mais ça ne peut pas se faire en un jour.
D’ailleurs, le film se termine très lucidement sur ces mots en générique: CE N'EST QU'UN DEBUT !
Le combat de Nadia est le nôtre aussi...
Nadia El Fani , fille d’un communiste tunisien, petite fille d’imam, se proclame ouvertement athée, pour la laïcité et la séparation des Eglises et de l’Etat.
Il émane de son film une immense et bienveillante confiance dans le peuple pour débattre en toute liberté, sans jamais donner de leçons.
Les Libres Penseurs saluent son film et son combat courageux qui est le leur aussi en France et dans le monde entier, avec l’Association Internationale de la Libre Pensée fondée à Oslo le 10 août dernier : l’établissement de la liberté de conscience absolue dans tous les pays!
Wu Shen 无神
* Hélas, Nadia El Fani en traitement pour un cancer n'a pu assister au débat qu'ont animé le producteur du film et le directeur du cinéma "le Stendhal".
Une sympathique dégustation de délicieuses pâtisseries orientales a permis de continuer les échanges sur ces questions cruciales.
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Voilà ce que proclame Nadia El Fani dans son film.
Ce qui a été la position de la Libre Pensée en France contre la loi liberticide et antilaïque qui a découlé des pseudo-débats organisés par le gouvernement, destinés notamment à stigmatiser une partie de la population, en période de crise.
Même position de Nadia contre les interdits et prescriptions alimentaires, pour le droit de jeûner ou de déjeuner pendant le ramadan.
l-inch-al-3.jpg En Tunisie, la projection de son film est interrompue, sinon empêchée par des hommes de main violents, islamistes? ou provocteurs de Ben Ali?... la police n'intervenant pas ou très timidement. Le parti islamiste Ennahda a condamné la violence.
Aussi, les droits du film seront gratuits et diffusés par daily-motion -Tunisie uniquement. Sinon c'est impossible de le faire voir dans les salles par les Tunisiens.
Nadia El Fani a reçu des menaces de mort.
Elle est l’objet de plaintes en justice émanant de la réaction .
Le film sera disponible en DVD en janvier en France.
« Laïcité Inch Allah »
"Sinon, que fait-on des athées?; des chrétiens? des juif et des autres"
l-inch-al-2.jpg Le film, au départ, s'est intitulé "Ni allah ni maître", puis "désobéissance". Finalement pour ne pas être rejeté d'emblée dans le pays, "Laïcité inch allah!" fut préféré.
Car selon une idée fausse très répandue, la laïcité serait une religion qui va remplacer les autres, ou bien, ce serait l’interdiction pure et simple des religions, l'athéisme d'Etat.
Voilà un documentaire intelligent, vivant, très libre, plein d’humour, d' humanisme et de jeunesse malgré la tension dramatique toujours latente - les morts de la révolution et la réaction toujours présente -
Un dialogue simple et direct avec les gens dans leur vie quotidienne, pas extérieur au mouvement mais dans le mouvement, avant la chute de Ben Ali et dans la révolution, dans les manifestations.
Discussions, interviews, se succèdent sur le ressenti des interdits religieux par les gens comme ces ouvrières au travail, leur patronne tremblante devant leurs récriminations, dans une usine où la soif et la fin épuise les travailleurs pendant le mois de ramadan. Une apparente soumission, sous Ben Ali.
La parole libérée, des pancartes et des banderoles réclamant la liberté et la laïcité pendant la révolution....
Les mots d'ordre sont clairs: laïcité, séparation des Eglises et de l’État, qui passe par l'abrogation de l'article 1 de la constitution qui stipule que la religion de la Tunisie est musulmane.
"Sinon, que fait-on des athées?; des chrétiens? des juif et des autres" demande Nadia à un manifestant.
« Si tu désobéis, fais-le caché » dit le coran
La levée des interdits religieux est réclamée, tel le jeûne obligatoire du ramadan, massivement détourné par la population, dans la plus grande hypocrisie de la loi, puisque c’est permis, en se cachant.
D’où les magasins et débits de boissons alcoolisées, massivement investis, en journée, par la population, étalages de cartons et de casiers de bouteilles cachés pudiquement derrière de larges rideaux...« Si tu désobéis, fais-le caché ».
Un mouvement de six jeunes « dé-jeûneurs » (ceux qui refusent de jeûner) qui avait appelé publiquement sous Ben Ali à un pique-nique en journée pendant le ramadan, a vu la mobilisation d'une armada de police. Arrêtés ils ont subi des condamnations.
Un bref rappel des acquis sous Bourguiba : laïcité et droits des femmes (dévoilement, avortement jusqu'à la 3ème semaine, égalité devant le divorce etc...) mais une constitution où la religion est toujours inscrite…Mais, rappelle une jeune tunisienne interviewée: « Prends ce qu’on te donne, mais demande toujours plus ! », comme disait le père de la « laïcité à la tunisienne » éclipsée après son règne.
« Ce n’est qu’un début »
Tordant, de fait, le cou à la soi-disant "révolution internet" qui exclut l'organisation collective, le producteur *du film expliqua que "face book" utilisé par les révolutionnaires l'était aussi , sinon plus puissamment, par la réaction...
Il expliqua également que les partis favorables à la laïcité comme les personnalités (artistes, intellectuels...) sont intimidés .
Et donc, le vote de dimanche 23 octobre ne permettra probablement pas à cette étape de promouvoir ces revendications.
L'UGTT, la grande centrale syndicale, reconquise par les salariés depuis la révolution, a la laïcité dans ses revendications.
Les islamistes déjà organisés risquent d'être majoritaires face à de multiples partis composites apparus récemment et divisés. Doit-on les craindre? Non, répond le producteur qui fait confiance au peuple tunisien pour voir clair.
Il n'y a pas actuellement en Tunisie d'organisation spécifique, type libre pensée, qui revendique la laïcité. Il y a eu des débats organisés par Nadia avec des sympathisants, des intellectuels, des étudiants, beaucoup de jeunes, beaucoup de femmes, on sent que le terreau est là, c'est mûr mais encore hésitant et dissimulé. Ce qui est compréhensible après des décennies de dictature et d'interdits religieux.
Il ne manque qu'une organisation, mais ça ne peut pas se faire en un jour.
D’ailleurs, le film se termine très lucidement sur ces mots en générique: CE N'EST QU'UN DEBUT !
Le combat de Nadia est le nôtre aussi...
Nadia El Fani , fille d’un communiste tunisien, petite fille d’imam, se proclame ouvertement athée, pour la laïcité et la séparation des Eglises et de l’Etat.
Il émane de son film une immense et bienveillante confiance dans le peuple pour débattre en toute liberté, sans jamais donner de leçons.
Les Libres Penseurs saluent son film et son combat courageux qui est le leur aussi en France et dans le monde entier, avec l’Association Internationale de la Libre Pensée fondée à Oslo le 10 août dernier : l’établissement de la liberté de conscience absolue dans tous les pays!
Wu Shen 无神
* Hélas, Nadia El Fani en traitement pour un cancer n'a pu assister au débat qu'ont animé le producteur du film et le directeur du cinéma "le Stendhal".
Une sympathique dégustation de délicieuses pâtisseries orientales a permis de continuer les échanges sur ces questions cruciales.
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femme libre- Nombre de messages : 651
Date d'inscription : 22/02/2009
Re: "Laïcité Inch Allah", le film de Nadia El Fani
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femme libre- Nombre de messages : 651
Date d'inscription : 22/02/2009
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